Fryderyk Szopen

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Date de naissance:
01.03.1810
Date de décès:
17.10.1849
Durée de vie:
39
PERSON_DAYS_FROM_BIRTH:
78450
PERSON_YEARS_FROM_BIRTH:
214
PERSON_DAYS_FROM_DEATH:
63975
PERSON_YEARS_FROM_DEATH:
175
Nom de jeune fille de la personne de:
Frédéric François Chopin
Noms supplémentaires:
Fryderyk Chopin, Frederiks Šopēns, Frederiks Francišeks Šopēns; Fryderyk Franciszek Chopin; Frédéric-François Chopin, Фредерик Шопен, Frederiks Francišeks Šopēns;Фредери́к Франсуа́ Шопе́н, Fryderyk Francisze
Catégories:
Compositeur, Musicien
Nationalité:
 pôle
Cimetière:
Cimetière du Père-Lachaise, Paris

Frédéric François Chopin (en polonais : Fryderyk Franciszek Chopin ou Szopen) est un compositeur et pianiste polonaisvirtuose, né le 1er mars 1810 à Żelazowa Wola (Pologne), et mort à Paris (France) le 17 octobre 1849.

Après sa formation au Conservatoire de Varsovie et un début de carrière en Pologne et à Vienne, il choisit d'émigrer en France où il trouve son inspiration dans l'effervescence du monde pianistique parisien et dans le souvenir de sa patrie meurtrie. Il y rencontreGeorge Sand, qui sera sa compagne pendant neuf ans.

Reconnu comme l'un des plus grands compositeurs de musique de la période romantique, Frédéric Chopin est aussi l'un des plus célèbres pianistes du xixe siècle. Sa musique est encore aujourd'hui l'une des plus jouées et demeure un passage indispensable à la compréhension du répertoire pianistique universel. Avec Franz Liszt, il est le père de la technique moderne de son instrument et son influence est à l'origine de toute une lignée de compositeurs tels Gabriel Fauré, Maurice Ravel, Claude Debussy, Sergueï Rachmaninov, Alexandre Scriabine.

Le contexte historique de sa vie

 Le duché de Lorraine et la Pologne au XVIIIe siècle

En 1725, le roi de France Louis XV épouse Marie Leszczyńska, fille de Stanislas Leszczynski, roi de Pologne de 1704 à 1709, réfugié en Lorraine (territoire relevant alors du Saint-Empire romain germanique) ; en 1737, Stanislas devient duc de Lorraine et le reste jusqu'à sa mort en 1766 ; c'est seulement à ce moment que la Lorraine devient française, peu avant qu'y naisse (1771) Nicolas Chopin, le père de Frédéric, qui quitte la France pour la Pologne en 1787, comme précepteur dans une famille noble.

La Pologne de 1795 à 1830

En 1795, le royaume de Pologne disparaît à la suite du troisième partage entre la Russie, la Prusse et l'Autriche.

Les guerres napoléoniennes permettent en 1807 le rétablissement d'un État polonais, le Duché de Varsovie, dans lequel naît Frédéric en 1810. Mais la retraite de Russie entraîne son occupation par les Russes en 1813 et sa disparition en 1815, lors du Congrès de Vienne : la Prusse contrôle l'ouest (Grand-duché de Posen) ; la Russie l'est (royaume du Congrès), et le centre, avec Varsovie ; l'Autriche le sud (Tarnopol, Wieliczka) tandis que la République de Cracovie est soumise aux trois puissances de la Sainte Alliance.

Le royaume du Congrès, aussi appelé « royaume de Pologne », a pour souverain l'empereur de Russie (la famille Chopin est désormais ressortissante de ce royaume polonais sous contrôle russe). Le tsar Alexandre Ier lui donne une constitution relativement libérale.

L'insurrection de novembre 1830 et ses conséquences

Le royaume vit avec une certaine autonomie jusqu'à l'avènement (1825) du tsar Nicolas 1er, tenant de l'absolutisme. En novembre 1830, débute une insurrection, qui est violemment réprimée et entraîne à la fin de 1831 la mise au pas de la Pologne russe (suppression de la constitution, etc.).

De nombreux membres de l'« armée polonaise » se réfugient à l'étranger ; plusieurs milliers vont jusqu'en France, où ils bénéficient d'une grande sympathie et de secours officiels. C'est dans ces circonstances tragiques que Frédéric Chopin arrive en France, sans être lui-même un réfugié de l'insurrection.

La France et l'Europe de 1831 à 1849

Chopin vit en France essentiellement pendant la Monarchie de Juillet (1830-1848), ainsi qu'au début de la Seconde République (1848-1851).

En Europe, l'année 1848 est importante, puisque des soulèvements ont lieu dans de nombreux pays, en Allemagne, en Italie, en Hongrie, etc. Le xixe siècle est en effet marqué dans toute l'Europe par le mouvement des nationalités, notamment en Pologne; durant ces années, Chopin devient une figure importante du mouvement national polonais.

