François Truffaut

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Date de naissance:
06.02.1932
Date de décès:
21.10.1984
Durée de vie:
52
PERSON_DAYS_FROM_BIRTH:
33685
PERSON_YEARS_FROM_BIRTH:
92
PERSON_DAYS_FROM_DEATH:
14434
PERSON_YEARS_FROM_DEATH:
39
Nom de jeune fille de la personne de:
François Roland Truffaut
Noms supplémentaires:
François Truffaut, François Roland Truffaut, Fransuā Trifo, Франсуа Трюффо, François Truffaut;
Catégories:
Acteur, Réalisateur, Scénariste
Nationalité:
 français
Cimetière:
Réglez cimetière

François Truffaut, né le 6 février 1932 à Paris et mort à 52 ans le 21 octobre 1984 à Neuilly-sur-Seine d’une tumeur du cerveau, est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma français. Il a également été acteur et critique de cinéma. Il fait partie du groupe de cinéastes issus des Cahiers du cinéma, qui ont constitué la Nouvelle Vague. Il a publié plusieurs ouvrages sur le cinéma.

Biographie

Enfance (1932-1948)

 

Jean-Pierre Léaud est l'acteur fétiche de Truffaut. Il incarne notamment Antoine Doinel dans Les Quatre Cents Coups, Antoine et Colette, Baisers Volés, Domicile conjugal et L'Amour en fuite. Il est aussi Alphonse dans La Nuit américaine et Claude dans Les Deux Anglaises et le Continent.

 

François Truffaut naît le 6 février 1932 de père inconnu au terme d'une grossesse cachée. Sa mère, Jeanine de Monferrand, secrétaire au journal L'Illustration, confie son bébé à une nourrice.

Sa mère épouse le 9 novembre 1933 Roland Truffaut, dessinateur dans un cabinet d'architecte-décorateur, qui reconnaît l'enfant à l'état civil. Celui-ci est confié le plus souvent à sa grand-mère, Geneviève de Monferrand, qui habite rue Henry-Monnier dans le 9e arrondissement de Paris.

En 1968, Truffaut engage un détective privé pour retrouver son père biologique. Il découvre qu'il s'agit d'un certain Roland Lévy, un dentiste juif né à Bayonne en 1910, fils de Gaston Lévy et de Berthe Kahn. Il étudie à Paris, vit rue de la Tour-d'Auvergne où il fréquente Janine de Montferrand, part pour Troyes à l'arrivée des troupes allemande puis s'installe à Belfort en 1954 où il épouse Andrée Blum, en juillet 1949, boulevard Carnot, au centre-ville, exerçant dans le cabinet dentaire installé au troisième étage de l'immeuble. En 1959, ils se séparent après avoir mis au monde deux enfants.

François Truffaut va à l'école maternelle de la rue Clauzel puis au lycée Rollin, théâtre de ses premiers « 400 coups ». Dès 1939, le jeune François Truffaut, passionné de lecture, fréquente aussi les cinémas, le soir et souvent pendant les heures de classe. Il collectionne près de trois cents dossiers constitués d'articles de journaux découpés et de photographies volées dans les cinémas sur les cinéastes, Renoir, Gance, Cocteau, Vigo, Clair, Allégret, Clouzot, Autant Lara... En 1943, il trouve un complice de ces escapades en son voisin de classe de l'école de la rue Milton, Robert Lachenay. En 1944, il retrouve définitivement le deux pièces de ses parents, rue de Navarin. Il n'a pas de chambre et dort dans le couloir. Ses parents passent habituellement leurs week-ends à Fontainebleau, sans lui. La découverte du journal de son père lui apprend la vérité sur sa naissance.

À partir de 1946, ayant quitté l'école, il vit de petits boulots, coursier, magasinier, soudeur à l'acétylène dans une usine, puis grainetier. Il découvre avec son ami Robert Lachenay le cinéma américain, fréquente assidûment les cinéclubs et finit par rencontrer le critique de cinéma André Bazin qui anime un Centre d'initiation cinématographique dans le cadre d'un programme gouvernemental, Travail et Culture. Encouragé par celui-ci, il ouvre en 1948 avec Lachenay un ciné-club, Cinémane, dans une salle du boulevard Saint-Germain. Le programme mirifique de la seconde séance n'est pas honoré et les billets doivent être remboursés. L'affaire finit au poste. Le beau-père de François Truffaut fait l'objet d'une enquête de police qui amène le commissaire à décider de placer l'adolescent dans le Centre d'observation des délinquants mineurs de Villejuif.

