Samuel Beckett

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Date de naissance:
13.04.1906
Date de décès:
22.12.1989
Durée de vie:
83
PERSON_DAYS_FROM_BIRTH:
43120
PERSON_YEARS_FROM_BIRTH:
118
PERSON_DAYS_FROM_DEATH:
12551
PERSON_YEARS_FROM_DEATH:
34
Noms supplémentaires:
Samuel Beckett, Semjuels Bekets, Samuel Beckett, Samuel Barclay Beckett, Samuelis Beketas, Сэмюэл Беккет, Сэмюэл Баркли Беккет
Catégories:
Dramaturge, Poète, Prix Nobel, Écrivain
Nationalité:
 irlandais
Cimetière:
Cimetière du Montparnasse

Samuel Barclay Beckett né à Foxrock, Dublin, le 13 avril 1906 et mort à Paris, le 22 décembre 1989 est un écrivain, poète et dramaturge irlandais d'expression française et anglaise, prix Nobel de littérature en 1969. S'il est l'auteur de romans, tels que Molloy, Malone meurt et L'Innommable et de textes brefs en prose, son nom reste surtout associé au théâtre de l'absurde, dont sa pièce En attendant Godot (1952) est l'une des plus célèbres illustrations. Son œuvre est austère et minimaliste, ce qui est généralement interprété comme l'expression d'un profond pessimisme face à la condition humaine. Ce pessimisme n'exclut cependant pas l'usage d'humour omniprésent chez l'auteur, l'un étant au service de l'autre, pris dans le cadre plus large d'une immense entreprise de dérision. Avec le temps, il traite ces thèmes dans un style de plus en plus lapidaire, tendant à rendre sa langue de plus en plus concise et sèche. En 1969, il reçoit le prix Nobel de littérature pour « son œuvre, qui à travers un renouvellement des formes du roman et du théâtre, prend toute son élévation dans la destitution de l'homme moderne ».

Biographie

Enfance

Samuel Barclay Beckett est né le 13 avril 1906 dans une famille bourgeoise irlandaise protestante : l'événement fut signalé dans la rubrique mondaine du The Irish Times daté du 16 avril. La demeure familiale, Cooldrinagh, située dans une banlieue aisée de Dublin – Foxrock – était une grande maison. La maison, le jardin, la campagne environnante où Samuel grandit, le champ de courses voisin de Leopardstown, la gare de Foxrock sont autant d'éléments qui participent au cadre de nombre de ses romans et pièces de théâtre. Il est le deuxième fils de William Frank Beckett, métreur, et May Barclay Roe, infirmière. Beckett et son frère aîné Franck sont d'abord élèves à la Earlsford House School, dans le centre de Dublin, avant d'entrer à la Portora Royal School d'Enniskillen, dans le comté de Fermanagh – lycée qui avait auparavant été fréquenté par Oscar Wilde. Le 31 mars 2006 une de ses « plaques bleues », dédiée à Beckett, a été dévoilée par le Ulster History Circle à l’École Portora.

Formation

Samuel Beckett étudie ensuite le français, l'italien et l'anglais au Trinity College de Dublin, entre 1923 et 1927. Il suit notamment les cours de A. A. Luce, professeur de philosophie et spécialiste de George Berkeley. Il obtient son Bachelor of Arts et, après avoir enseigné quelque temps au Campbell College de Belfast, est nommé au poste de lecteur d'anglais à l'École normale supérieure de Paris sur les recommandations de son professeur de lettres françaises et mentor Thomas Rudmose-Brown. C'est là qu'il est présenté à James Joyce par le poète Thomas MacGreevy, un de ses plus proches amis, qui y travaillait aussi depuis 1926 mais avait décidé de quitter son poste pour se consacrer entièrement à la littérature. Cette rencontre devait avoir une profonde influence sur Beckett, qui devint garçon de courses puis « secrétaire » de James Joyce qui souffrait des yeux, l'aidant notamment dans ses recherches pendant la rédaction de Finnegans Wake.

Débuts littéraires

C'est en 1929 que Samuel Beckett publie son premier ouvrage, un essai critique intitulé Dante... Bruno. Vico.. Joyce, dans lequel il défend la méthode et l'œuvre de James Joyce dont certains critiquent le style obscur. Les liens étroits entre les deux hommes se relâchèrent cependant lorsque Samuel repoussa les avances de Lucia, la fille de Joyce, dont il s'est rendu compte qu'elle était atteinte de schizophrénie, maladie que refusait de voir son père. C'est aussi au cours de cette période que la première nouvelle de Beckett, Assumption, fut publiée par l'influente revue littéraire parisienne d'Eugène Jolas, Transition. L'année suivante, il est le lauréat d'un petit prix littéraire pour son poème Whoroscope, composé à la hâte en 1929, et inspiré par une biographie de Descartes que Beckett lisait alors.

