Roman Choukhevytch

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Date de naissance:
30.07.1907
Date de décès:
05.03.1950
Durée de vie:
42
PERSON_DAYS_FROM_BIRTH:
42642
PERSON_YEARS_FROM_BIRTH:
116
PERSON_DAYS_FROM_DEATH:
27083
PERSON_YEARS_FROM_DEATH:
74
Nom à suffixe patronymique:
Iosypovytch
Noms supplémentaires:
Roman Schuchewytsch, Роман Шухевич, Роман Йосипович Шухевич, Taras Tschuprynka, Roman Šuhhevõtš, Roman Shukhevych, Roman Šuhhevitš, Tarass Tšuprõnka
Catégories:
Criminel de guerre, Guerilla, Général, Politicien, Soldat
Nationalité:
 ukrainien
Cimetière:
Cathédrale Saint-Georges, Lviv

    Roman Iosypovytch Choukhevytch (en ukrainien Роман Йосипович Шухевич) dit Taras Tchouprynka est un homme politique ukrainien, membre puis dirigeant de l'OUN, commandant militaire, né le 17 juillet 1907 à Krakovets près de Yavoriv en Galicie et mort le 5 mars 1950 à Bilohorcha, faubourg Lviv.

    Biographie

    Une jeunesse galicienne L'idéal national en héritage (1907-1926)

    Roman Choukhevytch nait en Autriche-Hongrie dans la vice régence de Galicie. C'est le petit fils d'un professeur de Lviv, investi dans l'action sociale au sein de l'Église grecque-catholique ukrainienne. Il est l'aîné d'une sœur et un frère. Sa mère, Eugénie Stotzka, est la fille très pieuse d'un pasteur. Son père, Zénon Joseph, avocat, est nommé commissaire politique de Krakovets durant la guerre polono-ukrainienne. Il héberge en 1921 et 1922 le chef de l'Organisation militaire ukrainienne, Eugène Konovalets. Promu juge par le gouvernement de la République populaire d'Ukraine occidentale, en exil à Vienne depuis avril 1920, il installe sa famille à Lviv, 18 rue Kosanersky, alors même que seule l'administration de la deuxième république de Pologne y est reconnue par le Haut Conseil de la Conférence de paix de Paris depuis le 21 novembre 1919.

    Le 14 mars 1923, la Société des Nations entérine l'annexion de l'Ukraine occidentale par la Pologne. Roman Choukhevytch a seize ans et s'engage dans l'UVO clandestine. Trois ans plus tard, le 19 octobre 1926, il participe à l'assassinat, avec un complice, Bohdan Pidhaïny, le recteur de l'université de Lviv, Stanislave Sobinski, accusé de poloniser l'instruction publique.

    Entré à dix-sept ans à l'École polytechnique de Lviv, où l'enseignement se fait en ukrainien, il y poursuit à la rentrée 1926 des études supérieures et y obtiendra un diplôme d'ingénieur en génie civil huit ans plus tard, en juin 1934. Athlète plusieurs fois médaillé, il étudie piano et chant à l'Institut de musique Lysenko avec son frère, ce qui les amène quelquefois sur la scène de l'opéra de la ville.

    Des confréries plastiennes à l'insoumission (1927-1930)

    Membre des éclaireurs de la grande troupe des Diables de la forêt au sein des confréries (tel l'ordre de l’Éperon de fer) du mouvement Plast, il fonde en 1927 sa propre meute, les Tchornomorsky (Чорноморські), à laquelle participe Stepan Bandera.

    En février 1929, l'UVO adhère à la nouvelle organisation politique qu'Eugène Konovalets en exil fonde à Vienne, l'OUN, Organisation des nationalistes ukrainiens, qui réunit plusieurs associations de jeunesses ukrainiennes, et Roman Choukhevytch en devient le représentant pour la Galicie. Appelé au service militaire dans l'armée polonaise cette même année 1929, il est fiché comme suspect et le grade d'officier lui est refusé. Il déserte pour compléter une formation d'artilleur au sein de l'UVO clandestine dans les forêts de Volhynie à l'est de la ligne Curzon.

    À la suite des élections de mai 1930 défavorables aux députés de la Coalition sans parti de soutien au gouvernenement, des manifestations du Centre gauche et du coup d'état du 14 mai conduit par le ministre de la défense Joseph Pilsudski, le gouvernement d'« assainissement » du président Ignacy Mościcki interdit le scoutisme ukrainien en Ruthénie comme il l'avait été en Volhynie en 1928. Des camps d'été avaient déjà été organisés de l'autre côté de la frontière en Ukraine carpathique sous l'égide du Junak, l'association scoute de Tchécoslovaquie, mais le décret pousse un peu plus la jeunesse ukrainienne à la clandestinité.

