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Timgad - colonie Marciana Traiana Thamugadi

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Personnes affectées:
0
Adresse:
Тимга, Алжир
Territoire politique:
Тимга
Catégories:
Monument, Monument historique
Coordonnées:
35.484277476958,6.4688444127096

Timgad ou Thamugadi (colonie Marciana Traiana Thamugadi en latin), surnommée la « Pompéi de l'Afrique du Nord » est une cité antique située sur le territoire de la commune éponyme de Timgad, dans la wilaya de Batna dans la région des Aurès, au nord-est de l'Algérie. Elle fut fondée par l'empereur romain Trajan en 100 et dotée du statut de colonie. Il s'agit de la dernière « colonie de déduction » en Afrique romaine, c'est à dire d'une colonie essentiellement peuplée de citoyens romains (souvent d'ailleurs d'anciens soldats romains). Bâtie avec ses temples, ses thermes, son forum et son théâtre, la ville, initialement d'une superficie de 12 hectares, finit par en occuper plus d'une cinquantaine. Au vu de son excellent état de conservation et du fait qu'on la considérait comme typique d'une ville romaine, Timgad a été classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO en 1982. La conservation du site soulève cependant un certain nombre de problèmes.

Toponymie

Dans l'ancien nom de Timgad, Marciana Trajana Thamugadi, la première partie — Marciana Trajana — est romaine et se rapporte au nom de son fondateur, l'empereur Trajan, et sa sœur Marciana. La deuxième partie du nom — Thamugadi — « n'a rien de latin ». Thamugadi est le nom berbère du lieu où a été édifiée la ville, à lire Timgad, pluriel de Tamgut, signifiant « pic », « sommet ». Les inscriptions du nom de Timgad ont été retrouvées dans la Table de Peutinger, à l'intérieur de l'itinéraire d’Antonin le Pieux et dans des actes de martyrs, ainsi qu'au haut de l'Arc de Trajan jadis. Le nom est à l'accusatif et on peut lire Thamugadi, lorsque le nom a été transcrit par Procope ; la forme i finale est répandue chez les Africains et au génitif, c’est Thamugadis, à l'ablatif, c'est Thamugade et à l'accusatif, on obtient Thamugadem

Historique de la ville

Articles détaillés : Histoire des Aurès et Histoire de Timgad. Le site aux origines de la ville

Timgad était située à 21 km de Lambèse sur la voie allant vers Theveste dans une haute plaine étroite s'étirant entre l'Aurès et le djebel Bou Arif. Il s'agit donc d'un site avantageux qui contrôle aussi les voies d'accès à l'Aurès par les vallées de l'oued Abdi et de l'oued Abiod. Au musée, la ville est à 1 040 m au-dessus de la mer et au fort byzantin, elle est à 1 080 m d’altitude. Le site est construit sur la pente du renforcement du mont Morris, au côté nord, sur une grande plaine qui est arrosée de l'est à l'ouest par l'oued Soutze qui est constitué par la source de Aïn Morris et l’oued Merien, au loin également l'oued Soutz rejoint l'oued Taga et forme l'oued Chemora qui devient le lac de Chemora (Barrage de Koudiet Lamdaouar). Timgad était aussi alimenté en eau par la source de l'Aïn Morris à trois kilomètres au sud et peut-être aussi par la source de l'Aïn Cherchar à 11 km au sud-est.

Aux yeux des Romains la région doit alors faire partie de la Gétulie. Cependant, selon Albert Ballu, Timgad se trouve sur le sol de la Numidie. Et au temps de Sévère, Timgad ne faisait plus partie de la Province d’Afrqiue. On ne peut cependant savoir si un habitat préexistait à la colonie romaine ou s'il ne s'agissait que d'un nom de lieu.