En 1930, il revient au Trinity College en tant que lecteur et écrit en 1931 un deuxième essai en anglais intitulé Proust. En 1932, pour la revue This Quarter, il traduit un poème d'André Breton, Le Grand Secours meurtrier, paru en France dans le recueil Le Revolver à cheveux blanc et ayant pour thèmes les convulsionnaires de Saint-Médard et Lautréamont. Il se lasse assez vite de la vie universitaire, et exprime ses désillusions d'une manière originale : il mystifie la Modern Language Society de Dublin en y portant un article érudit au sujet d'un auteur toulousain nommé Jean du Chas, fondateur d'un mouvement littéraire appelé « concentrisme » ; ni du Chas ni le « concentrisme » n'ont jamais existé, sinon dans l'imagination de Beckett, mais cela lui permet de se moquer du pédantisme littéraire. Pour marquer ce tournant important de sa vie, inspiré par la lecture des Années d'apprentissage de Wilhelm Meister, de Goethe, il écrit le poème Gnome, que publie le Dublin Magazine en 1934.

Après plusieurs voyages en Europe, notamment en Allemagne, Samuel Beckett se fixe en janvier 1938 définitivement à Paris, rue des Favorites, dans le 15e arrondissement, peu avant la Seconde Guerre mondiale. Son premier roman, Murphy, fit l'objet de trente-six refus avant d'être finalement publié par les éditions Bordas en 1947.

Le 7 janvier 1938, Beckett est poignardé dans la poitrine par un proxénète notoire dont il a refusé les sollicitations. Gravement blessé, il est transporté d'urgence à l'hôpital Broussais. La publicité entourant l'agression attire l'attention de Suzanne Dechevaux-Dumesnil, femme curieuse de théâtre et de littérature qui a rencontré Beckett au cours d'une partie de tennis quelques mois auparavant. Il entame une liaison avec celle qui deviendra son épouse.

Seconde Guerre mondiale et résistance

Le 18 avril 1939, il écrivait : « En cas de guerre, et je crains qu'il y en ait une bientôt, je me tiendrai à la disposition de ce pays » Lors de la déclaration de la guerre, il se trouve en Irlande et regagne précipitamment Paris, qu'il quitte juste avant l'entrée des troupes allemandes pour Vichy puis Arcachon. Il est ensuite recruté au sein du réseau Gloria SMH par son ami, le Normalien Alfred Péron pour rassembler les informations sur les mouvements de troupes allemandes. Quand le réseau est dénoncé, Samuel Beckett, prévenu par la femme de son ami Péron, échappe de peu à la police allemande. Il se réfugie d'abord dans la capitale chez l'écrivain Nathalie Sarraute, puis de 1942 à avril 1945 à Roussillon, dans le midi de la France. Beckett apprend en 1945 qu'Alfred Péron est mort après la libération du camp de Mauthausen. Le 30 mars 1945, il se voit décerner la Croix de Guerre avec étoile d'or. Selon son biographe James Knowlson, l'œuvre de l'écrivain est profondément marquée par les récits de déportation des camarades de Péron et par la guerre.

Succès

Se consacrant entièrement à la littérature depuis les années 1930, Samuel Beckett entre dans une période de créativité intense de 1945 à 1950, période qu'un critique a appelé « le siège dans la chambre ».

Au début des années 1950, Jérôme Lindon, directeur des éditions de Minuit, publie la première trilogie beckettienne de romans à clef : Molloy, Malone meurt, L'Innommable.

Les années 1960 représentent une période de profonds changements pour Beckett, dans sa vie personnelle comme dans sa vie d'écrivain. En 1961, au cours d'une cérémonie civile discrète en Angleterre, il épouse sa compagne Suzanne Déchevaux-Dumesnil, principalement pour des raisons liées aux lois successorales françaises. Le triomphe que rencontrent ses œuvres théâtrales l'amène à voyager dans le monde entier pour assister à de nombreuses représentations, mais aussi participer dans une large mesure à leur mise en scène. En 1956, la BBC lui propose de diffuser une pièce radiophonique : ce sera All That Fall (« Tous ceux qui tombent »). Il continue à écrire de temps à autre pour la radio, mais aussi pour le cinéma (Film, avec Buster Keaton) et la télévision. Il recommence à écrire en anglais, sans abandonner pour autant le français qui reste sa langue principale d'écriture.

