Romain Gary

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Date de naissance:
08.05.1914
Date de décès:
02.12.1980
Durée de vie:
66
PERSON_DAYS_FROM_BIRTH:
40177
PERSON_YEARS_FROM_BIRTH:
109
PERSON_DAYS_FROM_DEATH:
15861
PERSON_YEARS_FROM_DEATH:
43
Nom de jeune fille de la personne de:
Roman Kacew
Noms supplémentaires:
Romain Gary, Ромен Гари, Roman Kacew, Роман Кацев, Fosco Sinibaldi, Shatan Bogat, Émile Ajar
Catégories:
Diplomate, Réalisateur, Soldat, Écrivain
Nationalité:
 lituanien, français, juif
Cimetière:
Réglez cimetière

Roman Kacew (prononciation : katsef), dit Romain Gary, est un diplomate et romancier français, de langues française et anglaise, né le 8 mai 1914 (21 mai en calendrier grégorien) à Vilna (Bильнa) dans l'Empire russe (actuelle Vilnius en Lituanie, pendant l'entre-deux-guerres, Wilno en Pologne) et mort le 2 décembre 1980 (à 66 ans) à Paris.

Important écrivain français de la seconde moitié du XXe siècle, il est également connu pour la mystification littéraire qui le conduisit, dans les années 1970, à signer plusieurs romans sous le nom d'emprunt d’Émile Ajar, en les faisant passer pour l'œuvre d'un auteur différent. Il est le seul romancier à avoir reçu le prix Goncourt à deux reprises dans sa vie.

Biographie

Origines

Durant toute sa vie d'adulte, dans son œuvre, dont la relecture montre le « jeu picaresque de ses multiples identités », mais aussi dans des déclarations aux médias, ainsi que dans des déclarations officielles, Romain Gary a donné des versions diverses de ses origines, faisant varier : son nom (Kacew ; de Kacew) ; son lieu de naissance (Nice, dans la région de Koursk en Russie, Wilno) ; la nationalité de son père (russe, géorgien, tatare, mongol) ; celle de sa mère (juive russe ; française), informations elles-mêmes souvent déformées par les médias (« Kiev », « en Russie près de la frontière polonaise »). Il va même jusqu'à renier son père, se présentant comme un « bâtard juif russe, mâtiné de Tartare ». Il a parfois aussi évoqué, dans les années 1930 et 1940, la possible paternité d'Ivan Mosjoukine.

En réalité, Roman Kacew est issu de deux lignées juives ashkénazes et est né à Wilno, ce qui est attesté par un certificat en hébreu en date du 15 mai 1914 (calendrier julien) du « rabbinat du gouvernement de Wilno », établissant qu'il est le fils d'Arieh-Leïb Kacew et de Mina Owczyńska, mariés à Wilno le 28 août 1912. Ce certificat a été traduit en russe, puis en français par l'ambassade de France à Moscou en 1963.

Arieh-Leïb (« lion » en hébreu et en yiddish, d'où la francisation en « Léon ») Kacew (« boucher » en yiddish, de l'hébreu "katsav") est né en 1883 à Wilno ; en 1912, il est associé dans l'atelier et magasin de fourrures familial (rue Niemecka/Daïtsche Gas) et fait partie de la Deuxième guilde des marchands. Il est aussi administrateur de la synagogue de la rue Zawalna. Il fait donc partie de la moyenne bourgeoisie de Wilno.

Mina Owczyńska, fille de Josel (Joseph) Owczyński, est née en 1879 à Święciany (Švenčionys en lituanien), petite ville à 80 km de Wilno, où elle a fait des études secondaires en yiddish et en russe dans un établissement juif et où elle a participé à un groupe de jeunesse d'orientation socialiste, le « cercle Yehoash ». Parmi les frères de Mina, le plus important en ce qui concerne Romain Gary est Eliasz, lui aussi émigré en France, père de Dinah (née en 1906, épouse de Paul Pavlowitch (1893-1953) et mère de Paul-Alex Pavlowitch, né en 1942). Elle a d'abord été mariée à Reouven Bregsztein, originaire de Kovno comme la mère de Mina et en a divorcé, mais on ne sait pas grand-chose d'autre sur ce premier mariage.