    En 1930, Roman Choukhevytch épouse Nathalie (13 mars 1910-28 février 2002), fille du pasteur du village de Letsivka, à l'ouest d'Ivano-Frankivsk, et sœur de son compagnon d'armes Georges Miroslav Bérézinsky. Il en aura un garçon et une fille.

    Campagnes terroristes contre l'occupation polonaise (1930-1934)

    Désormais clandestin, Roman Choukhevytch est choisi pour être adjoint du conseil militaire de l'OUN. Sous le pseudonyme de « Le glas » (Dzvin), qui se trouve avoir été aussi le titre de l'organe de presse du USDRP, il dirige en Galicie à partir du 12 juillet 1930 une campagne de sabotage des chemins de fer, routes et centraux téléphoniques. Quelque deux mille deux cents actes seront recensés. Les attentats visent également les propriétés des osadniks, qui sont des vétérans de l'armée polonaise reconvertis en colons, mais aussi celles d'ukrainiens collaborateurs.

    Leur objectif est de provoquer dans le Kresy, la Pologne frontalière, une politique de répression qui rallie les nationalistes ruthènes modérés à la cause séparatiste. Effectivement, le ministre de l'Intérieur polonais Bronisław Pieracki riposte le 10 septembre en arrêtant quatre députés de l'Alliance démocratique nationale ukrainienne. Le 20 septembre commencent plusieurs semaines de « pacification de la Galicie orientale », opération policière et militaire de délation et de fouilles ponctuée de violences sur les biens et les personnes.

    En 1931, son premier enfant, Martusia, meurt en bas âge et sa femme retourne vivre chez ses parents. Un divorce est prononcé pour la sécurité de celle-ci et celle de leurs futurs enfants.

    Roman Choukhevytch, pour pouvoir continuer l'action terroriste, organise des braquages de banques et de trains, participant lui-même le 30 novembre 1932 à celui de la poste de Gródek Jagielloński au cours duquel, blessé, son beau-frère, Georges Bérézinsky, est exécuté pour ne pas être pris par l'ennemi.

    Il orchestre plusieurs assassinats politiques :

    • le 29 août 1931, celui, commis par Dmitro Danilichine et Wasyl Biłas, du journaliste prométhéiste Tadeusz Hołówko, député polonais proche de Józef Piłsudski et favorable, par nationalisme anti russe, à une autonomie de la Galicie orientale,
    • le 22 mars 1932, celui du commissaire de police Czechowski, auquel participe son beau frère,
    • le 21 octobre 1933, celui, commis par Mykoła Łemyk, du consul russe à Lviv, mais c'est le secrétaire de ce dernier, Alexeï Maïloff, qui est tué,
    • le 15 juin 1934, celui, commis par Grégoire Matziéko, du ministre de l'Intérieur polonais, Bronisław Pieracki, celui-là même qui avait interdit en 1930 le scoutisme Plast en Galicie.

    Entre deux attentats, tout en veillant à échapper à la surveillance policière, il retrouve sa femme, malgré la tragédie qu'a été l'exécution de son beau-frère, et son fils Georges Dieudonné (Youriy) naît le 28 mars 1933.

    Prisons (1934-1936)

    À la suite de l'assassinat du ministre de l'Intérieur, Roman Choukhevytch est caché avec femme et enfant par le père Mitchak, prêtre uniate, dans le presbytère de Bilitch, village à l'écart de Staryï Sambir. Il est arrêté le 18 juillet 1934 ainsi que Mykola Lebed, livré par la Gestapo au cours de sa fuite à Dantzig, et Yaroslav Stetsko. Il est interné à Bereza Kartuska, centre de rétention extra judiciaire de la chartreuse de Biaroza, qui est du ressort du gouverneur sanatiste de Polésie et ancien légionnaire Wacław Kostek-Biernacki. Roman Choukhevytch y organise un groupe de self defense. Faute de charges, il est libéré en décembre 1934.

    Appelé à témoigner au procès de Yaroslav Stetsko qui se tient à Varsovie du 18 novembre 1935 au 13 janvier 1936, il est mis à l'amende par le juge du tribunal pour avoir réclamé de pouvoir s'exprimer en ukrainien et crier en pleine séance « Gloire à l'Ukraine ». Il est incarcéré le 19 janvier 1936 à la prison Sainte-Brigitte de Lviv et poursuivi pour son activisme. Malgré la défense assurée par son oncle Etienne Choukhevytch, il est condamné à quatre ans de prison. Sa femme lui rend régulièrement visite à Sainte Brigitte. Une amnistie réduit sa peine à deux ans et, compte tenu de la peine préventive effectuée, le libère au début de l'année 1937.

    Publicitaire et agent de l'Abwehr (1937-1940) La couverture de l'agence Fama (1937)

    En mars 1937, Roman Choukhevytch fonde une agence de publicité, Fama, qui devient la première de Galicie, où l'industrie prospère, en particulier grâce au pétrole extrait et raffiné à Drohobytch. La firme remporte des marchés pour les eaux minérales, multiplie les filiales. Elle sert de couverture aux membres de l'UVO.

