Jean Marie Lustiger

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Date de naissance:
17.09.1926
Date de décès:
05.08.2007
Durée de vie:
80
PERSON_DAYS_FROM_BIRTH:
35644
PERSON_YEARS_FROM_BIRTH:
97
PERSON_DAYS_FROM_DEATH:
6102
PERSON_YEARS_FROM_DEATH:
16
Nom de jeune fille de la personne de:
Aron Jean-Marie Lustiger
Noms supplémentaires:
Žans Marī Listižē, Ārons, Aaron Jean-Marie Lustiger
Catégories:
Chef spirituel, Pasteur
Nationalité:
 juif
Cimetière:
Réglez cimetière

Aron Jean-Marie Lustiger, né le 17 septembre 1926 à Paris et mort le 5 août 2007 à Paris, est un prêtre de l'Église catholique romaine, archevêque de Paris de 1981 à 2005, créé cardinal en 1983. Il fut membre de l'Académie française.

Biographie

Jeunesse et conversion

Aron Lustiger est né dans le 12e arrondissement de Paris. Ses parents Charles et Gisèle Lustiger, originaires d'une famille juive ashkénaze venant de Pologne (à Będzin en Haute-Silésie où son père était boulanger), tiennent un commerce de bonneterie. Il fait ses études au lycée Montaigne à Paris. Vers 10 ou 12 ans il découvre une Bible. Le Nouveau Testament s’impose à lui comme étant l’aboutissement de l’Ancien Testament. Il découvre l’antisémitisme, dont il est victime. « À la porte du lycée Montaigne, je me suis fait casser la figure parce que juif. Quand je m'approchais des garçons qui discutaient entre eux, ils me disaient : « Ça ne te regarde pas, tu es un sale juif. » » Il en fait aussi l'expérience à travers la littérature et à l’occasion d’un voyage en Allemagne nazie en 1937, dans une famille protestante, où il découvre, en même temps que le nazisme, les premiers adultes chrétiens anti-nazis.

La guerre pousse ses parents à l'envoyer, avec sa sœur Arlette, se réfugier à Orléans (fin août 1939). Ils seront recueillis et hébergés par Suzanne Combes, jeune professeur de lettres classiques à l'école du Bourdon-Blanc et future directrice de cet établissement catholique d'enseignement. Aron, devenu élève du lycée Pothier (établissement public), fréquentera assidument le 14 rue Sainte-Anne, siège des Œuvres diocésaines, dirigées par Mgr Henri Feuillâtre (« le Père Feu », également aumônier du lycée). La mère des deux enfants continue à tenir son commerce de bonneterie-mercerie, à Paris. Durant la Semaine sainte 1940, dans la cathédrale d'Orléans, Aron ressent le désir de se convertir au catholicisme. Toute sa vie, il expliquera que son christianisme n'a jamais signifié un renoncement à son identité juive. Le 25 août 1940, à l'âge de 14 ans, il reçoit le baptême à Orléans. Il devient chrétien et ajoute alors au prénom reçu de ses parents ceux de Jean et de Marie, qui sont aussi des prénoms d'origine hébraïque. Il expliquera plus tard qu’il n’a jamais renoncé au prénom d’Aron et que le grand prêtre qui porte ce nom dans la Bible est aussi vénéré comme saint par l’Église catholique. Sa mère est arrêtée en septembre 1942 sur dénonciation de son employée de maison (selon Arno Lustiger, cousin d’Aron) : cette jeune femme, en relation intime avec un membre de la Milice, était avide de récupérer son appartement. Gisèle Lustiger est alors internée à Drancy puis déportée vers le camp d’Auschwitz, où elle meurt le 13 février 1943. La famille n’aura la confirmation de son décès qu’en 1946. Après avoir passé son baccalauréat en juin 1943, il rejoint clandestinement son père travaillant en usine à Decazeville. Découverts, Jean-Marie est protégé par l'abbé Bezombes, haute figure de la Résistance, et son père par l'École jésuite de Purpan jusqu'à la Libération. Ce dernier n’acceptant toujours pas la conversion de son fils, essaie en vain, au lendemain de la guerre, de le persuader d’annuler son baptême.

Après avoir terminé ses études secondaires au lycée d'Orléans, il s'inscrit à l'université de Paris afin de suivre des études de lettres.