Le cinéaste a plus ou moins transposé certains de ces épisodes de sa vie dans Les Quatre Cents Coups et son personnage d'adolescent dans celui d'Antoine Doinel. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Doinel « sèche » son cours de gym pour lire La Recherche de l'absolu. Truffaut était lui-même grand lecteur de Balzac, dans sa jeunesse. Il le montre ouvertement en faisant ressurgir Balzac dans un autre film, Baisers volés. Antoine Doinel (Truffaut ?) y vit littéralement l’intrigue du Lys dans la vallée. Mais Fabienne Tabard, en qui il voit l'héroïne du roman, le rappelle à la réalité : « Moi aussi, dit-elle, j’ai lu Le Lys dans la vallée, mais je ne suis pas Madame de Mortsauf et vous n’êtes pas Félix de Vandenesse. »

Critique (1949-1956)

Au sortir de cinq mois de maison de redressement, en 1949, André Bazin le fait travailler à la section cinématographique de Travail et Culture et lui ouvre les portes de quelques magazines. Il rédige ses premiers articles dès 1950. À la suite d'une déception amoureuse, il s'engage dans l'armée en 1951 pour se faire tuer en Indochine. Envoyé en Allemagne, il prolonge une permission à Paris au-delà du terme de celle-ci. Il fait de la prison militaire pour désertion, puis se fait réformer pour instabilité caractérielle, toujours grâce à André Bazin. Celui-ci l'héberge chez lui, à Bry-sur-Marne et lui trouve, en 1952, un poste au service cinématographique du ministère de l'Agriculture où son contrat de quelques mois n'est pas renouvelé.

François Truffaut publie des articles pour les Cahiers du cinéma puis entre dans la revue Arts en 1953. Au sein de ces revues, il est avec Claude Chabrol, Jacques Rivette, Jacques Demy, Éric Rohmer, Jean-Luc Godard de la jeune garde constituée autour d'André Bazin. En 1954, il publie dans les Cahiers un texte pamphlétaire contre les cinéastes de la « qualité française » intitulé « Une certaine tendance du cinéma français ». L'article vise notamment les scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost et le réalisateur Claude Autant-Lara. Il défend le cinéma d'auteur contre le cinéma de consommation. En tant que critique, il est réputé pour son intransigeance. Dans l'entretien qu'il accorde à Bert Cardullo en 1984, il dit regretter d'avoir été aussi dogmatique.

L'année suivante il réalise un bout d'essai, Une visite, son premier court métrage, rédige le scénario de À bout de souffle. En 1955, il réalise ses premières interviews avec Alfred Hitchcock puis publie une nouvelle, Antoine et l'orpheline, dans la revue La Parisienne.

En 1956, il se fait embaucher comme assistant du réalisateur Roberto Rossellini, « l'homme le plus intelligent que j'aie connu », dans trois films qui n'aboutissent pas. C'est alors qu'il est appelé par Henri-Pierre Roché. Le collectionneur a remarqué un des articles du critique où celui-ci mentionne en termes pertinents et élogieux son livre Jules et Jim, alors roman sans succès. Une amitié exceptionnelle et brève naît autour de l'expérience de l'enfance, des femmes, de l'écriture. Le romancier incite le futur cinéaste à réaliser des films de ses deux romans, ce qu'il tardera à faire tant l'œuvre d'Henri-Pierre Roché le fascine.

Cette rencontre le conforte dans la position qu'il défend, avec violence, dans les Cahiers du cinéma contre le cinéma français de l'époque, celle qui prône le cinéma d'auteur et, dans la lignée des idées d'André Bazin, une narration subjective qui jette un regard objectif, en usant de la profondeur de champ et du plan séquence tout en respectant la continuité du cours de la vie.

Cinéaste (1957-1984)

 

Bernadette Lafont débute au cinéma dans Les Mistons (1957). Elle retrouve François Truffaut pour Une belle fille comme moi (1971).

 

Jeanne Moreau incarne Catherine dans Jules et Jim.

 

Catherine Deneuve incarne Marion Vergano dans La Sirène du Mississipi (1969) et Marion Steiner dans Le Dernier Métro (1980).

 

Fanny Ardant est la dernière compagne et la dernière égérie de François Truffaut.

 

En 1957, il se lance dans la réalisation, fonde une société de production, Les Films du Carrosse, ainsi nommée en hommage à Jean Renoir et son film Le Carrosse d'or, et tourne Les Mistons. Les Mistons raconte l'histoire d'une bande d'adolescents qui regardent et tracassent un couple d'amoureux.