La dernière colonie de déduction en Afrique

C'est en 100 que Trajan fit procéder à la fondation de la cité par la Troisième légion Auguste et son légat Lucius Munatius Gallus. Les habitants de Timgad avaient donc tous la citoyenneté romaine et furent inscrits dans la tribu Papiria. La colonie prit le nom de colonia Marciana Traiana Thamugadi : Marciana rappelle le nom de la sœur de Trajan et Thamugadi, nom indéclinable et non latin, est vraisemblablement le nom indigène du lieu. On ne sait pas cependant s'il y avait déjà une agglomération africaine sur place : la fondation romaine se déploya cependant comme si elle se trouvait en terrain vierge. Le plan initial de Timgad, quadrangulaire et géométrique atteste que cette fondation suit les principes des gromatici, les arpenteurs romains. La rigueur de la planification de l'espace urbain fit que Timgad est souvent cité comme exemple de ville romaine, il serait toutefois erroné de généraliser à partir de son cas : les plans de villes romaines avaient d'abord pour principe de s'adapter au terrain et aux contraintes du lieu, le parfait déploiement quadrangulaire de Timgad n'est pas une règle absolue, et la colonie légèrement antérieure de Cuicul présente un plan moins régulier. La forte régularité du plan initial a donc parfois conduit à penser que Timgad avait pu être un camp militaire avant d'être une ville, la fondation coloniale réutilisant le tracé des cantonnements militaires : cette hypothèse n'est pas prouvée et rien n'indique que Timgad ait pu servir de camp provisoire à la troisième légion Auguste. La fondation de Timgad prend cependant pleinement son sens lorsqu'on la replace dans l'histoire des déplacements de la légion africaine[réf. nécessaire]. La déduction de la colonie se trouve en effet entre la première installation d'une cohorte légionnaire à Lambèse, en 81, et l'installation définitive de toute la légion vers 115-120. Si Timgad est remarquablement bien situé, il faut reconnaître au site de Lambèse une meilleure position stratégique.

Rôle territorial

On a donc souvent vu dans la fondation de Timgad un objectif d'abord purement militaire. Il faut cependant très fortement relativiser la protection militaire que pouvait apporter une colonie de vétérans : passées les premières années, les habitants ne pouvaient guère fournir une force militaire particulière. En revanche la colonie pouvait avoir un rôle militaire indirect : elle pouvait constituer, à terme, un milieu de recrutement pour la légion voisine et surtout par ses productions agraires - céréales et olives - assurer une partie non négligeable de son ravitaillement. Enfin, l'installation de la colonie de Timgad a longtemps été conçue en fonction d'une image erronée du massif de l'Aurès à l'époque romaine. On pensa en effet souvent, jusque dans les années 1960-1970, que le massif n'avait pas été pénétré par Rome, et qu'en conséquence il avait constitué un foyer de rébellion et une menace, à l'instar d'autres périodes de l'histoire, et l'on interprétait le dispositif militaire romain comme l'encerclement du massif. Les prospections archéologiques et l'analyse des photographies aériennes menées par Pierre Morizot ont apporté un démenti à cette image: l'Aurès était cultivé, occupé par un habitat dispersé et la présence militaire y était faible et très ponctuelle. L'archéologie révèle donc une montagne tranquille, sans troubles sérieux, à la vocation essentiellement rurale, à la richesse modeste, mais ouverte à la romanisation et plus tard à la christianisation. Une partie du massif, la vallée de l'oued Taga appartenait donc au territoire de Timgad et constituait un piémont aux productions complémentaires des terroirs céréaliers plus proches de Timgad : olive, bois et petit bétail. La fondation de la colonie de Timgad ne peut donc pas s'expliquer en termes de nécessité militaire, mais participe plutôt de l'exploitation du territoire provincial et de son maillage par des espaces civiques conçus comme l'effigie du peuple romain, dans le cadre de la politique volontariste d'un empereur soucieux d'expansion. Timgad toutefois fut le dernier cas de déductions collectives de vétérans en Afrique, et par la suite les nouvelles colonies ne furent plus qu'honoraires, c'est-à-dire un titre conféré à une cité sans apport de population romaine.

Évolution de la ville

La Pax Romana en Numidie a contribué à l'adhésion des populations autochtones romanisées, les citadins berbères pouvaient gravir les échelons du résident, du citoyen romain de l'édile et parfois vers le cursus honorum et d'autres étaient classés équestres ou siégeaient au Sénat, ainsi Timgad faisait partie des villes nouvelles et l'Empereur Trajan employait des légionnaires numides également. La somme honoraire du duumvirat était de 2 000. Au départ, la ville fut construite par la volonté impériale et une colonie a été implantée. Timgad est une cité civile par rapport à Lambèse. L'absence du nom de la III légion sur le site et des noms des vétérans a été constaté. Au début, les vétérans étaient au nombre de 200 à 400 ou 900. Selon Tacite, les colons n'avaient pas la notion de famille étant des vétérans militaires, les femmes autochtones ont joué un rôle important probablement pour former la première génération de collon de la ville qui compte environ 3 ou 4 milles personnes. De plus, il y avait des résidants et des esclaves.

