Joseph Sitruk
- Date de naissance:
- 16.10.1944
- Date de décès:
- 25.09.2016
- Durée de vie:
- 71
- PERSON_DAYS_FROM_BIRTH:
- 29371
- PERSON_YEARS_FROM_BIRTH:
- 80
- PERSON_DAYS_FROM_DEATH:
- 3094
- PERSON_YEARS_FROM_DEATH:
- 8
- Noms supplémentaires:
- Joseph Sitruk, יוסף סיטרוק
- Nationalité:
- juif
- Cimetière:
- Réglez cimetière
Joseph Haïm Sitruk, né Joseph Sitruk à Tunis le 16 octobre 1944 et mort à Paris le 25 septembre 2016, a été grand rabbin de France pendant trois mandats consécutifs, de juin 1987 à décembre 2008.
Issu du judaïsme séfarade, il a été le guide spirituel de la première communauté juive d'Europe en membres pendant son rabbinat. Le 22 juin 2008, Gilles Bernheim est élu pour lui succéder le 1er janvier 2009. Conformément à une tradition juive, le prénom Haïm (signifiant « vie ») a été ajouté à son nom en 2001 dans l'espoir d'une guérison après l'accident vasculaire cérébral dont il est victime.
Rabbin diplômé en 1970 après ses études en école rabbinique, il est nommé rabbin de Strasbourg et aumônier de la jeunesse, avant de devenir l'adjoint du grand rabbin de Strasbourg, Max Warchawski.
En 1975, le rabbin Joseph Sitruk succède à Israël Salzer au poste de grand rabbin de Marseille. Il est élu en 1987 pour occuper la charge de Grand-rabbin de France. Il est ensuite réélu pour deux autres mandats de 7 ans chacun. Il est notamment à l'initiative des différents Yom Hatorah (au Bourget et au Parc Floral de Paris), évènements qui ont réuni des milliers de personnes.
Présent à Carpentras le 13 mai 1990 pour l'affaire de la profanation du cimetière juif, il veut marquer un avant et un après Carpentras.
Dans les années 1990, il crée à Neuilly-sur-Seine, hors le Consistoire central, le centre Aleph, centre communautaire strict quant à la halakha qui correspond mieux à sa conception du judaïsme que la synagogue consistoriale de Neuilly. Ce centre est en 2009 dirigé par le rabbin Ariel Gay, gendre du grand rabbin Sitruk.
Ami de Jacques Chirac, il lui rend visite en 2001 lors de l'accident vasculaire cérébral (AVC) du chef d'état. Il a lui même été victime d'un AVC cette année là, à la suite de quoi le prénom Haïm (signifiant « vie ») a été ajouté à son nom dans l'espoir d'une guérison, conformément à une tradition juive.
Le 16 mars 2007, il est élevé au rang de Commandeur de la Légion d'honneur.
Début février 2008, il annonce son intention de briguer un quatrième mandat de grand rabbin de France, alors que le grand rabbin Gilles Bernheim se déclare aussi candidat. Le 22 juin, ce dernier est élu pour lui succéder. Le mandat de sept ans de Bernheim prend effet le 1er janvier 2009.
Il est marié et père de neuf enfants : Rebecca, Yacov, Hanel, Elie, Sarah, Ephraim, Esther, Isaac et Myriam.
Il meurt à Paris le 25 septembre 2016.
Prises de position
ContraceptionDans un entretien avec Norbert Attali, le grand rabbin Sitruk prône la contraception féminine : « Voilà pourquoi la femme a droit à la contraception, mais pour que la contraception ne devienne pas qu'un moyen de confort ou l'expression d'un égoïsme, le recours à un avis rabbinique autorisé est toujours indispensable ». Dans le même entretien, il est beaucoup plus circonspect sur la contraception masculine et l'usage du préservatif qu'il n'accepte qu'en cas de risque pour la santé : « En ce qui concerne les préservatifs masculins, l'avis médical s'oppose à l'avis rabbinique sauf dans deux cas qui nécessitent toujours consultation rabbinique préalable lorsqu'il peut y avoir danger dans les cas de SIDA par exemple et, deuxièmement, lorsqu'il s'agit éventuellement de le faire dans un but de procréation. Par exemple lorsque la collecte du sperme est nécessaire pour une congélation et un traitement de stérilité dans le cadre du couple, on peut alors envisager un recours aux préservatifs masculins dans certaines conditions ».