    Agent de liaison du sitch des Carpathes (1938)

    Parallèlement, avec le soutien de l'Abwehr, il fait convoyer, caché sous le nom de guerre « Le brochet » (Щука), des fonds secrets au gouvernement de l'Ukraine carpathique devenue autonome le 11 octobre 1938. Pour préparer l'indépendance de celle-ci, il organise en décembre avec son ami Georges Lopatinsky un groupe paramilitaire, le sitch des Carpathes, dans la capitale même de la Transcarpathie, Khoust. Sous le commandement de Dmitro Klimepouche, les cinq garnisons permanentes du sitch s'emploient à des opérations de soutien à la police, de propagande artistique et de chasse aux « Juifs et russophiles ».

    Roman Choukhevytch reçoit aussi quelques soutiens du MI6.

    La Petite guerre et l'opération Himmler (mars-août 1939)

    Le 13 mars 1939, décidé depuis janvier à rompre avec un gouvernement autonome fondamentalement tchécoslovaque, il s'empare avec ses hommes des armes de la gendarmerie de la ville. Le lendemain, il échoue à assaillir les casernes de la région. Le 15 mars, alors que l'Allemagne pénètre en Bohême et Moravie et que le Soïm proclame l'indépendance, il est face à l'invasion hongroise qui se traduit très vite par l'occupation militaire du sud de la Slovaquie par la Hongrie. L'opération, bien différente de la guérilla, est un fiasco. Sa seule unité d'état-major, à Khoust, perd onze combattants et cinquante et un sont fait prisonniers.

    Replié en Roumanie, il rejoint à travers la Yougoslavie le siège de l'OUN, à Vienne, d'où il est envoyé à Dantzig préparer pour le compte de l'Allemagne nazie l'invasion du corridor de Dantzig.

    La préparation de l'opération Barbarossa

    La Pologne envahie, la Galicie orientale est abandonnée, selon les termes du Pacte germano-soviétique, à la République socialiste soviétique d'Ukraine. Dès la fin du siège de Lemberg le 20 septembre 1939 commencent les persécutions contre la religion. Roman Choukhevytch est installé avec sa famille à Cracovie au cours de l'automne pour organiser la liaison à travers la frontière entre l'Abwehr et l'OUN que dirige Andry Melnyk et pour livrer des armes à celui-ci. En février 1940, il est du bord de Stepan Bandera quand celui-ci entre en dissidence d'avec Andry Melnyk et prend la tête d'une faction révolutionnaire de l'Organisation des nationalistes ukrainiens. Plus radical et rapidement devenu majoritaire, le mouvement est désormais nommé OUN-Bandera ou OUN-b par opposition à l'OUN-Melnyk ou OUN-m.

    À Cracovie, 22 rue Verte (Зеленій), il aura connu deux uniques années de vie conjugale et sa fille Marie y nait le 16 octobre 1940 mais à Lviv, sa sœur, comme beaucoup d'étudiants de l'université de Lviv devenue un foyer de la résistance nationaliste l'ont été à partir de septembre, est arrêtée par des agents du NKVD et condamnée à dix ans de prison.

    Chef de l'éphémère bataillon Nachtigall (février 1941 - août 1941) Officier dans la Légion ukrainienne de la Wehrmacht

    Le 25 février 1941, à la suite de tractations avec le chef de l'Abwehr Wilhelm Canaris, Stepan Bandera reçoit au nom de l'OUN la promesse de deux millions et demi de marks pour former le corps de la future armée de l'Ukraine indépendante et délègue à Roman Choukhevytch le commandement d'une des trois unités de la Légion ukrainienne. Cette légion étrangère, composée de quelque huit cents mercenaires ukrainiens guidés par un aumônier uniate et engagés par contrat pour une année, est créée ad hoc pour infiltrer les lignes soviétiques. C'est une des unités du régiment école Brandebourg, qui regroupe alors tous les commandos de la Wehrmacht. Presque tous les documents la concernant ont été détruits.

    Le 8 mai, la somme convenue versée, l'unité de Roman Choukhevytch devient, sous le contrôle d'un officier de liaison, le futur ministre des réfugiés de Konrad Adenauer et membre de la CDU Theodor Oberländer, le bataillon Nachtigall, jumeau du bataillon Roland basé en Autriche. Ce nom de rossignol a été choisi, peut être par une ironie méprisante pour les Slaves qualifiés de « sous hommes », en référence aux chants grandioses de ses soldats. Durant l'hiver, l'entrainement au camp de Liegnitz en Silésie a été émaillé d'incidents entre soldats ukrainiens et sous-officiers allemands. Roman Choukhevytch a sous ses ordres un représentant de la lignéee des comtes de Thoune, le commandant de compagnie Erwein von Thun und Hohenstein.