Enfance et adolescence

En Russie (1914-1921)

Roman et ses parents sont de nationalité russe, puis deviennent polonais lorsque Wilno et sa région sont intégrées à la Pologne rétablie après la Première Guerre mondiale.

Durant cette guerre, son père est mobilisé dans l'armée russe, alors que Roman est encore un très jeune enfant. Mina et Roman quittent Wilno pour Swieciany où ils passent quelques mois, puis une mesure générale d'expulsion des Juifs de la zone du front les oblige à passer plusieurs années en Russie proprement dite, mais les informations sont assez obscures : dans ses livres, Romain Gary évoque des séjours à Koursk et à Moscou, un voyage à travers la Russie en traîneau et en train, la rencontre de matelots révolutionnaires dans un port non précisé ; durant cette période, Mina aurait été comédienne, participant aussi à l'agit-prop révolutionnaire.

En Pologne (1921-1928)

La présence de Mina Owczynska (et de Roman) à Wilno est attestée à partir de septembre 1921 par le registre des locataires d'un immeuble au no 16 de la rue Wielka Pohulanka, où ils vont vivre pendant quelques années. Leur retour est sans doute consécutif à la paix de Riga (mars 1921) mettant fin à la guerre entre la Russie soviétique et la République de Pologne.

Démobilisé, Leïb Kacew les rejoint à une date inconnue, mais il quitte le foyer en 1925 pour aller vivre avec une autre femme, Frida Bojarska, dont il a deux enfants, Walentyna (1925) et Pawel (1926). Le divorce de Mina et Leïb est prononcé en mai 1929 et il se remarie presque aussitôt avec Frida (les quatre membres de la nouvelle famille Kacew mourront durant la Seconde Guerre mondiale)). Romain Gary n'a pratiquement rien dit ou écrit sur la période où son père vivait avec lui et Mina à Wilno, ni sur la séparation et le divorce. Il l'a cependant revu en 1933 à Varsovie. Il évoque des cours particuliers (violon, escrime), mais pas les écoles qu'il a fréquentées. En mars-avril 1925, peu avant la séparation, sa mère l'emmène à Bordighera où il voit la mer pour la première fois.

Roman est ensuite élevé par sa mère, qu'il présentera comme une actrice de théâtre. Après la séparation, elle connaît des problèmes financiers, car elle ne dispose plus des revenus du magasin de fourrures de son mari. Or, son petit atelier de chapeaux ne lui rapporte que très peu d'argent. En août 1925, elle et Roman quittent Wilno pour Swieciany, puis s'installent en 1926 à Varsovie, où sont déjà présents d'autres membres de la famille Owczynski, notamment un autre frère de Mina, Boris (1890-1949), avocat, chez qui ils sont hébergés. Roman semble avoir été scolarisé dans un collège polonais (collège Gurskiego), où il est en butte à un antisémitisme au moins verbal. Il suit aussi des cours particuliers de français.

En août 1928, ils obtiennent un visa touristique pour la France. Sa mère est persuadée que dans ce pays, son fils pourra s’accomplir pleinement en tant que diplomate ou artiste.

En France

Ils arrivent à Menton le 23 août 1928 et s'installent à Nice, où se trouvent déjà son frère Eliasz et sa famille ; le 1er octobre, Roman commence une nouvelle année scolaire au Lycée Masséna, directement intégré en classe de 4e. Mina fait ensuite les démarches pour obtenir une autorisation de séjour qui est accordée, mais sous réserve qu'elle n'occupe aucun emploi.

En fait, elle est obligée de gagner sa vie, vendant d’abord « au noir » des articles de luxe dans les grands hôtels de Nice ou de Cannes, puis s'occupant de vente immobilière ; un de ses clients lui confie finalement la direction d'un petit hôtel, la « pension Mermonts », au 7 du boulevard Carlone (actuel boulevard François-Grosso).