LaïcitéPour lui, « la laïcité n'est pas autre chose que cette reconnaissance de la liberté culturelle et religieuse des différentes communautés ».
En 1994, il critique ce qu'il estime être une « laïcité intolérante » et appelle les juifs pratiquants à ne pas participer au second tour des élections cantonales, qui coïncidaient avec le premier soir de la fête juive de Pessa'h.
Tribunaux rabbiniquesIl souhaite l'extension des tribunaux rabbiniques, les Beth Din, en France dont les compétences portent sur les mariages et divorces religieux, les conversions et la cacherout (règles alimentaires) et pourraient inclure les « conflits entre des personnes ». Il déclare : « J'aimerais que, lorsque deux juifs ont un conflit, ils prennent l'habitude d´aller au Beth Din » (Actualité juive). Il précise sa pensée dans un entretien au mensuel Tribune juive : « Je souhaite créer un tribunal rabbinique d’arbitrage au service de chacun. Il manque une « instance d’appel » pour les rabbins eux-mêmes, mais aussi pour ceux qui ont des conflits d’ordre économique. Nous devons apprendre à régler les problèmes entre nous ».
HomosexualitéLe 2 juillet 1996, il affirme dans Le Figaro : « Accepter que des couples puissent se constituer autrement que dans la relation conjugale d'un homme et d'une femme, c'est aller contre l'équilibre naturel établi par Dieu. Sous couvert de démocratie, notre société tend à légiférer selon l'évolution des mœurs. […] Lorsque l'homme porte atteinte à la nature, il porte atteinte à Dieu et à lui-même ».
En 2006, à l'occasion de la sortie de son livre, Rien ne vaut la vie, lors d'un passage dans l'émission Tout le monde en parle sur France 2, interviewé par Thierry Ardisson, il déclare à propos de l'homosexualité : « C'est un échec du point de vue de l'égoïsme, parce que être homo, c'est-à-dire être du même sexe, c'est se replier sur soi. Je trouve que le mariage hétérosexuel est une expérience très enrichissante, très belle, et que d'abord être homosexuel c'est d'un égoïsme fou, puisque cela veut dire que après vous le monde s'arrête, pour ce qui est de la procréation. Et pour ce qui est de l'enrichissement mutuel, bien évidemment c'est ce que je viens de dire ».
En juin 2016, il déclare sur Radio J, à propos de la Marche des fiertés qui se déroulait à Tel-Aviv : « Israël, par cette manifestation, se trouve rabaissée au rang le plus vil. Je n'hésite pas à qualifier cette initiative de tentative d'extermination morale du peuple d'Israël. J'espère que les auditeurs écouteront mon appel au secours et réagiront de façon radicale à une telle abomination ». Cette déclaration fait polémique, un an après l’assassinat de Shira Banki, poignardée à 16 ans par un juif ultra-orthodoxe lors de la marche des fiertés de Jérusalem. Alain Beit, président de l’association juive et LGBT, Beit Haverim, proteste avec vigueur contre ces propos et organise le 29 juin 2016 à l’espace culturel et universitaire juif d’Europe un débat sur la place de l'homosexualité dans le judaïsme en présence du grand rabbin de France Haïm Korsia. C'est finalement l'association SOS Homophobie qui, début septembre 2016, dépose plainte, sans constitution de partie civile, pour « incitation au crime en raison de l’orientation sexuelle ».
Œuvres
- Chemin faisant. Entretiens avec le journaliste Claude Askolovitch, Flammarion, 1999
- Judaïsme et sexualité, avec Daniel Sibony, Esprit du temps, 2002
- Rien ne vaut la vie, Bibliophane - Daniel Radford, 2006
Sources: wikipedia.org
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