    La « libération » de Lemberg (30 juin)

    Parti le 18 juin de Rzeszów, le bataillon franchit avec le Groupe d'armées Sud la frontière sur la rivière San le 22 et, sept jours après le déclenchement de l'opération Barbarossa, arrive à huit kilomètres de Lviv en ayant laissé au sud Prèmisle, qui ne sera assaillie que le 1er juillet. Pressé par des rumeurs de massacres, il part reconquérir la ville, où seulement quinze pour cent de la population est ukrainienne, au chant célébrant la résistance de Kamenets-Podolski à l'invasion ottomane.

    Le bataillon entre au cours de la dernière partie de la nuit du 29 juin dans la place abandonnée par l'armée rouge. Son premier objectif est de s'emparer de l'émetteur radio. La 1re division de montagne du 49e corps d'armée arrive aux premières heures du 30, Rivne au nord est, cent cinquante kilomètres à l'intérieur du territoire soviétique sur la pénétrante principale, ayant été conquise par la 1re Panzer Armee deux jours plus tôt dans les suites de la bataille de Doubno.

    Avant d'évacuer la ville, le NKVD avait déporté environ vingt mille ukrainiens, dont les sœurs de Stepan Bandera. Plus de quatre mille prisonniers polonais et ukrainiens qui avaient vingt-deux mois plus tôt résisté au siège de Lviv, dont le père de Stepan Bandera, ont été torturés et exécutés dans les trois prisons de la ville. Plus de la moitié des corps a été entassée dans les cellules avant de les incendier, opération de dissimulation qui n'a pas pu être achevée.

    Le jeune frère de Roman Choukhevytch, ingénieur en géodésie, a été tué par le NKVD l'avant-veille avec ceux qui, à la suite du bombardement conduit le 22 juin par la Luftwaffe, ont tenté le 25 juin un soulèvement.

    La police auxiliaire de la Gestapo lors du massacre de Lemberg (1er - 6 juillet)

    Sept mille arrestations sont conduites systématiquement dans les semaines suivantes à partir de listes préparées de longue date par le SD. Jusqu'à son départ vers l'est pour Ternopil le 7 au matin, le bataillon Nachtigall, jusque là principalement affecté à la garde de marchandises, participe à ces arrestations. Environ trois mille des personnes interpellées seront exécutées dans le stade municipal.

    Dans la nuit du 3 juillet, commence le « massacre de Lemberg ». Vingt-cinq des cent soixante professeurs d'université polonais, parce qu'ils enseignent en polonais, parce qu'ils sont juifs ou parce qu'ils sont des opposants, sont arrêtés par la Gestapo à partir de listes établies par les étudiants nationalistes et fusillés par un commando des sept cents hommes de l'Einsatzgruppe C que dirige Otto Rasch et qui opère simultanément à Ternopil. Parmi les victimes, d'éminents représentants de l'école polonaise de logique. Dix-neuf autres personnes, certains membres de la famille, parfois seulement de l'entourage, suivront dans le mois.

    La défiance de l'Allemagne

    Stepan Bandera et Yaroslav Stetsko ont signé ce même 30 juin une déclaration d'indépendance de l'Ukraine dans la « collaboration étroite avec la grande Allemagne nationale-socialiste sous la direction de son chef Adolf Hitler ». Roman Choukhevytch en est nommé vice ministre de la défense au côté du chef de l'UNR en exil, Vsevolod Petrov: « Et nous aussi, frères, gouvernerons chez nous ».

    Convoqué le 5 juillet et interrogé jusqu'au 14 par la Gestapo, Stepan Bandera est retenu à Berlin avec Yaroslav Stetsko qui l'a rejoint le 12 après avoir échappé à un attentat. La Gestapo et l'Abwehr se disputent les services de l'OUN, le premier pour des opérations de basse police dans le Reichskommissariat Ukraine, le second pour une infiltration derrière les lignes soviétiques. Les deux dirigeants de l'OUN soumettent à l'OKW comme au RSHA des projets de collaboration mais, internés dès le 15 septembre à la suite de l'assassinat de deux de leurs rivaux de l'OUN-m, ils perdront la partie définitivement avec la dénonciation le 25 novembre d'un complot indépendantiste dont ils sont tenus pour responsables.

    Dès le mois de juillet, l'annonce du rattachement au 1er août, quoique dans une situation militaire encore incertaine, de la Galicie au Gouvernement général de Pologne a annihilé les espoirs d'une Ukraine indépendante et suscité des désertions dans le bataillon Nachtigall.