La population est estimée par C. Courtois de 15 000 au début du iiie siècle, après l'édification de toutes les structures importantes de la ville. À côté des quatre angles, à l'intersection des deux voies principales, sont édifiées les différentes constructions municipales. La cité est dotée d'un forum, d'un théâtre, d’un grand marché, d'un temple de Jupiter, d’un Capitole, de deux petits torrents secondaires et des ponts ( aujourd'hui détruits). À l'ouest, le grand ravin, le marché et le capitole à droite. Au nord-est, l’Arc de Trajan. La ville en tout a une superficie de 800 m◊. Sous Trajan, probablement que la route entre Timgad et Theveste fut élaborée. Les unités d'habitation sont enveloppées dans une surface de 400 m◊ avec permission de réaménagement.

Timgad avait son évêque, après l’apparition du christianisme, pendant le règne de l'Empereur Valérien, entre 253 et 260, ou durant Dioclétien, entre 284 et 305, la ville a compté des martyrs. L'évêque Novatus de l’Église de Timgad a pris part à un concile à Carthage en 256. Trois Basiliques furent construites durant le ive siècle. De plus, les fouilles ont prouvé l'existence de plusieurs chapelles, des baptistères, des oratoires et un monastère. Les habitants de Thamgadi avaient le souci de développer l'art. Plusieurs ustensiles portent des symboles chrétiens ou gravures artistiques, fabriqués dans les usines de la ville. Timgad avait ses propres usines de céramique et de fonderie également. Timgad a vécu une prospérité totale, loin des luttes agitant l'empire, elle sera citée seulement par des géographes tels que Ptolémée et Procope de Césarée ou par le clergé lors de rares querelles religieuses, de conciles et de persécutiono 25. La ville a été une des capitales des donatistes de Numidie. Par contre, durant un siècle, les donatistes et chrétiens étaient en rivalité à Timgad.

Politique municipale

Les édiles ont prévu l’accroissement de la ville, la construction des voix reliant Mascula vers l'est et la route vers Lambèse. Ils ont élaboré la construction des portes sous forme d’arc afin qu'elles soient visibles à une bonne distance lors du règne de Marc-Aurèle, ainsi que des thermes au Nord proches de l'actuel musée et qui demeurent dans l'axe de la ville, près de la porte de Cirta. D’autres thermes au sud-est s'agrafent avec les thèmes du Sud. Un grand édifice l’Aqua Septimiana, bâti vers le milieu du iie siècle et agrandi en 198 pendant le règne de Septime Sévère, situé devant le point d'arrivée des eaux du principal captage d'alimentation de la cité. Caracalla, en 219, édifie le temple des eaux, qui est un des plus beaux monuments d’Afrique, dans la zone du fort byzantin. De plus, la sortie principale de la ville se trouve à l'ouest au départ de l'axe reliant Lambèse. C’est le travail de l'architecte Alexandre Lézine qui a fait que l'Arc de Trajan (Timgad) soit oblique par rapport au mur de la ville, une transition était ainsi indiquée entre la perspective de la voie décimane intra muros et l'avenue de Lambèse. Un espace fut aménagé en forme de trapèze pour plusieurs édifices importants, le premier pour la fonction religieuse, le deuxième pour le temple du Génie de la colonie et enfin un pour la fonction économique, le marché de Sertius, avec une large exèdre ouvrant sur une cour bordée de portique, avec des corbeaux sculptés à volutes et des feuilles d'acanthe, en forme de relief. Les constructions fussent achevées vers le iie siècle. Timgad s'étend sur 60 ha après la construction du fort byzantin dont 800 m◊ de ruine compacte.

Travaux d'aménagement

La Curie avait été probablement édifiée sous Trajan, au début de l'organisation de la colonie, mais les travaux auraient été entrepris d'une manière hâtive. Sous le règne d’Antonin le Pieux, la ville a été agrandie, elle s'est développée. Les responsables de la ville souhaitaient un cadre plus prospère, alors ils ont modifié la Curie, ils ont refait le dallage du Forum et ils ont établi un dallage près du Temple du Génie de la Colonie. Lors du règne d'Antonin le Pieux, la ville a connu d’importants travaux édilitaires.