Carrière ecclésiastique

Sa vocation sacerdotale le conduit à entrer au séminaire des Carmes de l'Institut catholique de Paris en 1946. Il est ordonné prêtre le 17 avril 1954 à l'âge de 27 ans, dans l'église du séminaire des Carmes.

De 1954 à 1969, il est aumônier de la paroisse universitaire de Paris, connue sous le nom de Centre Richelieu, rassemblant des enseignants de l'école publique, aumônier des étudiants en lettres et sciences de la Sorbonne ainsi que des grandes écoles (École spéciale d'architecture, ENS de Fontenay-Saint-Cloud, École des chartes). Son charisme attire nombre d’étudiants et professeurs. Puis Mai 68 embrase l'université. Il affirmera alors : « Il n'y a pas de place pour l'Évangile dans cette foire ».

En 1969, il est nommé curé de la paroisse Sainte-Jeanne-de-Chantal, dans le 16e arrondissement de Paris et a comme vicaire l'abbé André Vingt-Trois, son futur successeur à la tête de l'archevêché de Paris. Il renouvelle profondément la liturgie commandant au sculpteur Jean Touret des œuvres marquantes (une grande croix, un autel et des panneaux en bois) – il refera appel à Jean Touret pour l'autel de Notre-Dame de Paris. Avec l'organiste titulaire Henry Paget, il renouvelle l'orgue en en confiant la maîtrise à Alfred Kern. Avec H. Paget, il écrit des chants liturgiques importants qui seront enregistrés (Veilleur où en est la nuit !). L'enseignement paroissial est organisé. Des personnalités comme les pères Thomas Kowalski, Bernard Violle et Georges Marion animent ce qui devient un lieu où se regroupent à la fois des paroissiens et des fidèles qui avaient connu l'abbé Lustiger en son étape d'aumônier. Ses sermons sont publiés chez Fayard sous le titre Sermons d'un curé de Paris en 1977. En 1981, l'ouvrage allait être envoyé au pilon avant que l'éditeur ne revienne sur sa décision. Cette étape a constitué les préliminaires d'une action diocésaine plus importante.

Le 10 novembre 1979, il est nommé évêque d'Orléans par le nouveau pape Jean-Paul II, et, le 8 décembre 1979 il reçoit l'ordination épiscopale par l'imposition des mains du cardinal François Marty, alors archevêque de Paris. Il choisit comme devise « Tout est possible à Dieu ». Il n'occupera que quinze mois le siège d’Orléans.

Il est nommé archevêque de Paris le 31 janvier 1981 et intronisé le 27 février, succédant au cardinal François Marty. Deux ans plus tard, le 2 février 1983, il est créé cardinal par le pape Jean-Paul II, avec le titre de cardinal-prêtre de Saints Marcellino e Pietro attaché à l'église romaine du même nom. En 1994, après le décès du cardinal Marty, il reçoit le titre de Saint-Louis des Français traditionnellement accordé au cardinal archevêque de Paris.

Jean-Paul II et lui ont de nombreux points communs - ils parlent le polonais aussi bien que le yiddish et le français, ils appartiennent à la même génération - mais surtout ils ont une analyse souvent très proche de la situation ecclésiale et mondiale.

Le cardinal Lustiger fut une figure très remarquée de l'Église universelle, même si ses chances de succéder à Jean-Paul II étaient très faibles lors du conclave de 2005, en raison de son âge et de son état de santé.

Le pasteur et l'homme

 

Jean Marie Lustiger, 1987

 

L'intuition fondamentale qui a guidé l'action et la vie de Mgr Lustiger fut que la foi dans le Christ était pour l'homme la seule chance d'être vraiment libre et d'avoir une raison d'espérer. Il s'est donc engagé sur tous les fronts pour la défense de la liberté intérieure et religieuse de l'homme, face aux totalitarismes des États, des idéologies, du cléricalisme, de la pensée unique et des médias.