    Virée meurtrière vers l'est et désarmement (7-30 juillet)

    Nachtigall, parti de Lviv le 7 juillet au matin toujours sous le commandement du chef de bataillon Roman Choukhevytch et de son officier de liaison Theodor Oberländer, suit l'Einsatzkommando 6 du SS-Sturmbannführer Erhard Kroeger et le Sonderkommando 4b du SS-Standartenführer Günther Herrmann. À Zborov, puis Ternopil, les mêmes scènes de charniers et de pogroms encadrés se répètent. Dans cette dernière ville, cinq cents Juifs sont amenés au cimetière chrétien et « sacrifiés » au-dessus des tombes, certains décapités à coup de pelle.

    En Podolie, le bataillon est en première ligne le 15 juillet pour donner un coup d'arrêt à la contre-offensive soviétique qui ouvre la bataille d'Oumane. Dans Vinnytsia conquise le 17 commence la « shoah par balles ». Vingt-huit mille Juifs y seront fusillés au-dessus de fosses communes par les hommes de l'Einsatzgruppe C puis D.

    Quand les premiers reprennent leur marche vers l'est pour franchir à la mi août la rivière Bleue dans les Hauts du Dniepr, le bataillon Nachtigall reste à Vinnytsia, où l'amiral Canaris mène une enquête sur les désertions. Celui-ci décide le 30 juillet de rapatrier l'unité à Cracovie et la désarmer.

    Capitaine dans la Schuma (1941-1942) Auxiliaire de la solution finale en Galicie et Podolie (août 1941 - février 1942)

    Le 15 août, le bataillon Nachtigall est reversé au Schutzmannschaft, dont le commandement supérieur appartient à la Waffen SS. L'uniforme de la Wehrmacht est troqué pour celui de la gendarmerie polonaise. Roman Choukhevytch y prend le poste de capitaine de la première compagnie du 201e bataillon que commande le major polonais Eugène Pobihuchtchy sous le contrôle d'un officier de liaison du SD, Wilhelm Mocha.

    Les Juifs pourchassés, la plupart fuyant de Pologne, se réfugient à Lviv et Ternopil. En novembre, ils seront près de deux cent mille à être enfermés dans le Ghetto de Lviv ou le camp de travail de Janowska. Leur déportation de la gare Kléparoff vers le camp d'extermination de Belzec, à quatre-vingt-dix kilomètres au nord ouest, commence le 16 mars 1942 et est un épisode majeur de ce qui sera appelé l'Aktion Reinhard. Un pour mille survivra.

    Le ghetto de Ternopil, ouvert dès septembre, connait le même sort, famine, esclavage sexuel, déportation.

    Fin septembre, alors que Stepan Bandera et Yaroslav Stetsko sont retenus, dans des conditions privilégiées, à Sachsenhausen à cause de leurs velléités indépendantistes, l'Hauptmann Chouhevytch est à Jitomir, où il sollicite l'envoi de sa compagnie derrière les lignes ennemies. À la fin du mois, il est à Kiev pour présenter son plan à l'état-major, qui répugne à confier une telle tâche à des auxiliaires mais qui, durant le massacre de Babi Yar commencé le 29 septembre, se décharge sur des volontaires ukrainiens appelés à intégrer la Schutzmannschaft pour exécuter les femmes et les enfants et ainsi épargner ce crime aux soldats de la Wehrmacht. Un certain nombre de ceux-ci, réagissent en effet par un effondrement moral.

    Le 21 octobre, l'ex bataillon Nachtigall est renvoyé une seconde fois à l'arrière, mais cette fois ci à Francfort-sur-l'Oder, avec l'ex Bataillon Roland pour une formation complémentaire. Fin novembre, six cent cinquante soldats se réengagent pour une année dans le bataillon par un serment personnel au Führer.

    Opération anti partisans en Biélorussie (mars 1942 - décembre 1942)

    Le 19 mars 1942, le 201e bataillon est engagé au nord est de la Biélorussie dans une opération anti partisans. Arrivé le 22 à Minsk, il repart pour Lepel, en arrière de la contre offensive Hannovre, qui se conclura par la « boucherie de Rjev». Plus à l'ouest, dans le Reichskommissariat Ostland, c'est-à-dire en dehors de la zone des combats, se déroule en parallèle l'opération Fièvre jaune sous la conduite de Erich von dem Bach-Zelewski. Prélude à l'opération Magie de l'hiver, le 201e accomplit, dans un triangle Moghilev, Vitebsk, Lepel bouchant le couloir de Vitebsk par où est infiltré le front, une mission de neuf mois d'assistance (sécurité et liaisons) des Einsatzgruppe et de participation à l'extermination des Juifs et des partisans biélorusses. Le FPO étant issu des rangs du Bund dans le ghetto de Vilnius, très souvent les premiers sont fallacieusement dénoncés dans la catégorie des seconds : « Là où est le partisan, là est le Juif, et là où est le Juif, est le partisan. ».

    À Lviv, Nathalie, la femme de Roman Choukhevytch, héberge chez elle, de septembre 1942 à février 1943, une petite fille juive de sept ans, Irène Raichenberg, cadette de leur voisins, marchands de vêtements. Son aînée avait été abattue dans la rue. Elle survivra.