Destruction et restauration

La ville fut détruite par les Berbères, vers la fin de la domination vandale, en 535. Les habitants ont été chassés pour que personne ne puisse s'établir à l'endroit de la ville, tel est le court récit de 3 lignes de Procope où l'on mentionne Timgad. Après l'arrivée des Byzantins, la ville fut reconstruite en 539, une dédicace, trouvée dans les fouilles, prouve la restauration de la ville ainsi que la construction du fort byzantin et de la citadelle, lors de la compagne de Solomon. Selon une inscription, la chapelle du patrice Grégoire aurait été construite vers le milieu du viie siècle. La ville aurait été catholique au moment de l'arrivée des premiers Arabes.

Le territoire de la cité

Une ville romaine n'est pas concevable sans sa campagne. Longtemps négligées par l'archéologie, difficiles à appréhender avant la mise au point de techniques de prospection à grande échelle les campagnes des villes romaines sont longtemps restées mal connues. C'est pourtant de son territoire que la cité tirait ses richesses, et de ces richesses dépendait le dynamisme des notables qui la dirigeait. Il est possible de proposer une reconstitution de la composition du territoire de Timgad afin d'évaluer la répartition de la propriété agraire sur sa superficie. Il en ressort l'image d'un territoire finalement assez étroit : 1 500 kilomètres carrés, 150 000 hectares qui n'étaient pas tous exploitables, car des reliefs importants existent dans cet espace. À l'ouest en effet le territoire était assez vite limité, au bout d'une quinzaine de kilomètres, par celui des voisines, Lamafundi et Verecunda. À l'est la situation est similaire et le territoire de Mascula devait se trouver à une vingtaine de kilomètres. Au nord, sur environ 25 kilomètres, les recherches ont révélé un système de centuriations sans doute lié à la fondation de la colonie avec un parcellaire régulier témoignant d'une mise en valeur soignée. Au nord-ouest la plaine révèle des ruines nombreuses et donc une densité d'occupation importante. Au sud, il est plus difficile de situer la limite du territoire, selon Pierre Morizot il aurait pu aller jusqu'aux sources du Taga au nord du djebel Mahmel. Le territoire de Timgad pouvait produire des céréales, des olives, productions auxquelles il faut ajouter de l'élevage et l'exploitation des massifs forestiers. De nombreux vestiges d'huileries et d'établissements agricoles sont attestés sur le territoire de la cité, ainsi à Henchir Taga les prospections ont révélé un vaste bâtiment qui était entouré de 7 à 8 hectares de plantations alignées. Toutes ces terres n'appartenaient pas à des particuliers. Au contraire, une superficie importante appartenait à l'empereur. Les domaines impériaux, répartis en au moins trois ensembles, étaient gérés par un ou plusieurs procurateuraffranchi à qui il revenait de louer les terres et de les faire fructifier. La cité comptait environ 280 décurions qui devaient y posséder une superficie minimale, si l'on tient compte des propriétés des gens ordinaires et d'éventuelles possessions par des étrangers à la cité, on ne peut imaginer que le territoire était dominé par de nombreuses grandes propriétés : les habitants du territoire de Timgad n'étaient pas de gros exploitants. Toutefois, selon Pierre Morizot, des indices épigraphiques laissent à penser que quelques puissantes familles avaient réussi à accaparer les meilleures terres.