Il mit en place une série de réformes au sein du diocèse de Paris : formation des prêtres (création d'une année de formation spirituelle, dispersion des séminaristes dans de petits centres de formation au sein de Paris, de préférence à un grand séminaire unique), fondation d'une faculté de théologie indépendante au sein de l'École cathédrale de Paris, distincte de l'Institut catholique, en 1984. Il encouragea un renouveau des paroisses de Paris, la construction de sept nouvelles églises et la mission des communautés nouvelles au sein du diocèse (Communauté de l'Emmanuel, Communauté du Chemin Neuf). À la demande du Saint-Siège, le cardinal Lustiger fut, jusqu'en juin 2006, l'évêque accompagnateur de la Communauté de l'Emmanuel sur le plan international.

Jusqu'à la fin de son épiscopat, le cardinal Lustiger a pris des mesures, parfois très fermes, pour assurer la discipline de son clergé et la fidélité au magistère pontifical de l'enseignement dispensé dans le diocèse, en particulier dans les facultés de théologie.

Mgr Lustiger était membre de droit du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France.

Mgr Lustiger a au cours de sa mission à Paris institué des structures diocésaines qui entrent en concurrence avec les structures équivalentes existant au niveau interdiocésain ou national, comme la création d'un séminaire parisien autonome.

La radio du diocèse de Paris, Radio Notre-Dame participa en 1996 à la fondation de la Communauté Francophone des Radios Chrétiennes (COFRAC), indépendamment du réseau des Radios chrétiennes en France (RCF), pourtant voulu par les évêques de France. Le cardinal Lustiger fonda également la télévision KTO en 1999.

Cette liberté lui était permise par les moyens importants du diocèse de Paris. Elle s'était aussi imposée à lui comme un devoir de sa mission d'évêque, seul responsable de son diocèse. Sa lucidité et sa hauteur de vues lui avaient fait comprendre qu'il n'avait pas d'autre choix pour secouer la lourdeur des structures administratives et lutter contre la sclérose des idéologies qui étouffent le catholicisme français. Ayant à cœur de rendre à la liturgie sa dignité et sa beauté, il a soutenu la refonte de la maîtrise de la cathédrale Notre-Dame et la création d'une école de formation professionnelle incluant l'animation des offices à la cathédrale, permettant ainsi un nouveau déploiement de la tradition de l'Église dans la cathédrale de Paris. Il commanda un nouveau mobilier liturgique pour le chœur de Notre-Dame et fit créer des vêtements liturgiques nouveaux avec le souci de la beauté et de la lisibilité des signes. Fréquemment, le dimanche soir, il prêchait et célébrait la messe dans sa cathédrale. Capable de s'emparer de sujets peu consensuels, mais fondamentaux dans leur portée, il initia l'ouverture de la procédure de béatification de Jacques Fesch.

Ceux qui ont eu l'occasion de s'entretenir avec lui ont été frappés par la profondeur de sa pensée et par cette simplicité qui faisait que son interlocuteur avait d'emblée l'impression d'être considéré comme un égal, respecté dans son altérité et avec qui il y avait des choses à faire. Une conversation interrompue depuis des mois pouvait reprendre comme si elle ne s'était jamais arrêtée.

Homme d'arts, de lettres et de communication

Il publia une vingtaine d'ouvrages à partir de 1978. Il s'attela également à lancer de nouveaux médias : Radio Notre-Dame juste après la légalisation des radios libres en 1981, la chaîne de télévision KTO en 1999, le bulletin hebdomadaire du diocèse de Paris : Paris Notre-Dame.

Ses prises de position sur le cinéma, l'art et le dépôt au Panthéon des cendres de l'abbé Grégoire, les commandes d'œuvres modernes qu'il passa pour Notre-Dame ou l'archevêché firent l'objet de débats non seulement dans la presse, mais aussi avec les autorités politiques.

Le cardinal Lustiger a été élu à l'Académie française, le 15 juin 1995, au fauteuil 4, succédant au cardinal Decourtray. C'est son ancien conseiller, le philosophe Jean-Luc Marion, qui a hérité de son siège en 2009.

Rôle dans les relations judéo-catholiques

De par ses ascendances juives, Mgr Jean-Marie Lustiger a joué un rôle pionnier dans les relations entre la communauté juive et le Vatican. Conseiller de Jean-Paul II puis de Benoît XVI, il a exercé un rôle d'influence très important durant le pontificat de Jean-Paul II.