Comme la plupart de ses camarades de la nouvelle vague, il se lance dans la réalisation sans expérience professionnelle dans le cinéma. En particulier, il n'a pas d'expérience en tant qu'assistant réalisateur. Selon lui, il est possible d'apprendre plus en regardant des milliers de films et en rédigeant des critiques à leur propos qu'en étant assistant d'un réalisateur. L'assistant est souvent cantonné à des taches subalternes et est constamment empêché de voir comment le film se fait. À la différence d'un Jean-Luc Godard, il ne prétend pas faire une révolution dans le cinéma et conserve une conception classique de la manière de faire des films. Il prétend surtout faire des films personnels et sincères.

Il se marie le 29 octobre avec Madeleine, fille d'Ignace Morgenstern, propriétaire de la société de distribution cinématographique Cocinor. Il en a deux filles, Laura, née le 22 janvier 1959, et Éva, née le 28 juin 1961. Homme à femmes incorrigible, il divorce en 1964.

En 1958, il est interdit de festival de Cannes; sans doute à cause des critiques virulentes qu'il a publiées.

En 1959, il tourne Les Quatre Cents Coups. Le film avait d'abord été imaginé comme un court métrage d'une vingtaine de minutes qui se serait intitulé Antoine prend la fuite. L'intrigue était alors centrée sur l'épisode où Antoine, après avoir fait l'école buissonnière, raconte à son instituteur que sa mère est morte et prend la fuite après que ses parents ont découvert son mensonge. Pour le scénario du long métrage, Truffaut collabore avec Marcel Moussy. Il recrute Jean-Pierre Léaud dans le rôle d'Antoine Doinel après avoir passé une annonce dans le quotidien France-Soir.

Le film remporte le prix de la mise en scène au festival de Cannes la même année et devient un succès, ouvrant la porte au mouvement de la Nouvelle Vague et à sa carrière mondiale. Avec 3,6 millions d'entrées, le film est un immense succès public. Le succès lui permet l'année suivante de venir au secours (via Les Films du Carrosse) de Jean Cocteau, à court de producteur durant le tournage du Testament d'Orphée. La même année, il signe le Manifeste des 121.

Après Les Quatre cent coups, Truffaut filme Tirez sur le pianiste, adapté d'un roman noir de David Goodis, avec Charles Aznavour et Marie Dubois. Il y fait le portrait d'un pianiste raté et ravagé par le doute. Comme souvent dans sa carrière, il réalise le film en réaction à son film précédent. Alors que Les Quatre Cents Coups était un film très « français », Tirez sur le pianiste est plus influencé par le cinéma américain. Le film est aussi fait en réaction à sa nouvelle notoriété. Truffaut qui vient de passer brutalement de l'ombre à la lumière avec le succès fulgurant des Quatre Cents Coups, raconte ici l'histoire d'un homme qui passe de la célébrité à l'anonymat. Le succès de son précédent film a paradoxalement déçu Truffaut qui voit son film apprécié par des gens qui n'aiment pas vraiment le cinéma. En réaction, il souhaite faire un film pour cinéphiles.

Son troisième film, Jules et Jim, adapté du roman éponyme d'Henri-Pierre Roché, raconte l'histoire d'un pur amour à trois. Le film est de nouveau un grand succès public avec 1,5 millions d'entrées. À partir de là, ses films sont vendus à l'étranger par Alain Vannier. Avec ses trois premiers longs métrages, François Truffaut s'est déjà imposé comme un grand réalisateur.

Il retrouve le personnage d'Antoine Doinel dans Antoine et Colette, court métrage réalisé dans le cadre du film collectif L'Amour à vingt ans. Le film montre Antoine Doinel en adolescent timide, qui aime maladroitement une jeune fille, Colette, jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'elle en aime un autre.

En 1963, Les Films du Carrosse coproduisent Mata Hari, agent H 21, et Truffaut participe à la rédaction des dialogues et du scénario. La célébrité redoublée par Jules et Jim lui vaut, en 1965, d'être le sujet exclusif d'une émission de télévision, Cinéastes de notre temps.

Il réalise ensuite Fahrenheit 451, un film de science-fiction adapté d'un roman de Ray Bradbury dont le rôle principal est initialement prévu pour Paul Newman et Terence Stamp.

Truffaut retrouve Jean-Pierre Léaud et le personnage d'Antoine Doinel dans Baisers volés (1968). Avec Claude de Givray et Bernard Revon, il imagine la vie d'un jeune homme d'une vingtaine d'années qui rentre du service militaire et se cherche un métier. Il est à la fois romantiquement amoureux d'une jeune fille de son âge, Christine (Claude Jade), et fasciné par une femme mariée, Mme Tabard (Delphine Seyrig).

En février 1968, Truffaut prend la défense d'Henri Langlois menacé d'être démis de ses fonctions de directeur de la cinémathèque française. Il se retrouve à la tête du Comité de défense de la Cinémathèque.