Le bastion du donatisme

Au ive siècle, la cité se christianise. Si l'on a pu considérer que la réfection du capitole montre le maintien des traditions polythéistes et leur vivacité dans les années 360, la table de patronat d'Aelius Iulianus, ornée d'un chrisme montre clairement l'adhésion forte d'une partie au moins des notables les plus importants de la cité à la nouvelle religion. La même constatation peut être faite à partir des noms des clercs qui figurent à la fin de l'inscription de l'album municipal. La construction, à la périphérie de la cité, de bâtiments religieux chrétiens, dont certains très vastes comme la basilique de l'ouest et ses dépendances, témoigne aussi de l'implantation de la religion nouvelle. La christianisation se fit cependant d'abord dans le contexte troublé d'une division entre chrétiens : Timgad constitua une des places fortes du schisme donatiste qui bouleversa la religion chrétienne en Afrique au ive siècle. Si dès son origine le donatisme était fortement lié à la Numidie, Timgad se distingua surtout lorsque l'Église schismatique dut affronter une opposition de plus en plus forte de la part des catholiques et du pouvoir impérial. Dès 388, Optatus, l'évêque donatiste de Timgad, rallie des circoncellions et s'appuie sur eux, ainsi que sur la complicité du comte d'Afrique Gildon pour imposer ses vues et pour contrer l'empereur Flavius Honorius en 397. Il est dix ans durant, selon Saint Augustin le gémissement de l'Afrique.

Cet évêque « chef de bande » est finalement arrêté à la mort de Gildon en 398 et finit sa vie en prison. Lors de la conférence de Carthage figure deux évêques rivaux de Timgad, le catholique Faustinanus et le donatiste Gaudentius. Mais, même après la conférence de Carthage de 411, les donatistes de Timgad ne rendent pas les armes et vers 418 leur évêque Gaudentius s'enferme dans son église face au tribun Dulcitius, menace de s'immoler par le feu si on cherche à l'extraire de son église et polémique avec Augustin par courrier interposé.

Vandales

L'installation d'un royaume vandale en Afrique, après 429, fut le point de départ d'une série d'affrontements qui déterminèrent la fin de Timgad. L'Aurès fut occupé sans doute assez rapidement par les Vandales, et il semble que Genséric ait voulu se réserver la région. L'occupation fut cependant de courte durée. La région de l'Aurès fut attaquée par les Maures qui prirent possession du massif au plus tard en 484 : Timgad fut prise et évacuée afin qu'un ennemi ne puisse s'y installer; la reconquête maure se fit aux dépens des habitants de la ville et des Libyens romanisés du massif. Il ne faut pas pour autant imaginer l'anéantissement radical de la ville et de toute activité : les murailles furent rasées et les habitants déportés selon Procope de Césarée, mais l'archéologie révèle que l'activité agricole se maintenait et que « dans la ville elle-même subsistait une vie précaire ». Théodose II s’est résigné à signer et Valentinien III a confirmé le nouveau traité de partage en 442 qui était avantageux pour les Vandaleso 44. Genséric reçoit une partie de la Numidie, dont Hippone. L’Empire romain se contente des régions pauvres de Numidie, dont Cirta. Le régime de terre était contrôlé par le roi vandale, ce dernier s’accapare la terre des riches propriétaires africains romanisés et les charge d’impôt, ce que rapporte Procope, mais selon Victor de Vita , les riches étaient considérés libre. Ce qui est probable, selon Charles-André Julieno 44. Les Berbères romanisés ont mené le même train de vie antérieure. Après la conférence de 484, Maximus et Cardelus, appartenant au clergé de la ville voisine Diana dans la wilaya de Ain Beida, ont été envoyés en exil par le roi Hunérico. Après la mort de Genséric, ses successeurs avaient des difficultés face aux tribus locales. L'économie et l’organisation sociale se trouvèrent en crise en Numidie lors du règne de Thrasamund, alors l’hérésie donatiste et la jacquerie en profitant des troubles durant le ve siècle se soulèvent. Thrasamund leur riposte fortement, les montagnards de l’Aurès se précipitent sur la ville de Timgad et renversent le pouvoir en place, la population abandonne la ville de Timgad. Après la révolte, des royaumes berbères s'autoproclament, ce fut le cas de Mastiès qui s’est proclamé Empereur entre les années 476 à 477. Une inscription trouvée aux environs d’Arris fait mention de lui, selon Jérôme Carcopinoo 44. Son règne dura une quarantaine d'années sur la région des Aurès.

À l'intérieur de la forteresse byzantine, la piscine.