Il noue les contacts les plus délicats pour tenter de régler, en 1987, l'affaire des « carmélites polonaises » installées dans le camp d'Auschwitz, qui contribue à une tension forte entre juifs et catholiques. Les religieuses finiront par quitter le camp en 1994. De ce dénouement, le cardinal gagne la reconnaissance d’une partie du monde juif. Mgr Lustiger sera ainsi l’un des inspirateurs de la déclaration de « repentance » de l’épiscopat français en septembre 1997 à Drancy et l'un des principaux artisans du succès de la visite du pape à Jérusalem en l’an 2000 : visite à Yad Vashem et au mur des Lamentations qui fut un pèlerinage de la mémoire, ainsi que la reconnaissance de la dette chrétienne aux « frères aînés » juifs.

En 2004, le cardinal Jean-Marie Lustiger et le rabbin Israel Singer, président du Congrès juif mondial sont à l’origine des « Rencontres internationales judéo-catholiques de New York ». Une trentaine de participants se retrouvent pour ce dialogue entre des juifs orthodoxes et les plus hautes autorités de l’Église catholique.

En janvier 2005, il représente le pape Jean-Paul II, lors des cérémonies du 60e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz. Puis, en mai 2006, il est présent à Birkenau aux côtés du pape Benoît XVI.

Après sa mort, le Congrès juif mondial a tenu à rendre hommage à son action positive en faveur des relations entre juifs et chrétiens.

Rôle politique

Pour le cardinal Lustiger, l’évêque doit faire en sorte d’être un interlocuteur crédible du monde politique, en tant que représentant des croyants de sa confession et de la force sociale qu’ils constituent. Sans avoir de fonction politique, il joue un rôle dans l'espace politique, et, dans cette optique, il discute avec les présidents François Mitterrand et Jacques Chirac. En 1984, il mène la contestation contre la volonté du président Mitterrand de supprimer l’indépendance de l’école privée catholique. Un million de défenseurs de l’école libre sont dans les rues, contribuant au retrait du projet de loi Savary. De même, Mgr Lustiger prendra des positions de défense de l’embryon, contre l’euthanasie et le clonage.

Ses engagements au service des chômeurs et des immigrés, marquent, sur les grandes questions de société, un dépassement courageux de la timidité de l’Église de France, encore emprisonnée dans une lecture étroite du principe de laïcité de l’État. Cela ne l’empêche pas de défendre la loi de séparation de l’Église et de l’État dès 1989, lors de la crise causé par le port du voile islamique dans les établissements publics, notamment scolaires.

Fidèle en cela à l’attitude de l’Église catholique à l'égard de la Révolution française, il refuse de s'associer à l’hommage rendu par la nation française à l’Abbé Grégoire en 1989, au moment du transfert des cendres de ce dernier au Panthéon.

Avant la présidentielle de 1995, il écarte le très médiatique père Alain de La Morandais, jugé trop balladurien, du poste qu’il s’attribuait d'« aumônier des politiques ». Il crée alors le SPEP (Service pastoral d’études politiques) auquel il nommera le recteur de Sainte-Clotilde, Mgr Antoine de Vial.

En 2003, il critique la volonté de Nicolas Sarkozy de revenir sur la loi de 1905 et d’organiser l’Islam de France comme s’il s’agissait d’une religion d’État. Interrogé par la « commission Stasi » sur la laïcité, il demande de ne pas toucher au « compromis à la française » et se prononce contre une loi sur le port du voile à l’école.

Le jeudi 28 août 2003 sur RTL, Jean-Marie Lustiger annonce son soutien au projet de loi Raffarin, visant à l’abrogation du « chômage » du lundi de Pentecôte : « En ce qui concerne le lundi de Pentecôte, de fait, ça ne pose pas de problème théologique ni religieux », soulignant toutefois qu'une consultation des autorités religieuses était nécessaire, « étant donné que ça repose sur des usages légalement et historiquement fixés ».

Maladie et adieux

Lorsqu'il atteignit l'âge de 75 ans, selon le code de droit canon, Mgr Lustiger présenta sa renonciation à son office d'archevêque de Paris au pape Jean-Paul II, mais c'est seulement en février 2005, alors que l'archevêque avait atteint l'âge de 78 ans, que la démission fut acceptée, et Mgr André Vingt-Trois nommé nouvel archevêque de Paris. Selon la coutume, le cardinal Lustiger portait depuis lors le titre d'archevêque émérite de Paris.