Utilisant désormais son prénom francisé (Romain), son fils se distingue au lycée en français, obtenant en 1929 le premier prix de récitation et en 1931 et 1932 celui de composition française, mais « dans les autres matières, excepté l'allemand qu'il parle et écrit très correctement, il est médiocre ». Ses amis de l'époque sont comme lui étrangers ou issus de familles d'origine étrangère : François Bondy (1915-2003) ; Alexandre Kardo Sissoeff ; Sigurd Norberg ; René et Roger Agid, dont les parents dirigent plusieurs grands hôtels de Nice (et un à Royat, Puy-de-Dôme), principalement L'Hermitage à Cimiez ; à ce titre, ils connaissent directement la mère de Romain.

Il est reçu au baccalauréat Philosophie en juillet 1933 avec mention « Passable ».

Études supérieures et débuts littéraires

Après avoir commencé des études de droit à Aix-en-Provence en octobre 1933, Romain Kacew part l'année suivante les poursuivre à Paris, probablement grâce à l'aide financière que lui apporte son père à l'occasion de leur rencontre à Varsovie durant l'été 1934. Il obtient sa licence en juillet 1938, tout en suivant parallèlement une Préparation militaire supérieure au Fort de Montrouge : « En attendant son incorporation dans l'armée française, Gary, au terme de médiocres études, bûchait sa procédure. » Il révise au petit jour et passe l'essentiel de son temps à écrire.

C'est à cette époque qu'il publie ses premières nouvelles dans Gringoire, un hebdomadaire qui n'est pas au départ orienté à l'extrême-droite : « Gary renonça courageusement aux généreuses rétributions (...) quand le journal afficha des idées fascistes et antisémites. Il écrivit à la rédaction une lettre pour dire en substance : « je ne mange pas de ce pain-là ». » En 1935, sa nouvelle L’Orage paraît dans Gringoire, ce qui lui permet de ne plus dépendre financièrement de sa mère qui, minée par un diabète insulinodépendant, s'est usée à la tâche pour préparer l'avenir de son fils. En 1937, plusieurs éditeurs refusent son premier roman, Le Vin des morts.

Le soldat et le Résistant

Le service militaire

Naturalisé français en juillet 1935, il est appelé en novembre 1938 au service militaire dans l'aviation à Salon-de-Provence, puis est envoyé à l'école de l'air d'Avord près de Bourges. Au terme de sa formation, il passe l'examen de sortie de l'école en mars 1939, mais est un des deux élèves officiers de la promotion à échouer, probablement en raison de sa naturalisation trop récente. Il doit se contenter du grade de sergent.

En août 1939, il devient instructeur de tir à l'école de l'air d'Avord et suit son école à Bordeaux-Mérignac où elle se replie fin août. En février 1940, il obtient une permission pour se rendre à Nice, au chevet de sa mère atteinte d'un cancer de l'estomac. C'est la dernière fois que Romain voit sa mère : elle meurt en février 1941.

La France libre

Fervent admirateur du général de Gaulle, il s'évade, le 20 juin 1940, de Bordeaux-Mérignac en avion jusqu'à Alger, se rend en car à Casablanca d'où un cargo britannique l'emmène à Glasgow. Il s'engage aussitôt dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL). Il sert au Moyen-Orient, en Libye, et à Koufra en février 1941, en Abyssinie puis en Syrie où il contracte le typhus. Après sa convalescence, il sert dans la défense côtière de la Palestine où il participe à l'attaque d'un sous-marin.

En février 1943, il est rattaché en Grande-Bretagne au Groupe de bombardement Lorraine. C'est durant cette période que Romain Kacew choisit le nom de Gary (signifiant « brûle ! » à l'impératif en russe alors qu’Ajar signifie « braise ») qui deviendra son pseudonyme et qui fut le nom d’actrice de sa mère. Observateur sur bombardier (et non pilote, à cause de son échec à l'école de l'air d'Avord), il est affecté à la destruction des bases de lancement des missiles V1.