La reconquête byzantine, à partir de 533, changea à nouveau la situation de la région. Les généraux de Justinien entreprirent la reconquête de l'Afrique, devant vaincre d'abord les Vandales puis les Maures révoltés, en particulier Iabdas, le chef des Maures de l'Aurès. C'est le patrice Solomon qui est chargé de mener une campagne contre lui, campagne qui nous est en partie connue grâce à Procope[réf. nécessaire]. La région de Timgad, que Procope décrit comme une ville détruite, semble avoir été une base de cette campagne. Solomon pille les récoltes de Timgad et de Lambèse avant de défaire Iabdas. Ce n'est toutefois que lors de sa seconde campagne, en, que Solomon laissa des traces claires de sa présence puisqu'il fit construire le fort byzantin toujours visible sur le site. Ce puissant fort faisait partie d'une opération de fortification plus vaste visant à garantir la région contre une nouvelle attaque des Maures, Procope de Césarée nous apprend en effet qu'outre Timgad, quatre autres villes furent fortifiées dans la région. Le grand nombre d'inscriptions latines tirées du forum de la ville pour servir comme matériau de construction dans le fort montre cependant que Timgad avait passé l'époque de sa splendeur, et que seule la forteresse comptait désormais vraiment. C'est sous ses murs que s'était réorganisée une vie urbaine. Il faut faire la part dans le récit de Procope des exagérations et des lieux communs, le terroir autour de Timgad semble toujours mis en valeur à cette époque. Nous ne possédons ensuite que fort peu de sources sur l'histoire de la région, et la fin de la présence byzantine est difficile à préciser. Il est certain qu'une vie urbaine se maintint dans la région, et la présence d'un christianisme organisé et dynamique est bien visible : dans la région de Batna, des reliques furent consacrées vers 581 et en 645 la dédicace d'une chapelle est attestée à Timgad. Le site ne semble pas avoir été immédiatement délaissé ensuite, mais l'histoire de son abandon complet ne peut actuellement pas être écrite faute de source historique ou archéologique. Au regard des problématiques et des pratiques historiques et archéologiques actuelles, on ne peut que regretter la perte d'information que les techniques de fouilles, et les choix historiques des archéologues coloniaux ont entrainé en négligeant cette période lors du dégagement de la ville : « Lorsque nous entrons aujourd'hui dans une maison, elle apparaît telle que l'architecte des Monuments historiques voulut qu'elle fût. C'est-à-dire vidée des couches tardives et des remaniements qui auraient pu témoigner d'un devenir, notons pour le présent cet effacement de toute une tranche du passé qui n'a pas été digne d'être conservée. Ce qui occulte la longue durée et réduit le passé à une image à laquelle on ne saurait se fier » et il est impossible de décrire ce qu'était Timgad lors de la conquête musulmane du Maghreb.

Les institutions et les notables de la cité

 Inscription latine élevée à Mars en l'honneur des empereurs Septime Sévère, Caracalla et Geta, le nom de ce dernier ayant été effacé puis masqué par les titres de Caracalla

Timgad est une colonie romaine avec ses institutions civiques reproduisant le système romain; pendant sa fondation, la ville a dû recevoir une lex coloniae fixant ses institutions comme dans le cas de la lex Ursonensis ; le règlement fixe la manière de fonctionnement des assemblées, des prêtrises et des magistratures de la cité; plusieurs inscriptions retrouvées sur le site de Timgad ont permis de connaitre l'organisation des institutions. À l'intérieur de la curie, un album municipal contenant 68 membres de la municipalité est trouvé par Émile Masqueray, l’Album a été rapporté au Musée du Louvre, et un autre a été retrouvé par Edmond Duthoit, mais incomplet. Les nombreuses inscriptions retrouvées dans la ville nous permettent de connaître assez bien le milieu dirigeant de la cité, les décurions et magistrats qui la dirigeaient. À cet égard Timgad a livré une inscription d'une richesse exceptionnelle : l'album des décurions, c'est-à-dire la liste hiérarchiquement organisée des membres de la curie à un moment donné : l'album de Timgad date du ive siècle et permet d'observer le milieu des élites municipales à une époque tardive.

L'album municipal de Timgad, établi durant la seconde moitié du ive siècle, compte une liste de 263 personnes, dont 55 noms incomplets. Deux groupes d'élite pariassent les flamines perpétuels et les honorait, probablement, les deux forment la masse dirigeante de la ville.

Un autre document dit l'ordo de salutation, il a été découvert en 1940 par Charles Goudet au fort byzantin à Timgad, il fut gravé en 282 probablement à la mémoire de l'Empereur Carus, Il mesure 1 m et 29 cm de longueur et 39 cm de largeur et a une épaisseur de 28 cm.