    À l'utilisation du bataillon dans les crimes de guerre fait suite un refus de réengagement des soldats. Leur capitaine est mis aux arrêts le 1er décembre 1942, lendemain du terme de son engagement et de celui de ses hommes. Après une évasion meurtrière, Roman Choukhevytch rejoint en janvier 1943 l'OUN-sd, branche militaire fondée le 14 octobre 1942. Sa femme, refusant de révéler à la Gestapo la cache de son mari, est incarcérée de février à avril, jusqu'à ce qu'un colonel ami la fasse libérer.

    La lutte armée pour un rêve d'indépendance Le ralliement à l'UPA (début 1943)

    En février 1943, l'OUN-sd tient sa troisième réunion secrète et définit son plan de guerre. Avec la bataille de Stalingrad et le début de la défaite allemande, elle bénéficie de l'afflux de jeunes fuyant leur réquisition forcée comme travailleurs en Allemagne. Le 20 mars, Stepan Bandera lance aux auxiliaires de polices ukrainiens (en), l'UP, un appel à déserter avec leurs armes. C'est le « dérangement vers la forêt » : refusant de continuer contre les nationaux et aux côtés de polonais de mettre en œuvre la politique de répression, dix mille membres de l'UP prennent le maquis pour échapper aux sanctions. Ils constitueront les éléments aguerris.

    En avril, l'OUN-sd intègre celles des unités dispersées de francs-tireurs de l'OUN-b qui ne rallient pas les rangs de la Division SS Galicie créée le 28 du même mois. Pour se laver de toute idéologie et s'ouvrir à l'ensemble de la population, elle est renommée UPA, Armée insurrectionnelle ukrainienne. Sous la direction générale du colonel Dmytro Klyachkivsky alias Okhrim, sont séparés une section politique, confiée à Iakiv Busel, alias Roman Halyna, et un service de sécurité, SB, confié à Vasil Makar, alias Bezridnyi. La section militaire reste dirigée par le lieutenant Vasyl Ivakhiv, dit Som ou Sonar, mais le 13 mai 1943 celui-ci est tué avec son état-major, le lieutenant Yuliyan Kovalskyi, alias Marpun, et le sous-lieutenant Semen Sniadetskyi, alias Sirko, à Tcherniche près de Kolky au cours d'une escarmouche avec la Wehrmacht.

    Second en chef dans la guerre civile contre les polonais de Ruthénie (juin 1943-1944)

    Roman Choukhevytch est appelé au nouvel état major. Les massacres de Volhynie et Galicie orientale, commencés le 13 novembre 1942, culminent en juillet 1943 sous le commandement direct du colonel Kłym Sawur. La guerre civile implique également des groupes paysans d'autodéfense (Samoobronni Kouchtchovi Viadidy), des bandes de policiers de l'UP démobilisés, les melnykistes, l'UPA de Polésie dirigée par dirige Taras Borovets et renommée UNRA en juillet, les partisans soviétiques de Rivne et Jytomyr commandés respectivement par Volodymyr Behma et Oleksandr Saburov, l'AK fidèle au gouvernement polonais en exil.

    En août 1943 à Halytch, la troisième assemblée générale extraordinaire de l'OUN relève Mykola Lebed de la direction du « bureau militaire ». Roman Choukhevytch, adoptant le nom de guerre Le grand tour (Майор Тур), lui succède à partir du 25 août 1943 dans la supervision des opérations sous la direction d'un chef d'état-major transfuge du sitch de Polésie, Léonide Stoupnitsky, alias Honcharenko. Son premier succès est la reddition en septembre de Taras Borovets à Kremenets et Vladimir et le ralliement des troupes de celui-ci.

    En novembre 1943, dans l'objectif d'un soulèvement général en URSS, il participe, avec des représentants des minorités du Caucase, du Turkestan, de l'Oural et de Sibérie méridionale, à la Première conférence des peuples opprimés d'Europe orientale et d'Asie. Organisée à Boudiérage, village forestier des alentours de Rivne, par l'ingénieur électromécanicien Catherine Miéchko et son mari, le propagandiste nationaliste Omélian Lagouch devenu conseiller politique de l'OUN, et présidéee par Rastislav Volochine, la conférence aboutit à la constitution du Bloc antibolchévique des Nations.

    À la fin de l'année, l'effectif atteignant, troupes non combattantes incluses, les quinze à vingt mille hommes, Roman Choukhevytch procède à une importante réorganisation de l'armée en trois groupes, ouest, nord et sud. Il fait ouvrir des camps d'entrainement ainsi que des ateliers de réparation des armes prises à l'ennemi et de fabrication de munitions, telles les grenades incendiaires Komar.