En 1968, Truffaut fait une demande en mariage à la famille de son actrice préférée et sa cadette de seize ans, Claude Jade, « la petite fiancée du cinéma », encore mineure, qui a tourné dans Baisers volés. Mais il ne se présente pas à la cérémonie, fuyant un second mariage dans ses activités professionnelles et politiques liées aux événements. La question de l'engagement politique du cinéaste est l'occasion d'une scission entre les anciens amis de la Nouvelle Vague, François Truffaut défendant la position modeste d'un homme accomplissant sans hypocrisie son métier à l'adresse du spectateur plutôt qu'au service d'une cause que celui-ci n'a pas achetée avec son billet. Truffaut et Claude Jade resteront d'excellents amis et il la fera tourner dans Domicile conjugal et L'Amour en fuite.

En 1969, François Truffaut réalise La Sirène du Mississipi avec Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo. Le public est à nouveau au rendez-vous avec 1,2 millions d'entrées. Il entretient, avec l'actrice, une histoire d'amour discrète prolongée au delà du tournage et terminée brusquement, ce qui le plonge dans une dépression lourde.

Il réalise ensuite L'enfant sauvage. Giulio Angioni le considère comme « le plus anthropologique de ses films. » Le film rassemble 1,4 millions de spectateurs.

Dans Domicile conjugal (1970), il raconte la difficile séparation du couple Doinel. Le film rassemble 1 millions de spectateurs.

Truffaut retrouve l'œuvre d'Henri-Pierre Roché en 1971 et porte à l'écran le second roman de l'auteur, Les Deux Anglaises et le continent. Le succès public est moins grand (400 000 entrées en France).

Dans Une belle fille comme moi, il raconte l'histoire d'un sociologue (André Dussolier) fasciné par son objet d'étude, la criminelle Camille Bliss (Bernadette Lafont). À l'encontre de toute morale, Camille Bliss fait accuser le sociologue du meurtre de son compagnon et échappe à la prison tandis que le sociologue termine enfermé en prison. Le film rassemble 680 000 spectateurs.

Avec La Nuit américaine, François Truffaut réalise un film sur le cinéma à l'ancienne. Il y montre un film en train de se faire et incarne lui-même le rôle du réalisateur tandis que Jean-Pierre Léaud incarne l'acteur principal du film. Le film rassemble 820 000 spectateurs. En 1973, à l'occasion de la sortie de La Nuit américaine, il se brouille définitivement avec Jean-Luc Godard par lettres interposées.

En 1975, il réalise L'Histoire d'Adèle H. avec Isabelle Adjani dans le rôle titre. Le film rassemble 750 000 spectateurs.

Après Les Quatre Cents Coups et L'Enfant sauvage, il revient au thème de l'enfance avec L'Argent de poche (1976). Le film rencontre un grand succès public (1,8 millions d'entrées).

Fasciné par le journal intime d'Henri-Pierre Roché, François Truffaut demande à Michel Fermaud de réaliser le scénario de L'Homme qui aimait les femmes. Le film sorti en 1977 rassemble 950 000 spectateurs en salles.

François Truffaut apparaît comme acteur de plusieurs de ses films : La Chambre verte (1978), La Nuit américaine (1973), L'Enfant sauvage (1970). Il apparaît également dans L'Histoire d'Adèle H. (1975), furtivement au début de L'Homme qui aimait les femmes (1977), ainsi qu'au début de L'Argent de poche(1976).

Il réalise ensuite un film sur la mort, La Chambre verte, adapté du roman L'Autel des morts de l'écrivain américain Henry James. Il y incarne un personnage étrange et hanté par la mort qui préfère la compagnie de ses amis morts à celle des vivants. Le film déroute le public (150 000 entrées).

En 1977, il accepte de jouer dans Rencontres du troisième type de Steven Spielberg, dans le rôle du scientifique français Lacombe. Spielberg est en effet un grand passionné de la filmographie de Truffaut et voulait absolument que ce dernier vienne jouer dans son film. Comme Truffaut parlait très mal anglais, Spielberg accepta qu'il ne parlât que français et que ses propos fussent traduits par un collègue assistant dans la version originale. Son modèle pour le savant français est Jacques Vallée.

En 1979, il réalise le dernier épisode de la saga « Antoine Doinel », l'Amour_en_fuite. Le film contient en flashback des scènes issues des films précédents. Truffaut exploite ici le privilège rare d'avoir pu filmer le même acteur à différents âges de la vie. Avec 430 000 entrées, le succès public est mitigé.

Le Dernier métro (1980) est un immense succès public (3,3 millions d'entrées).