Lors du règne de l’empereur Julien en 363, la liberté du culte était proclamée, les chrétiens rentraient dans la loi commune, ce que Leschi a indiqué à propos de l’ album de Timgad et ce qui a conduit après à la guerre civile en Numidie impliquant les chrétiens, les donatistes et les circoncellions.

L'ordo (conseil des décurions)

Timgad était appelée Respublica Thamugadensium et son conseil des récurions avait le nom de splendidissimus ordo comme à l'exemple du Senat de Rome. L'ordo de Timgad est parmi les mieux connus du monde romain en raison de la présence à Timgad d'un document exceptionnel, l'album municipal de Timgad, qui fut établi par l'Empreur Julien. Cet album énumère les catégories des honoratis, y figure en premier les clarissimis, ensuite les perfectissimi (deux uniquement) et les sacerdotales (deux seulement). Les autres catégories d'honorati ne sont pas représentées dans la ville de Timgad. Les noms ne diffèrent pas par rapport à la fonction ou à la confession, un religieux ou un païen peuvent avoir le même nom à Timgad au ive siècle.

Les honoratis ne siègent plus au sein de la curie ni dans les affaires de la ville; les décurions et les magistrats annuels sont les responsables des décisions et de l’exécution sur le plan local uniquement.

Les magistratures

Les magistrats annuels au Haut Empire et titulaires sont au nombre de sept, deux duumvirs, deux édiles, un curateur et deux questeurs.

Il semble que les titres ainsi que le nombre de questeurs, d’édiles et de duumvirs sont restés les mêmes jusqu'à l'arrivée des Vandales. Leur nombre est peu par rapport aux autres titres, il avait probablement moins d’honneur que les flaminats perpétuels.

Les duumvirs

Deux duumvirs sont mentionnés sur l'Album ayant le statut de Magistrat annuel. Le nombre n’était pas important probablement à cause des lois qui interdisaient les dispenses des charges municipales aux egregii. P. Iulius Liberalis, natif de Timgad, faisant partie de la tribu des Papiria, adapte du culte Impérial, il a exercé la fonction de questeur et de grand-prêtre dans la province Afrique puisqu'au temps de Sévère, la Numidie n’était plus rattachée à la province d'Afrique. Il semble avoir eu un mandat de preafectuus jure dicumdo, a pu être de fois duumvirs ordinaire et ensuite, il a obtenu le poste de duumvirs quinquennal. À la fin, il a reçu le titre de perpetuus flamine à Thysdrus et ensuite à Timgad, selon les inscriptions trouvées à Thamugadi. P. Iulius Liberalis a édifié une fontaine à Timgad.

Édiles, questeurs et Le curateur

Deux édiles sont inscrits sur l'Album ayant le statut de Magistrat annuel. Après la liste des magistrats annuels, il y a seulement deux édiles et deux questeurs, mais après la mention de la catégorie questeurs sur l'album, un seul est inscrit Vitillius Saturninus. Les Pontifes et augures sont également des édiles, mais ils ont un rang moins important que les flamines.

Un curateur au Bas-Empire est nommé du nom Octavirus Sosinianus et en même temps, il est flamine et responsable de la rédaction de l’album.

Les prêtrises

Pontificat et augurat

Ces prêtrises typiquement romaines sont normales dans une colonie, toutefois à Timgad ces prêtres ne formaient pas un collège aussi nombreux qu'à Rome. L'album de Timgad montre qu'il y avait quatre pontifes et quatre augures dans la cité. Il est possible que ces prêtrises aient été annuelles.

Flaminat

Le flamine à Timgad était chargé du culte impérial. Il était assisté d'une flaminique qui n'était pas nécessairement sa femme. Son titre de flamine perpétuel était conservé à vie après un an d'exercice effectif de la fonction. Si l'accession à la charge « était relativement indépendante du cursus des magistratures municipales », il s'agissait de la plus haute dignité à Timgad et elle couronnait une grande notoriété et une forte honorabilité. Cela donnait aux titulaires de la charge une visibilité certaine, on en connaît donc un nombre important. Henriette Pavis d'Escurac en 1980 en a recensé 55, ainsi que 6 flaminiques. Le coût de la charge et l'honorabilité qu'elle procurait explique sans doute que l'on retrouve parmi les flamines de Timgad, de manière récurrente, les membres de quelques grandes familles de la cité, les Flavii et les Caelii, les Annii, les Plotii, les Pompeii. Cela explique aussi l'entrée d'un certain nombre de ces flamines dans l'ordre équestre en récence sept, sans qu'ils n'aient fait toutefois de véritable carrière. L'ascension sociale vers les ordres supérieurs de l'empire pouvait prendre plusieurs générations, on sait ainsi que la fille d'un flamine, Arminia Paulina épousa un sénateur puis le procurateur Caius Annius Flavianus.