    Le 23 juillet 1944, le plan Tempête de l'AK provoque le soulèvement de Lvov, ville peuplée de Polonais, et son occupation par le NKVD. Le bilan de la guerre civile approche alors les cent mille morts, dix à vingt mille ukrainiens et soixante-cinq à quatre-vingt-cinq mille polonais et n'a pas épargné les roumains ni les tziganes. Au mot d'ordre « les polonais au-delà du San ! », il se solde à la fin de l'année 1944 par l'« épuration ethnique » de trois cent mille polonais.

    Chef militaire de l'insurrection contre l'occupation russe (1944-1945)

    Au début de l'année 1944, les négociations avec les unités, souvent étrangères, hongroises, tatares, géorgiennes, azéries, etc., de l'armée allemande en retraite, négociations concernant le traitement des civils, la libération de prisonniers, la fourniture de munitions, sont infructueuses. Toutefois Roman Choukhevytch organise des caches de munitions, armes, uniformes, nourritures et fait construire des bunkers souterrains. Des unités de sabotage et de propagande sont constituées dans l'imminence d'une occupation soviétique. Déjà confrontée à des partisans et des commandos russes en 1942 et 1943, l'UPA affronte directement l'Armée rouge dès février 1944. Sarny au nord est tombée le 11 janvier, Ostrih au sud de Rivne le 27, Lutsk le 2 février. Au printemps, le front se forme à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Lviv sur la ligne Kremenets−Kovel annonçant l'offensive Lviv-Sandomierz du 13 juillet.

    Avant même que l'armée rouge n'entre dans Lviv, le 27 juillet, Roman Choukhevytch contacte clandestinement différents chefs politiques ukrainiens dans la perspective de les unir dans les négociations de la fin de la guerre. Le 15 juillet 1944, il est élu secrétaire général du nouvel ensemble, l'UHVR. Son ambition est de coordonner l'action politique de l'OUN que dirige Stepan Bandera en exil à Munich et l'action militaire de l'UPA en Ukraine même. Celle-ci reçoit le renfort d'éléments de la division SS Galicie qui ont survécu au « chaudron de Brody ».

    Roman Choukhevytch est promu lieutenant-colonel à la tête de l'UPA en novembre 1944. La zone insurrectionnelle couvre environ soixante-dix mille kilomètres carrés (superficie comparable à l'ouest de la France parcouru pendant la Guerre de Vendée) et se concentre dans la Ruthénie rouge sur le territoire de Prèmisle partagé par la nouvelle frontière soviéto-polonaise, de part et d'autre de celle-ci. Nikita Khrouchtchev, secrétaire général du Parti communiste d'Ukraine, rétablit la conscription mais, devant le grand nombre de désertions et de ralliements à l'UPA, il fait appel aux unités combattantes non ukrainiennes du NKVD. Le 15 novembre 1944, il instaure en leur sein même des tribunaux militaires chargés d'organiser les exécutions publiques des soldats de l'UPA faits prisonniers. Il constitue en outre des unités de faux insurgés, chargées de commettre des atrocités que, par ce subterfuge, la population attribuera à l'OUN.

    En juin 1945, cent soixante-treize « agents spéciaux » soviétiques, seuls ou en binômes, pourchassent Roman Choukhevytch et ses acolytes. Le 17 juillet, sa femme, à laquelle sont régulièrement portés nourriture et argent, est arrêtée dans le village Vyssovisko, où elle vit cachée sous l'identité de veuve de son beau-frère. Elle est internée à Drohobytch puis à Lviv, où elle restera détenue sans procès. Ses deux enfants de cinq et douze ans sont placés dans un orphelinat de Donetsk, alors appelé Tchernobyl. Le 5 juillet 1946, ce sera au tour de la mère de celui-ci. Elle est condamnée au goulag à Aktioubé au Kazakhstan et mourra le 30 juin 1956 dans le Djamboul.

    Résistant traqué par le NKVD, soutenu par le MI6 et la CIA (1946-1950)

    En mai 1946, cent dix mille huit cent vingt-cinq membres de l'UPA ont été tués et deux cent cinquante mille six cent soixante-seize, peut-être plus, capturés depuis le début de l'année 1944. Ces chiffres respectifs doubleront jusqu'en 1952.

    Face à cette situation perdue d'avance, toute la fonction militaire de l'UHVR est confiée au cours de l'année 1946 à Roman Choukhevytch avec le titre de brigadier général. L'opération est financée par les services secrets britanniques. Roman Choukhevytch est chargé de conduire la résistance armée à l'Union soviétique avec le soutien, parcimonieux, du MI6 et de la CIA, soutien d'autant plus inefficace que le secret est livré au KGB par l'espion Kim Philby. La section spéciale SB, désormais dirigée par Mykola Lebed, assure la liaison avec le services secrets américains. Un grand nombre de combattants nationalistes se retrouvent dans les armées américaine et britannique, en particulier au Canada.