La nationalité de Chopin

Frédéric Chopin est le fils de Nicolas Chopin (1771-1844), né à Marainville-sur-Madon (actuel département des Vosges) et de la Polonaise Tekla Justyna Krzyżanowska (pl) (1782-1861). Venu en Pologne au service de la comtesse Skarbek, Nicolas épouse Tekla Justyna, parente et dame d'honneur de la comtesse, en 1806.

Compte tenu du fait qu'il a un père français, la question de la « nationalité » (au sens d'appartenance étatique) de Chopin a fait l'objet d'un débat parfois passionné pour déterminer son statut officiel. Mais la nationalité peut aussi être envisagée de façon moins stricte, au sens d'identité nationale (indépendamment de l'appartenance étatique).

Une identité polonaise

 

Tombe de ses parents auCimetière de Powązki à Varsovie

Chopin se considérait, et était considéré par ses contemporains, comme un Polonais. Ses compatriotes parlent de lui comme du compositeur national polonais ; que ses amis font de même : Balzac écrit de Liszt et de Chopin : « Le Hongrois est un démon, le Polonais un ange » ; Liszt parle de l'« artiste polonais ».

Chopin a passé les vingt premières années de sa vie en Pologne. À son époque, cet élément est suffisant pour lui assurer une identité polonaise : le fait d'avoir quitté la Pologne à l'âge de 20 ans et ne plus jamais y être retourné ne modifie pas cette donnée primordiale. Alfred Cortot accorde une grande importance au rôle éducatif de sa mère : « l'influence exercée par l'atmosphère spécifiquement féminine du foyer familial, où jusque vers la treizième année, il vivra, selon la formule consacrée, dans les jupes de sa mère et de ses sœurs ».

Cependant, cette identité n'est pas seulement la conséquence d'une jeunesse polonaise et d'une convention sociale. Non seulement « Chopin, en Pologne s'est construit polonais », mais le musicien revendique fréquemment son allégeance à ce pays. L'oppression russe à partir de 1831 est ressentie par le musicien, comme « la pathétique signification d'un tourment inguérissable et d'une blessure à jamais ouverte ».

Le patriotisme douloureux de Chopin se traduit dans sa musique, comme Liszt l'avait déjà remarqué : « ... et les plaintes de la Pologne empruntaient à ces accents je ne sais quelle poésie mystérieuse, qui pour tous ceux qui l'ont véritablement sentie, ne saurait être comparée à rien... ». Si cette dimension d'exilé du musicien sarmate, comme l'appelle Robert Schumann, fréquemment évoquée par les biographes du passé, est reprise par les musicologues contemporains, elle est néanmoins interprétée différemment. Pour Eigeldinger, elle est maintenant comprise comme une nostalgie typiquement slave, une sensibilité culturelle, qui dépasse la contingence politique. Pour Liszt, Chopin « pourra être rangé au nombre des premiers musiciens qui aient aussi individualisé en eux le sens poétique d'une nation ».

La France, terre d'élection

Si l'identité polonaise de Chopin n'est jamais niée, la relation entre la France et Chopin est importante.

Un premier élément est l'origine française de son père, qui, en vertu des dispositions du Code civil, permet à Frédéric de bénéficier de la nationalité française.

D'autre part, Chopin s'installe à Paris en 1831 et va y passer près de la moitié de sa vie. La ville est, à cette époque, une des capitales culturelles du monde. Il y noue ses amours et ses amitiés les plus importantes : Sand, Delacroix, Liszt ou Pleyel. Il y rencontre le tout Paris artistique : Balzac, Berlioz, Thalberg, Kalkbrenner, Erard, Heine, et aristocratique. L'univers artistique et culturel dans lequel le compositeur a produit l'essentiel de son œuvre n'est pas la Pologne, mais la France.

Son influence est particulièrement marquée en France. Pour le musicologue Eigeldinger l'allégeance de Debussy, vis-à-vis du Maître polonais est patente. Cette influence, aussi présente chez Ravel ou Fauré, ne se limite pas à la musique : « Par là le musicien anticipe le principe verlainien : « Rien de plus cher que la chanson grise / Où l'indécis au précis se joint ». Son impressionnisme musical se retrouve en peinture : « ... en vue de produire un poudroiement sonore assez analogue à certains effets de lumière, à la fois flous et précis, dans la peinture d'un Monet ».