En octobre 2006, il annonça aux prêtres et diacres de Paris qu'il était atteint d'« une maladie grave dont le traitement a commencé ». Le 31 mai 2007, il fit une brève apparition à l'Académie française pour adresser ses adieux aux « Immortels ». « Vous ne me reverrez pas », leur déclara-t-il. Sa dernière apparition en public remontait au 26 janvier 2007, quand il avait concélébré la messe d'obsèques de l'abbé Pierre à Notre-Dame de Paris. Il est décédé à l'âge de 80 ans, le dimanche 5 août 2007 à 19 h 30, à la maison médicale Jeanne-Garnier (15e arrondissement de Paris), un établissement de soins palliatifs dépendant de la fondation des Dames du Calvaire, où il avait été admis le 23 avril 2007 afin de soigner le cancer dont il souffrait depuis plusieurs années.

Obsèques et hommages

L'annonce de son décès a suscité les hommages de nombreuses personnalités du monde politique et religieux, parmi lesquelles on note le pape Benoît XVI, le Congrès juif mondial, le président de la République française Nicolas Sarkozy, le Parti communiste français ou encore d'autres figures de gauche comme Bertrand Delanoë, Jean Glavany ou Jack Lang.

Ses obsèques furent célébrées le 10 août 2007 en la cathédrale Notre-Dame de Paris par l'archevêque Mgr André Vingt-Trois, en présence de nombreuses personnalités, parmi lesquelles le représentant du pape le cardinal Paul Poupard, le président Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon, les ministres Michèle Alliot-Marie, Jean-Louis Borloo, Nathalie Kosciusko-Morizet et Roger Karoutchi, les présidents de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, et du Sénat, Christian Poncelet, le président de la région Île-de-France Jean-Paul Huchon, Mme Bernadette Chirac représentant l'ancien président Jacques Chirac, l'ancien président polonais Lech Wałęsa, plusieurs membres de l'Académie française (dont Mme Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel, et Maurice Druon, secrétaire honoraire), mais aussi 500 prêtres, 50 évêques, 16 cardinaux et plusieurs prélats, représentants des Églises catholiques d'Orient. La foule rassemblée fut estimée à environ 5 000 personnes.

Dans son discours d'hommage, Maurice Druon a qualifié le cardinal Lustiger de « fils, non pas du hasard, mais de l'exception » et salué en lui « notre frère supérieur ».

De ses obsèques, il disait par avance, avec le franc-parler dont il était capable dans l'intimité comme en public : « Je m'en fous, ils feront ce qu'ils voudront. » Il lui importait davantage d'obtenir du Ciel la permission — « dans trente ans » — de regarder sur la Terre « comment les choses auront évolué… » Cela ne l'a pas empêché de prévoir par la suite, quelque temps avant sa mort, certains gestes hautement symboliques pour ses funérailles. Lors de la levée du corps, avant l'entrée dans la cathédrale et la liturgie catholique, de la terre recueillie en Israël fut déposée sur son cercueil ; deux membres de sa famille, de confession israélite, récitèrent le Psaume 113 (112) en hébreu, et le Kaddish, prière juive des endeuillés. Ainsi étaient symbolisée son espérance de voir judaïsme et christianisme engagés « du même côté », comme il le disait, dans le combat pour l'homme, enraciné dans la même foi au Dieu unique et la même espérance dans les promesses du Messie.

Le cardinal Lustiger est inhumé dans la crypte de Notre-Dame de Paris, dans le caveau des archevêques de Paris.

Une plaque a été apposée dans la cathédrale à la demande du Cardinal Lustiger avec le texte suivant :

« Je suis né juif. J’ai reçu le nom de mon grand-père paternel, Aron. Devenu chrétien par la foi et le baptême, je suis demeuré juif comme le demeuraient les Apôtres. J’ai pour saints patrons Aron le Grand Prêtre, saint Jean l’Apôtre, sainte Marie pleine de grâce. Nommé 139e archevêque de Paris par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II, j’ai été intronisé dans cette cathédrale le 27 février 1981, puis j’y ai exercé tout mon ministère. Passants, priez pour moi. »

† Aron Jean-Marie cardinal Lustiger Archevêque de Paris

Sources: wikipedia.org

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