Le prix Nobel de littérature lui est attribué en 1969 : il considère cela comme une « catastrophe » ; en fait, il rejette par là une certaine industrie beckettienne, au sens où cette récompense accroît considérablement l'intérêt de la recherche universitaire pour son œuvre. D'autres écrivains s'intéressent à lui, et un flot constant de romanciers et de dramaturges, de critiques littéraires et de professeurs passent par Paris pour le rencontrer. Son désarroi de recevoir le prix Nobel s'explique aussi par son dégoût des mondanités et des devoirs qui y sont liés ; son éditeur Jérôme Lindon ira tout de même chercher le prix. Emil Cioran, ami et admirateur de Beckett, écrira dans ses Cahiers : « Samuel Beckett. Prix Nobel. Quelle humiliation pour un homme si orgueilleux ! La tristesse d'être compris ! ».

Les années 1980 sont marquées par l'écriture de sa seconde trilogie : Compagnie (en), Mal vu mal dit, Cap au pire.

Fin de vie

Suzanne Beckett, son épouse, décède le 17 juillet 1989. Samuel Beckett, atteint d'emphysème et de la maladie de Parkinson, part dans une modeste maison de retraite où il meurt le 22 décembre de la même année. Il est enterré le 26 décembre au cimetière du Montparnasse (12e division), aux côtés de son épouse.

  Domiciles

  • Rue des Favorites (Paris).
  • Boulevard Saint-Jacques (Paris), de 1960 à 1989.

Analyse de l'œuvre

Toute l'œuvre de Beckett est traversée par une appréhension aiguë de la tragédie qu'est la naissance : « Vous êtes sur terre, c'est sans remède ! » dit Hamm, le protagoniste principal de Fin de partie. Cette vie doit tout de même être vécue. Car, ainsi qu'il est écrit à la fin de L'Innommable, « il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer ».

L'œuvre est un témoignage sur la fin d'un monde. Témoin perspicace de son époque, Samuel Beckett a annoncé la fin de l'art (En attendant Godot) et la fin d'une époque marquée par la prééminence, en Europe, de la culture française (Fin de partie), bien avant que ces thèmes ne deviennent à la mode. L'art ne peut plus chercher à embellir le monde comme dans le passé. Une certaine idée de l'art arrive à sa fin. Beckett souligne cette hypocrisie dans Oh les beaux jours. Winnie s'enchante d'un monde qui connaît chaque jour un « enrichissement du savoir », tandis que, dans sa main, son compagnon Willie tient une carte postale pornographique.

La vie d'écrivain de Beckett peut être schématiquement divisée en trois parties : la première, les premières œuvres, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale ; la deuxième, de 1945 à 1960, au cours de laquelle il écrit ses pièces les plus connues ; et enfin, de 1960 à sa mort, période qui voit la fréquence de ses publications diminuer, et son style devenir de plus en plus minimaliste.

Premières œuvres

Les premières œuvres de Samuel Beckett traduisent notamment l'influence capitale qu'a à cette époque James Joyce sur le travail de son compatriote. Très érudites, elles relèvent en grande partie d'une volonté d'exhiber des connaissances et un savoir-faire d'auteur déjà indéniable. Cela les rend souvent difficilement accessibles. Peuvent être citées, à titre d'exemple de son style d'alors, les premières lignes de More Pricks than Kicks (1934) :

« It was morning and Belacqua was stuck in the first of the canti in the moon. He was so bogged that he could move neither backward nor forward. Blissful Beatrice was there, Dante also, and she explained the spots on the moon to him. She shewed him in the first place where he was at fault, then she put up her own explanation. She had it from God, therefore he could rely on its being accurate in every particular »

— More Pricks than Kicks, 9

Le passage fait abondamment référence à la Divine Comédie de Dante, ce qui déstabilise tout lecteur qui n'en aurait pas une connaissance approfondie. Cependant certaines caractéristiques futures de l'œuvre de Beckett pointent : l'inaction de Belacqua, l'un des personnages du Purgatoire, récurrent dans toute l'œuvre de Beckett ; son immersion dans ses propres pensées ; l'irrévérence à visée comique de la dernière phrase.

Des éléments semblables sont présents dans le premier roman publié par Beckett, Murphy (1938) : il y explore le thème de la folie et celui des échecs, qui reviendront souvent par la suite. La première phrase du roman révèle le ton pessimiste et l'humour noir qui animent nombre de ses œuvres : « The sun shone, having no alternative, on the nothing new ». Watt, écrit alors que Beckett se cachait à Roussillon, pendant la Seconde Guerre mondiale, traite des mêmes thèmes, dans un style moins exubérant.