Après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la république, soutenu sans ferveur par le réalisateur, Jack Lang l'invite à rencontrer le président américain, Ronald Reagan à Yorktown. Truffaut refuse à la dernière minute en raison d'un problème de planning et provoque l'ire du ministre de la culture.

Après le Dernier Métro, Truffaut revient à une histoire intime, simple, une relation de couple d’apparence banale, avec un parti pris de recul et de neutralité dans La Femme d'à côté. Au début, Bernard est un homme monolithique, sûr de lui, responsable, avec une vie de famille et un métier. L’apparition de Mathilde va ressusciter la passion ancienne et sa puissance possessive va inexorablement fragiliser Bernard, jusqu’à lui faire perdre tous ses repères, familiaux, sociaux, professionnels. Le film rassemble 1 million de spectateurs.

 

La tombe de François Truffaut au cimetière de Montmartre.

 

Son dernier film, Vivement dimanche ! (1983) est un nouveau succès public (1,15 millions d'entrées).

Au début des années 1980, il a le projet d'adapter avec son scénariste Jean Gruault le roman de Paul Léautaud Petit ami sur une tentation incestueuse entre un fils et sa mère. Ce projet est finalement abandonné. Il travaille ensuite avec son scénariste Jean Gruault à l'écriture d'une saga suivant des personnages dans la France du début du XXe siècle.

En juillet 1983, il loue la maison de Michel Berger (lui-même en pleine composition de la bande-originale du film, Rive droite, rive gauche de Philippe Labro (1984)), située en bordure de la ville d'Honfleur, en Normandie, pour travailler tout l'été, avec Fanny Ardant, sur ses scénariis, notamment La Petite Voleuse et Belle Epoque. Il est pris d'une attaque violente qui le conduit aux urgences. Il vient d'avoir la première manifestation de sa tumeur cérébrale.

En mars 1984, il apparaît sous le masque de la maladie dans l'émission Apostrophes que Bernard Pivot lui consacre à l'occasion de la réédition - sous le titre Hitchcock Truffaut - du livre qu'il avait publié sur son maître en 1966. L'intervention chirurgicale ayant été trop tardive, la mort survient le 21 octobre 1984 à l'hôpital américain de Paris de Neuilly-sur-Seine. Il est incinéré au cimetière du Père-Lachaise et ses cendres sont déposées au cimetière de Montmartre à Paris.

Vie privée

François Truffaut, séducteur compulsif dès le soir tombé comme il s'est trouvé décrit dans le journal d'Henri-Pierre Roché qui a inspiré L'homme qui aimait les femmes, a en effet été amoureux de toutes ses vedettes comme autant d'icônes. Son dernier amour fut l'actrice Fanny Ardant (Vivement dimanche !, La femme d'à côté), avec laquelle il a eu une fille, Joséphine, née le 28 septembre 1983.

Postérité

En novembre 1996, Serge Toubiana et Antoine de Baecque publient une importante biographie de François Truffaut.

Du 20 novembre au 20 décembre 1996, Marie-Paule André a mis en scène l'acteur Robin Renucci dans des lectures de la correspondance de Truffaut au théâtre du Rond-Point.

L'une des filles de Truffaut, Éva Truffaut, déclare trouver en 2004 les dernières scènes de son père et produit avec Elisabeth Butterfly un canular-hommage radiophonique Le journal d'Alphonse, où on retrouve Christine Doinel (Claude Jade) et son fils Alphonse (Stanislas Merhar).

Méthodes de travail

Comme la plupart des protagonistes de la nouvelle vague, François Truffaut n'aime pas les studios et préfère tourner en décor réel. À l'exception de Fahrenheit 451, son film de science-fiction, il a ainsi tourné tous ses films en décor réel.

Analyse de l'œuvre

Cinéma et littérature

François Truffaut n'est pas seulement un grand cinéphile. Il est aussi un grand lecteur. Sa correspondance publiée en 1988 par Claude de Givray et Gilles Jacob révèle de très nombreuses références littéraires et il semble que l'enfant Truffaut, quand il faisait l'école buissonnière, allait voir de très nombreux films mais passait également de nombreuses heures à lire. Dans sa correspondance avec son ami d'enfance Robert Lachenay, il cite régulièrement Honoré de Balzac, Marcel Proust, Jean Giraudoux, Jacques Audiberti, Jean Genet et Georges Bernanos.

Dans son attaque contre le cinéma de qualité à la française publiée dans les Cahiers du cinéma en 1954, François Truffaut s'en prend notamment à la manière dont les scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost adaptent les grandes œuvres de la littérature française au cinéma.