Le lieutenant Gary se distingue particulièrement le 25 janvier 1944 alors qu'il commande une formation de six appareils. Il est blessé, son pilote Arnaud Langer est aveuglé, mais il guide ce dernier, le dirige, réussit le bombardement, et ramène son escadrille à sa base. Il effectue sur le front de l'Ouest plus de 25 missions, totalisant plus de 65 heures de vol de guerre. Il est fait compagnon de la Libération et nommé capitaine de réserve à la fin de la guerre.

Le diplomate

Après la fin des hostilités, il entame une carrière de diplomate au service de la France. À ce titre, il séjourne en Bulgarie (1946-1947), à Paris (1948-1949), en Suisse (1950-1951), à New York (à la Mission permanente de la France auprès des Nations unies (1951-1954), à Londres (1955) puis en qualité de consul général de France à Los Angeles de 1956 à 1960. De retour à Paris, il demeure sans affectation jusqu'à sa mise en disponibilité du ministère des Affaires étrangères en 1961.

Carrière littéraire

En janvier 1945, Romain Gary voit son premier roman, Éducation européenne, publié par les éditions Calmann-Lévy ; il est distingué par le prix des Critiques. Mais c'est avec Les Racines du ciel qui est récompensé du prix Goncourt en 1956, que sa notoriété d'écrivain grandit auprès du public. À partir de la publication de La Promesse de l'aube, en 1960, il se consacre de plus en plus à son activité d'écrivain, également sous divers pseudonymes dont l'ultime et le plus connu, Émile Ajar, marque la fin de sa carrière et ses quatre derniers romans avant sa mort. Fait unique, il obtient pour La Vie devant soi un second prix Goncourt le 17 novembre 1975, déclenchant à la fin des années 1970 « l'affaire Émile Ajar », lorsque Gisèle Halimi, l'avocate de Gary, annonce le choix initial de son client Ajar de refuser le prix, ce qui incite la presse à enquêter sur celui qu'elle croit être le véritable auteur, Paul Pavlowitch.

Dès l’immédiat après-guerre, entre 1946 et 1956, la figure littéraire du rescapé de la Shoah hante l’œuvre romanesque de Romain Gary qui interroge leur conduite : comment vivre après Auschwitz ? C’est Tulipe, dans le récit éponyme (1946), qui au sortir de Buchenwald s’installe dans le « nouveau monde » de Harlem ; c’est Vanderputte, dans Le Grand vestiaire (1948), qui a dénoncé un réseau de Résistants ; c’est le Compagnon de la Libération, Jacques Rainier, dans Les Couleurs du jour (1952) qui voit l’idéal de la France Libre se déliter et s’engage comme volontaire en Corée ; c’est Morel, dans Les Racines du ciel (1956) qui a survécu à l’expérience concentrationnaire en imaginant des troupeaux d’éléphants battre la savane. Ce n'est qu'avec l'œuvre d'Émile Ajar qu'une réponse viendra sublimer ses premiers écrits : « Celle d'un altruisme désintéressé, d'une banalité du bien qui contraste avec la banalité du mal d'un Eichmann. »

L'œuvre littéraire de Gary est marquée par un refus opiniâtre de céder devant la médiocrité humaine. Ses personnages sont fréquemment en dehors du système parce que révoltés contre tout ce qui pousse l'homme à des comportements qui lui font perdre sa dignité. Ils oscillent entre la souffrance de voir leur monde abîmé, et une lutte pour garder coûte que coûte l'espérance. On peut dire que Romain Gary vit lui-même ces combats, mêlant admirablement le dramatique et l'humour. Ainsi, dans Chien blanc (1970) récit autobiographique écrit dans le contexte de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis dans les années 1967-1968, il écrit : « ll est soûl, affirma solennellement Saint-Robert, et c'était un peu vrai, bien que je ne touche jamais ni à l'alcool, ni à la marijuana, ni au L.S.D., parce que je suis trop acoquiné avec moi-même pour pouvoir tolérer de me séparer d'une aussi agréable compagnie par le truchement de la boisson ou de la drogue. Mais je me soûle d'indignation. C'est ainsi d'ailleurs que l'on devient écrivain. » ; puis, «  J'écris pendant une heure ou deux : cette façon d'oublier... Lorsque vous écrivez un livre, mettons, sur l'horreur de la guerre, vous ne dénoncez pas l'horreur, vous vous en débarrassez... ».