    La femme de Roman Choukhevytch, toujours détenue à Lviv, fait l'objet, du 27 avril au 17 mai 1947, d'une simulation d'évasion rocambolesque pour essayer d'obtenir des renseignements et piéger son mari. Le 16 juillet, elle est condamnée à Kiev à dix ans d'emprisonnement (clochardisée par sa libération, elle sera prise en charge par sa fille à partir de 1963).

    Les derniers affrontements directs se déroulent en 1948 dans les Beskides aux alentours de Bieszczady, de l'autre côté de la frontière polonaise. C'est l'année où son père, veuf depuis neuf ans et handicapé, meurt à son domicile de Lviv.

    Lui-même est tué les armes à la main par des agents du MVD deux ans plus tard dans son quartier général de Bilohorcha, au delà des bois qui sont à l'ouest de Lviv. Lui succède à son poste son lieutenant pour la région de Dnipropetrovsk, Vasyl Kuk, figure tutélaire revendiquée par le président Viktor Iouchtchenko, lui-même ancien éclaireur membre des confréries plastiennes.

    Célébration

    Par la diaspora ukrainienne

    Un film américano-ukrainien réalisé en 2000 par Oles Yanchuk, The Undefeated (Neskoreny), s'inspire de la vie de Roman Choukhevytch. Le rôle principal est interprété par un acteur ukraino-canadien, Gregory Hlady.

    Controverse autour du titre de Héros de l'Ukraine

    La célébration programmée du centième anniversaire de la naissance de Taras Tchouprynka provoque à Kiev des protestations dès le 30 juin 2007. Roman Choukhevytch est alors présenté par de nombreux historiens ukrainiens, allemands, américains et canadiens comme un résistant aux deux totalitarismes, nazisme comme communisme, et tout point de vue différent comme de la « propagande juive » distillée par des « ukraïnophobes », le dénigrement raciste à l'encontre des Ukrainiens étant réel. L'exposition Liberté et Ukraine - Le mémorial de Roman Choukhévytch attire autour du Musée d'histoire de Lviv des vendeurs de rue offrant insignes de l'OUN, littérature antisémite, objets nazis.

    À l'occasion de la commémoration des soixante-cinq ans de l'UPA, le 14 octobre 2007, le Président Iouchtchenko décerne à Roman Choukhevytch le titre de Héros de l'Ukraine, qu'il avait décernait un an plus tôt, le 19 août 2006, au fils de celui ci, Youriy Choukhevytch, député de l'UNA UNSO. Le centre Simon-Wiesenthal proteste auprès du Conseil de l'Europe. Le Parlement européen attendra trois années pour relayer cette protestation.

    En novembre, le président Viktor Iouchtchenko, en visite en Israël, déclare qu'il n'y a aucun fait qui montre que les indépendantistes, dont Roman Choukhevytch, aient participé à des actions punitives, des persécutions et des meurtres de juifs. Constatant l'absence d'études produites par Yad Vashem, le directeur du Centre d'études du mouvement de liébration de Lviv, Volodymyr Viatrovych, qui l'accompagne, dénonce, la « légende autour de Nachtigall ».

    Aux interrogations de Chaïm Gartner, président des archives de Yad Vashem, le SBU, s'appuyant sans réserve sur une chronique élaborée par l'OUN postérieurement aux faits, répond en février 2008 par la voie de son archiviste Oleksandr Ishchuk que Stepan Bandera et Roman Choukhevytch auraient réprouvé et interdit la participation aux pogroms comme étant des actes organisés par les nazis, des provocations pour compromettre l'OUN, que, quoi qu'il en soit, il n'existe pas de documents attestant d'une participation à des crimes contre l'humanité et que les arguments qui vont dans ce sens, ressortant à l'affaire Oberländer, émanent de la propagande du KGB.

    Le 27 janvier 2010, anniversaire de la libération d'Auschwitz qui, à Kiev, résonne avec le souvenir de Babi Yar, le président Iouchtchenko, en campagne électorale, élève Stepan Bandera à son tour au rang des Héros de l'Ukraine. À Babi Yar, les ukrainiens de la Schutzmannschaft, à laquelle avait appartenu Roman Choukhevytch, étaient chargés du massacre des femmes et des enfants afin d'épargner cette tâche aux soldats allemands et de préserver ainsi le moral de ceux-ci.

    Le 2 avril 2010, un mois après l'élection de l'ancien premier ministre Viktor Ianoukovytch à la tête de l'état ukrainien, le tribunal administratif de Donetsk casse et annule le décret de l'ex président Viktor Iouchtchenko conférant le titre de héros de l'Ukraine à Stepan Bandera et Roman Choukhevytch en argüant qu'il ne peut l'être, même à titre posthume, qu'à des citoyens de l'état ukrainien et que ce dernier n'existe que depuis 1991, sentence aussitôt confirmée en appel le 21 avril 2010.

    Sources: wikipedia.org

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