En tant que metteur en scène, il a lui-même adapté de nombreux romans au cinéma (Tirez sur le pianiste, Jules et Jim, La Mariée était en noir, Le Rapport sur le sauvage de l'Aveyron, Les Deux Anglaises et le continent, La Sirène du Mississipi, etc). À l'exception des deux romans d'Henri-Pierre Roché, que Truffaut considérait comme un grand écrivain français, Truffaut n'a jamais porté à l'écran de grands classiques de la littérature française. Au contraire, la majorité de ses adaptations sont issues de la littérature anglo-saxonne et, plus particulièrement, du roman noir.

Pour son deuxième film, Truffaut s'inspire de Down there de David Goodis. À la différence des scénaristes qu'il critiquait, il adapte un roman appartenant à un genre considéré comme mineur plutôt qu'un chef d'œuvre de la littérature.

Concernant les films réalisés à partir de l'œuvre de Roché, il ne les considère pas comme des « adaptations cinématographiques d'œuvres littéraires » mais comme des « hommages filmés » à un écrivain qu'il admire.

Personnages Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue !

Les personnages masculins de François Truffaut sont souvent isolés et renfermés sur eux-mêmes. Charlie Kohler, dans Tirez sur le pianiste, finit seul à son piano. Montag, dans Fahrenheit 451, est isolé du reste de la société. Pierre Lachenay dans La Peau douce, finit aussi dans la solitude, quitté par sa maîtresse et assassiné par sa femme. Antoine Doinel est un inadapté. C'est aussi le cas d'Alphonse dans La Nuit américaine ou de Claude dans Les Deux Anglaises et le Continent, qui se retrouve isolé à la fin du film, et de Julien Davenne dans La Chambre verte.

Quelques actrices et acteurs

 

Marie-France Pisier est révélée par François Truffaut dans Antoine et Colette. Elle retrouve ensuite le réalisateur pour L'Amour en fuite, dont elle contribue aussi au scénario.

 

Nathalie Baye fait ses débuts avec François Truffaut dans La Nuit américaine. Elle le retrouve ensuite dans L'Homme qui aimait les femmes et La Chambre verte.

 

Cinéaste très attentif aux acteurs et à leurs personnages, François Truffaut a offert à plusieurs comédiens des rôles qui ont fait date dans leurs carrières :

  • Jean-Pierre Léaud fut révélé par Truffaut ; il tourna avec lui un moyen et six longs métrages (Les Quatre Cents Coups, Antoine et Colette, Baisers volés, Domicile conjugal, Les Deux Anglaises et le Continent, La Nuit américaine et L'amour en fuite);
  • Claude Jade fut « Christine Darbon» aux côtés de Jean-Pierre Léaud, dans les aventures d'Antoine Doinel (Baisers volés, Domicile conjugal, L'Amour en fuite) ;
  • Fanny Ardant, compagne des derniers jours de François Truffaut, et mère de sa fille Joséphine, tourna dans La Femme d'à côté et dans l'ultime film, en noir et blanc, Vivement dimanche ! ;
  • Charles Denner eut un rôle dans La mariée était en noir, joua le rôle du dératiseur catholique fervent amoureux de Bernadette Lafont dans Une belle fille comme moi et fut L'Homme qui aimait les femmes (et, paradoxalement, le Landru de Claude Chabrol). François Truffaut songea même à lui confier le rôle principal de La Chambre verte, mais y renonça, par crainte d'une lassitude du public après la sortie de L'Homme qui aimait les femmes ;
  • Nathalie Baye fit ses débuts dans le rôle de la scripte de La Nuit américaine et fut l'interprète féminine principale de La Chambre verte. Elle eut aussi un petit rôle dans L'Homme qui aimait les femmes;
  • Dorothée, chanteuse et animatrice de télévision, dont le premier rôle au cinéma était celui de Sabine dans L'Amour en fuite ;
  • Isabelle Adjani prêta son talent à L'Histoire d'Adèle H. ;
  • Jacqueline Bisset fut la star de La Nuit américaine ;
  • Catherine Deneuve joua dans le sombre film, à l'issue mélodramatique, La Sirène du Mississippi aux côtés de Jean-Paul Belmondo et interpréta la directrice du théâtre Montmartre dans Le Dernier Métro, aux côtés de Gérard Depardieu ;
  • Françoise Dorléac, sœur de la précédente, interprète le premier rôle féminin de La peau douce. Truffaut lui apprend à calmer son jeu et à débiter son texte plus lentement. C'est notamment grâce à ce rôle qu'elle accède au rang d'actrice de talent et de star incontestée du cinéma français à cette époque.
  • Bernadette Lafont participa au premier court métrage de Truffaut, Les Mistons et fut le rôle titre de Une belle fille comme moi ;
  • Jean-François Stévenin fut lui aussi révélé par Truffaut. Il fut son assistant et joua dans L'Argent de poche et La Nuit américaine ;
  • Jeanne Moreau passa à la postérité dans Jules et Jim et incarna l'implacable vengeresse dans La mariée était en noir ;
  • Marie-France Pisier débuta à 17 ans dans Antoine et Colette (court métrage), fit une très courte apparition dans Baisers volés et reprit son rôle de Colette dans L'Amour en fuite.
Compositeurs des musiques des films de François Truffaut
  • Jean Constantin
  • Georges Delerue
  • Antoine Duhamel
  • Bernard Herrmann
  • Maurice Jaubert
  • Maurice Leroux
  • Laurent Voulzy
  • Alain Souchon
  • Antonio Vivaldi
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Truffaut a une sensibilité particulière pour les enfants. Trois de ses longs métrages sont centrés sur des personnages enfants, Les Quatre Cents Coups, L'Enfant sauvage et L'Argent de poche.