Romain Gary et la mort

En 1978, lors d'un entretien avec la journaliste Caroline Monney, lorsque celle-ci lui pose la question : « Vieillir ? », Romain Gary répond : « Catastrophe. Mais ça ne m'arrivera pas. Jamais. J'imagine que ce doit être une chose atroce, mais comme moi, je suis incapable de vieillir, j'ai fait un pacte avec ce monsieur là-haut, vous connaissez ? J'ai fait un pacte avec lui aux termes duquel je ne vieillirai jamais ».

Romain Gary se suicide le 2 décembre 1980 avec un revolver Smith & Wesson de calibre 38, se tirant une balle dans la bouche. Il laisse une lettre mystérieusement datée « Jour J » et dans laquelle est notamment écrit  : « Aucun rapport avec Jean Seberg » (l'actrice s'est elle-même suicidée le 30 août 1979). Compagnon de la Libération, il a droit aux honneurs militaires lors de ses obsèques à l'Église Saint-Louis des Invalides le 9 décembre 1980. Le 15 mars 1981, sa dernière compagne Leïla Chellabi disperse ses cendres, selon son vœu, en mer Méditerranée au large de Menton.

Vie privée

Dans un recueil de confidences sous la forme d'entretiens livrés à la radio en 1980, Romain Gary faisait cette déclaration : « La seule chose qui m'intéresse, c'est la femme, je ne dis pas les femmes, attention, je dis la femme, la féminité ». Parmi les amours de jeunesse de Roman Kacew, on peut citer Christel Söderlund, une jeune journaliste suédoise qu'il rencontre à Nice en juillet 1937. Jeune mère de famille, mariée, elle suit Romain à Paris et envisage de divorcer, mais décide après quelques mois de rentrer en Suède retrouver son mari.

Il tombe ensuite amoureux d'Ilona Gesmay, une jeune juive hongroise de quatre ans son aînée, qui inspirera l'auteur de La Promesse de l'aube, de La nuit sera calme et d'Europa. Sa famille lui ayant coupé les vivres, elle décide de rentrer à Budapest en mars 1940 ; elle survivra à la guerre, mais deviendra schizophrène et ne reverra jamais Romain.

En avril 1945, Roman Kacew épouse la femme de lettres britannique Lesley Blanch rencontrée l'année précédente, mais l'amour d'Ilona continue à le hanter. En 1959, il fait la connaissance de l’actrice américaine Jean Seberg dont il tombe amoureux et avec qui il entame une liaison. En 1963, il divorce pour se marier avec Jean Seberg. Leur fils, Alexandre Diego Gary, est né en 1962 mais Romain, grâce à ses relations, réussit à faire établir un acte de naissance datant de 1963 pour sauvegarder les apparences. Il tournera ses deux films avec Jean Seberg comme actrice principale. En 1968, lorsque Romain Gary apprend la romance entre sa femme et Clint Eastwood pendant le tournage de La Kermesse de l'Ouest, il prend l'avion et provoque l'acteur en duel à revolver mais le « cow-boy américain » se défile. Ils se séparent et divorcent en 1970. Il rencontre en 1978 Leïla Chellabi, danseuse puis mannequin, animatrice de radio et parolière. Elle sera sa dernière compagne et son ayant droit.