Sous l'Haut-Empire, la somme honoraire du flaminat à Timgad était fixée à 10 000 sesterces, mais on attendait aussi d'eux des actes d'évergétisme au-delà de cette somme, comme la distribution de nourriture, des dons de jeux scéniques, l'érection de statues pour les statues de Marc Aurèle et d'Antonin le Pieux par Marcus Caelius Saturninus ou les statues érigées au théâtre pour la famille de Caracalla par Pompeius Pudentianus ou la réalisation de constructions. Pour cette raison et parce qu'ils appartenaient au sommet de l'aristocratie de Timgad, les flamines ont laissé une empreinte notable dans l'urbanisme de Timgad : temple du Génie de la colonie, marché de Sertius, fontaine monumentale du flamine Julius Liberalis. Durant l'antiquité tardive, la fonction a perdu de son caractère religieux pour devenir avant tout l'expression de la loyauté de la cité envers le pouvoir souverain, il y eut donc des flamines chrétiens comme le cas est attesté pour Aelius Iulianus. À Timgad, il y avait des femmes chargées du culte impérial. Manlia Pudentilla était flaminique et clarissime et certaines flaminiques appartiennent à des familles de chevaliers comme Flavia Procilla. Cornelia Valentina Tucciana est flaminique et épouse d'un chevalier, elle a le titre honestae memoriae femina. Enfin Iulia Vic, elle l’est aussi.

Les Augustales et l’ordo augustalium

Sans être à proprement parler des prêtres, les Augustales participaient à l'organisation du culte impérial dans la cité. Ils étaient souvent de riches affranchis et le statut d'Augustale leur donnait une dignité proche de celle de l'ordo des décurions à laquelle ils ne pouvaient pas prétendre. On ne connaît nominalement à Timgad qu'un Augustale, Valerius Carpus. Les Augustales étaient organisés en un ordo augustalium qui fonctionnait comme un collège et possédait une caisse (arca augustalium)[réf. nécessaire]. Les Augustales de Timgad ont ainsi financé la restauration du temple de Cérès.

Les curies

Les curies, qu'il ne faut pas confondre avec la curie, local accueillant le conseil des décurions, étaient des assemblées de citoyens de la cité qui avaient au départ un rôle électoral de section de vote sur le modèle des comices romains. Particulièrement bien connues en Afrique, elles eurent aussi un important rôle dans la sociabilité civique comme le montre le cas de la curie de Jupiter à Simitthus8. Si bien qu'on a pu parfois les considérer comme « des « clubs de plébéiens » assez fermés », même si cela n'empêche pas qu'elles ont pu conserver un rôle politique. L'analyse de la liste des 52 membres de la curia Commodiana connus à Timgad vers 211 montre en effet une population appartenant plutôt aux couches moyennes et élevées de la société de Timgad. La curia Commodiana avait été créée pour honorer l'empereur Commode. On connaît aussi à Timgad une curia Marcia qui doit remonter aux origines de la colonie.

Les collèges

Sans être à proprement parler des institutions officielles de la cité, les collèges participaient à la vie civique. Ils se plaçaient sous le patronage de grands personnages locaux et participaient aux fêtes de la cité. On connaît à Timgad le collège des Dendrophore.

Les patrons de la cité

Le légat D. Fonteius Frontinianus, qui était en poste à Lambèse de 160 à 162, a été coopté patron de Timgad ; l'album municipal de Timgad mentionne l’existence de six patrons, cinq d'entre eux de rang sénatorial, durant la première moitié de l’année 363. Le nombre des patrons s’expliquait possiblement du fait du choix des différents clans à l'intérieur de la curie et les clans pouvaient trouver un appui pour renforcer leur position locale.

Sources: wikipedia.org, timenote.info, placenote.info

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