Influences

Truffaut revendique l'influence de Jean Renoir. Il dit avoir vu Le Carrosse d'or (1953) et La Règle du jeu (1939) une quinzaine de fois chacun.

Il revendique également l'influence de Roberto Rossellini. Il admire notamment chez Rossellini la manière de filmer les enfants.

Filmographie

Réalisateur
  • 1954 : Une visite
  • 1957 : Les Mistons
  • 1958 : Une histoire d'eau, cosigné avec Jean-Luc Godard
  • 1959 : Les Quatre Cents Coups
  • 1960 : Tirez sur le pianiste
  • 1961 : Tire-au-flanc 62, cosigné avec Claude de Givray
  • 1962 : Jules et Jim
  • 1962 : Antoine et Colette (moyen métrage du film à sketches L'Amour à 20 ans)
  • 1964 : La Peau douce
  • 1966 : Fahrenheit 451
  • 1968 : La Mariée était en noir
  • 1968 : Baisers volés
  • 1969 : La Sirène du Mississippi
  • 1969 : L'Enfant sauvage
  • 1970 : Domicile conjugal
  • 1971 : Les Deux Anglaises et le Continent
  • 1972 : Une belle fille comme moi
  • 1973 : La Nuit américaine (Oscar du meilleur film en langue étrangère)
  • 1975 : L'Histoire d'Adèle H.
  • 1976 : L'Argent de poche
  • 1977 : L'Homme qui aimait les femmes
  • 1978 : La Chambre verte
  • 1979 : L'Amour en fuite
  • 1980 : Le Dernier Métro (César du meilleur film et César du meilleur réalisateur)
  • 1981 : La Femme d'à côté
  • 1983 : Vivement dimanche !
Acteur
  • 1956 : Le Coup du berger de Jacques Rivette
  • 1959 : Les Quatre Cents Coups de François Truffaut
  • 1969 : L'Enfant sauvage de François Truffaut
  • 1971 : Les Deux Anglaises et le Continent de François Truffaut
  • 1973 : La Nuit américaine de François Truffaut
  • 1974 : I'm a Stranger Here Myself documentaire de David Helpern et James C. Gutman
  • 1975 : L'Histoire d'Adèle H. de François Truffaut
  • 1976 : L'Argent de poche de François Truffaut
  • 1977 : L'Homme qui aimait les femmes de François Truffaut
  • 1977 : Rencontres du troisième type (Close Encounters of the Third Kind) de Steven Spielberg
  • 1978 : La Chambre verte de François Truffaut
Producteur
  • 1958 : Paris nous appartient de Jacques Rivette
  • 1959 : Les Quatre Cents Coups de François Truffaut
  • 1968 : L'Enfance nue de Maurice Pialat
  • 1978 : La Chambre verte de François Truffaut
  • 1980 : Le Dernier Métro de François Truffaut
  • 1981 : La Femme d'à côté de François Truffaut
Scénariste
  • 1959 : Les Quatre Cents Coups de François Truffaut
  • 1959 : À bout de souffle de Jean-Luc Godard
  • 1960 : Tirez sur le pianiste de François Truffaut
  • 1961 : Une grosse tête de Claude de Givray
  • 1962 : Antoine et Colette de François Truffaut (sketch de L'Amour à 20 ans de Shintaro Ishihara, Marcel Ophuls, Renzo Rossellini, François Truffaut et Andrzej Wajda)
  • 1964 : Mata Hari, agent H21 de Jean-Louis Richard
  • 1964 : La Peau douce de François Truffaut
  • 1966 : Fahrenheit 451 de François Truffaut
  • 1968 : La mariée était en noir de François Truffaut
  • 1968 : Baisers volés de François Truffaut
  • 1969 : L'Enfant sauvage de François Truffaut
  • 1969 : La Sirène du Mississippi de François Truffaut
  • 1970 : Domicile conjugal de François Truffaut
  • 1971 : Les Deux Anglaises et le Continent de François Truffaut
  • 1972 : Une belle fille comme moi de François Truffaut
  • 1973 : La Nuit américaine de François Truffaut
  • 1975 : L'Histoire d'Adèle H. de François Truffaut
  • 1977 : L'Homme qui aimait les femmes de François Truffaut
  • 1978 : La Chambre verte de François Truffaut
  • 1979 : L'Amour en fuite de François Truffaut
  • 1980 : Le Dernier Métro de François Truffaut
  • 1981 : La Femme d'à côté de François Truffaut
  • 1983 : Vivement dimanche ! de François Truffaut
  • 1983 : À bout de souffle, made in USA (Breathless) de Jim McBride
  • 1988 : La Petite Voleuse de Claude Miller
  • 1995 : Belle Époque de Gavin Millar
Dialoguiste
  • 1959 : Les Quatre Cents Coups de François Truffaut
  • 1969 : La Sirène du Mississippi de François Truffaut