C'est aussi pendant cette période que Beckett se lance dans la création littéraire en langue française. À la fin des années 1930, il écrit un certain nombre de poèmes courts dans cette langue, ainsi que les Nouvelles et Textes pour rien; l'économie de moyens qui y est visible - surtout comparée aux poèmes en anglais qu'il compose à la même époque, dans le recueil Echo's Bones and Other Precipitates (1935) - semble prouver que le passage par une autre langue fut avant tout un procédé lui ayant permis de simplifier son style en le purifiant des automatismes de la langue maternelle ; évolution que vient confirmer quelques années plus tard Watt.

Œuvre bilingue

À partir de 1944 et jusqu'à sa mort, Beckett écrira en fait une œuvre bilingue ; il ne s'agit pas d'un passage définitif au français mais à une coexistence assez équilibrée entre les deux langues, avec toutefois une certaine prédilection pour le français, en particulier jusqu'au milieu des années 1960. Une grande partie des textes seront traduits dans les deux sens par l'auteur lui-même, ou par Édith Fournier, pour la traduction de l'anglais ; la quasi-totalité de l'œuvre existait dans les deux langues avant la mort de l'auteur.

En raison notamment de la découverte du français comme ayant « the right weakening effect », la fin des années 1940 est une période d'intense activité, avant tout narrative (Mercier et Camier, Premier Amour, les Nouvelles et Textes pour rien, la « Trilogie » : Molloy, Malone meurt, L'Innommable) ; c'est aussi le moment de l'écriture d'En attendant Godot.

C'est en langue française que Samuel Beckett écrit ses œuvres les plus connues. En quinze ans, trois pièces de théâtre connaissent un grand succès : En attendant Godot (1948-1949), Fin de partie (1955-1957) et Oh les beaux jours (1960). Elles sont souvent considérées comme représentatives du « théâtre de l'absurde », terme rejeté par Beckett - qui ne souhaitait pas être assimilé aux existentialistes – et sujet à débat. Ces pièces traitent du désespoir et de la volonté d'y survivre, tout en étant confronté à un monde incompréhensible. Incompréhensible aussi l'étrange similitude entre Beckett et Balzac. Et pourtant :

« ...qui dira le mystérieux pouvoir des syllabes qui, à plus de cent ans de distance, fait écrire à Samuel Beckett : En attendant Godot, et à Balzac sa pièce Le Faiseur, où, pendant cinq actes, on ne fait qu'attendre Godeau ? « Godeau ! ...Mais Godeau est un mythe ! ... Une fable ! ... Godeau, c'est un fantôme... Vous avez vu Godeau ? ... Allons voir Godeau ! (Balzac), Le Faiseur »

— Félicien Marceau : Balzac et son monde.

C'est l'œuvre théâtrale qui aura donné la célébrité à l'écrivain : après bien des échecs auprès des éditeurs, c'est Suzanne qui, en 1950, apporte le manuscrit d'En attendant Godot à Roger Blin, qui le met en scène. La première a lieu à Paris en 1953. Elle cause un véritable scandale, qu'il faut sans doute regarder comme une des causes inattendues du succès de Beckett. L'écrivain Stéphane Lambert a consacré son essai Avant Godot à creuser le lien avéré entre En attendant Godot et un petit tableau de Caspar David Friedrich, Deux hommes contemplant la Lune, que Beckett avait vu à Dresde en février 1937, à savoir onze ans avant d'écrire sa pièce.

Ces quatre grandes pièces connues masquent une autre réalité de l'œuvre de Beckett. Au théâtre, elle va plus loin encore, à partir des années 1960, dans de courtes pièces (les Dramaticules, Comédie et Actes divers, par exemple) qui tiennent parfois plus de l'installation et de la chorégraphie que du théâtre traditionnel…

Mais il est encore une autre réalité : celle de l'œuvre « narrative », considérable, tout aussi expérimentale et toujours plus minimale au fil du temps : les excès formels, d'érudition ou d'obscurité, presque délirants dans More Pricks than Kicks (« Bande et Sarabande ») ou Murphy, ont progressivement cédé la place à l'aride sobriété du Dépeupleur ou de Compagnie. Il s'agit toujours de textes qui examinent, d'une manière ou d'une autre, leurs propres conditions de possibilité et les mettent en crise, depuis les mécaniques habituelles de la narration, littéralement pulvérisées dans la « Trilogie», à la fin des années 1940, jusqu'à la possibilité même de « proférer », dans le dernier poème écrit en 1988, intitulé Comment dire.

Liste des œuvres

Le premier livre de Samuel Beckett à être publié en français, Murphy a été publié par les éditions Bordas en 1947. Ensuite, les œuvres de Samuel Beckett sont toutes publiées aux Éditions de Minuit. Elles sont publiées en anglais chez Faber & Faber (théâtre) ou chez Calder Publishing (en) (romans) et chez Grove Press aux États-Unis.

Sources: wikipedia.org

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