L'affaire Émile Ajar

Après la disparition de Romain Gary, on apprend qu'il est le véritable auteur des quatre romans signés du pseudonyme Émile Ajar. C'est un proche parent de Romain Gary, Paul Pavlowitch (son petit-cousin) qui avait tenu le rôle d’Ajar auprès de la presse (notamment auprès d’Yvonne Baby dans Le Monde et de l'hebdomadaire Le Point qui retrouve « Ajar » dans le Lot et publie deux semaines durant en 1973 des articles et une interview littéraire de Paul Pavlowitch par Jacques Bouzerand, à la veille du prix Goncourt). Romain Gary a déjà envoyé en 1930 des manuscrits à la NRF sous les pseudonymes de François Mermont (du nom de l’hôtel-pension à Nice dont sa mère est gérante) ou de Lucien Brûlard (voir plus loin) qui ne sont cependant pas acceptés.

Romain Gary est ainsi le seul écrivain à avoir jamais été, par une volonté de mystification ambiguë (Gary et Ajar signifient respectivement brûle ! et la braise en russe ; des phrases de l'un sont dans l'autre), récompensé deux fois par le prix Goncourt, la première fois sous son nom d'usage, pour Les Racines du ciel, en 1956 et la seconde fois sous le pseudonyme d’Émile Ajar, pour La Vie devant soi, en 1975.

La mystification Ajar/Gary ne serait pas passée inaperçue de tous. Dans son roman autobiographique Le Père adopté, Didier van Cauwelaert rapporte qu'une étudiante de la Faculté de lettres de Nice, qu'il nomme Hélène, aurait préparé, deux ans avant la révélation publique, un mémoire soutenant, au grand désarroi de ses professeurs, que Gary et Ajar étaient une seule et même personne.

Ajoutons qu'Ajar et Gary ne furent pas ses seuls pseudonymes puisqu'il est aussi l'auteur d'un polar politique sous le nom de Shatan Bogat, Les Têtes de Stéphanie, et d'une allégorie satirique signée Fosco Sinibaldi (les lettres s, i et n masquant les g, a et r de Gar-ibaldi), L'Homme à la colombe.

Renommée et postérité

Plusieurs de ses livres ont été adaptés au cinéma, notamment Clair de femme (1979) par Costa-Gavras, avec Yves Montand et Romy Schneider dans les rôles principaux, et La Vie devant soi (1977) par Moshé Mizrahi, qui remporta l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, et dans le rôle de Madame Rosa, Simone Signoret remporta le César de la meilleure actrice. En 1958, l'Américain John Huston a réalisé Les Racines du ciel avec Trevor Howard, Errol Flynn, Juliette Gréco, Orson Welles. C'est Romain Gary qui en écrivit le scénario. Il a également réalisé deux films pour lesquels il tint en même temps le rôle de réalisateur et celui de scénariste. Cette partie de son œuvre n'a guère connu de succès.

En 2007-2008, La Vie devant soi est adaptée au théâtre par Xavier Jaillard dans une mise en scène de Didier Long et remporte trois Molières (Meilleure adaptation théâtrale, meilleure comédienne, meilleure production théâtrale). En 2007-2008, Christophe Malavoy incarne Romain Gary au théâtre dans Gary/Ajar.

Le nom de Romain Gary a été donné à une promotion de l'École nationale d'administration (2003-2005), de l'institut d'études politiques de Lille (2013) et de l'Institut d'études politiques de Strasbourg (2001-2002), en 2006 à la place Romain-Gary dans le 15e arrondissement de Paris et à la bibliothèque patrimoniale de Nice.

À l'étranger, l'Institut français de Jérusalem porte également le nom de Romain Gary.

Décorations

  • Commandeur de la Légion d'honneur
  • Compagnon de la Libération (20 novembre 1944)
  • Croix de guerre 1939-1945 (2 citations)
  • Médaille de la Résistance
  • Médaille des blessés

Sources: wikipedia.org

Pas de lieux

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        Rapports

        NomLienDate de naissanceDate de décèsDescription
        1Lesley BlanchLesley BlanchFemme06.06.190407.05.2007
        2Jean SebergJean SebergFemme13.11.193808.09.1979

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