Publications

Essais
  • Le Cinéma selon Alfred Hitchcock, Robert Laffont, 1966
  • Les Films de ma vie, Flammarion, 1975 Recueil d'articles critiques
  • Le Cinéma selon Alfred Hitchcock, Gallimard, 1983, 2e éd.
  • Le Plaisir des yeux, Flammarion, 1987 Recueil d'articles
  • Le Cinéma selon François Truffaut, Flammarion, 1988 Textes réunis par Anne Gillain.
  • Correspondance, Paris, Éditions des 5 Continents, Renens et Hatier, 1988 (ISBN 2-88003-068-4 et 2-218-07862-7) Lettres recueillies par Gilles Jacob et Claude de Givray, notes de Gilles Jacob, avant-propos de Jean-Luc Godard.
Scénarios et dialogues de film
  • Les 400 Coups, (en collaboration avec Marcel Moussy), Gallimard, 1960
  • Les Aventures d'Antoine Doinel, Mercure de France, 1970
  • Jules et Jim, scénario et dialogues du film, Seuil, 1971
  • La Nuit américaine et le Journal de Fahrenheit 451, Seghers, 1974
  • L'Argent de poche, Flammarion, 1976
  • L'Homme qui aimait les femmes, Flammarion, 1977
  • Belle Époque avec Jean Gruault, Gallimard, 1996
Apocryphe
  • 2004 : Le Journal d'Alphonse d'Elisabeth Butterfly

Prix et nominations

  • Festival de Cannes 1959 : Prix de la mise en scène pour Les Quatre Cents Coups
  • Oscars 1974 : Oscar du meilleur film étranger pour La Nuit américaine
  • Césars 1976 : nomination au César du meilleur réalisateur pour L'Histoire d'Adèle H.
  • Césars 1981 : César du meilleur réalisateur pour Le Dernier Métro
  • Césars 1981 : César du meilleur film pour Le Dernier Métro
  • Césars 1981 : César du meilleur scénario original ou adaptation pour Le Dernier Métro
  • Césars 1984 : nomination au César du meilleur réalisateur pour Vivement dimanche !

Films sur François Truffaut

  • 1965 : François Truffaut ou l’esprit critique de Jean-Pierre Charlier, dans la série Cinéastes de notre temps, 64 minutes
  • 1970 : François Truffaut, dix ans dix films de Jean-Pierre Charlier, dans la série Cinéastes de notre temps, 58 minutes
  • 1993 : François Truffaut : Portraits volés de Serge Toubiana et Michel Pascal, sorti au cinéma en 1993
  • 2011 : Deux de la vague d'Antoine de Baecque et Emmanuel Laurent, sorti au cinéma le 12 janvier 2011
  • 2012 : François Truffaut, une autobiographie d'Anne Andreu avec des témoignages de Madeleine Morgenstern, Robert Lachenay, Jean-François Stévenin, Milos Forman, Arnaud Desplechin, Nathalie Baye, Woody Allen, Catherine Deneuve, Jeanne Moreau, Annette Insdorf et Claude Berri, diffusé sur Arte le 22 février 2012

Sources: wikipedia.org, news.lv, nekropole.info, google.ru

Pas de lieux

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        Rapports

        NomLienDate de naissanceDate de décèsDescription
        1Jeanne MoreauJeanne MoreauPartenaire, Collègue23.01.192831.07.2017
        2Françoise DorléacFrançoise DorléacPartenaire, Ami, Collègue21.03.194226.06.1967

        Mots clés