Universalité de Chopin

 

Heinrich Heine Portrait par Moritz Daniel Oppenheim (1831)

Si la sensibilité de Chopin est polonaise et se traduit par la reprise de mélodies populaires, sa langue musicale est « savante », elle participe de la « grande musique » pour reprendre une expression de Delacroix. « Chopin a su, le premier, prêter une attention fascinée aux chants et danses populaires de sa Pologne natale, sans jamais en citer intégralement la moindre phrase dans sa production. À un compatriote pour lequel il improvisait à Paris et qui croyait réentendre une berceuse de son enfance, Chopin réplique : « Cette chanson, tu ne pouvais la connaître... mais seulement l'esprit qui l'anime : l'esprit d'une mélodie polonaise ! ». Sa musique est issue d'une élaboration savante de l'harmonie et du contrepoint. Elle est avant tout aristocratique et est fort loin d'une forme populaire ou folklorique. En ce sens, le langage musical de Chopin est plus universel que polonais. Néanmoins, à part l'influence du folklore du terroir qu'il a su universaliser comme nul autre, le jeune Chopin a sans doute subi celle du prince Michal Kleofas Oginski (1765-1833) dont les 26 polonaises célèbres dans toute l'Europe de l'époque se distinguaient par l'élégance, le raffinement et la mélancolie presque mozartienne, typiques du préromantisme. À son tour, dans ses Polonaises, Chopin a su exprimer l'essence même de la « polonité » tout en lui donnant un caractère universel. C'est pourquoi Cyprian Norwid (1821-1883), le plus grand poète moderne polonais, les comparait à l'épopée grecque.

Les pères spirituels de Chopin sont nombreux, mais le musicologue Eigeldinger ne les trouve que dans le patrimoine universel et aucun n'est polonais : « Mozart était son Dieu, Séb. Bach, un des maîtres préférés recommandés à tous ses élèves ». Cette universalité des origines et de la musique de Chopin n'est pas reconnue uniquement par Eigeldinger. Cette analyse est aussi celle du poète Heine qui, dès 1837 rejoignait celle faite maintenant par la France et la Pologne : « Il n'est alors ni Polonais, ni Français, ni Allemand ; il trahit une origine bien plus haute, il descend du pays de Mozart, de Raphaël, de Goethe : sa vraie patrie est le royaume enchanté de la poésie ».

 

Tekla Justyna Krzyżanowska (1782-1861)

Nicolas Chopin

Justyna Chopin

Elle est originaire de la petite noblesse de Dlugie, en Cujavie. Elle a eu d'une éducation soignée, sait jouer du piano et chanter d'une voix de soprano. Orpheline, elle a été recueille par la comtesse Ludwika Skarbek, qui possède un petit domaine à Żelazowa Wola, dans le Duché de Varsovie. La comtesse estdivorcée d'un parent de Justyna. Avant la naissance de Frédéric, la future mère y tient le rôle d'intendante, surveillant les domestiques et les fermiers.

Nicolas Chopin (1771-1844)

C'est un fils de paysan né en Lorraine, à Marainville-sur-Madon ; son éducation a été assurée par la famille Weydlich, nobles d'origine polonaise qui rentrent dans leur pays en 1787 accompagné de l'adolescenе. Émigré en Pologne dès l'âge de 16 ans et bien intégré dans son pays d'élection, Nicolas Chopin connaît une ascension sociale dans la bourgeoisie intellectuelle. De précepteur des enfants de la comtesse Ludwika Skarbek, il devient répétiteur de français, puis professeur au lycée de Varsovie et, à partir de 1820, à l'école militaire d'application.

Leur mariage a lieu à Żelazowa Wola le 2 juin 1806 où naissent Ludwika, puis Frédéric (le 1er mars 1810). Frédéric est seulement ondoyé à la naissance et n'est baptisé que le 23 avril, par le vicaire de la paroisse Saint-Roch de Brochow, Jozef Morawski, qui établit l'acte de baptême ; le même jour, le curé, Jan Duchnowski, établit l'acte de naissance, en tant que « fonctionnaire de l'état civil de la commune paroissiale de Brochow, département de Varsovie ».

La relation avec George Sand

 

George Sand

De 1836 à 1847, il est le compagnon de l'écrivain George Sand (pseudonyme d'Aurore Dupin, baronne Dudevant). Ils mènent ensemble une vie mondaine, nourris d'une admiration réciproque.

En novembre 1838, ils partent séjourner à Majorque avec les deux enfants de George Sand, Solange et Maurice. Après un début de séjour très agréable dans une villa, Frédéric est atteint d'une bronchite à l'arrivée de l'hiver et les médecins s'aperçoivent qu'il est tuberculeux ; ils doivent quitter la villa et se réfugient dans de mauvaises conditions au monastère de Valldemossa ; il y compose, entre autres, son cycle des 24 Préludes, op. 28 et sa 2e Ballade, mais sa santé se dégrade considérablement malgré les soins et le dévouement de Sand. Ils rentrent en France avant la date prévue à l'origine et séjournent un moment à Marseille, au moment où le corps d'Adolphe Nourrit y arrive de Naples (cf. supra, concert d'avril 1839). Il retrouve une meilleure santé ; en mai, ils vont passer quelques jours à Gênes, puis rentrent à Nohant (Indre), où se trouve la résidence de campagne de George Sand, non loin de La Châtre

De 1839 à 1846, ils séjournent souvent à Nohant. C'est une période heureuse pour Chopin qui y compose quelques-unes de ses plus belles œuvres : la Polonaise héroïque, op. 53, la 4e Ballade, la Barcarolle, op. 60, les dernières Valses

Mais, au mois de juillet 1847, le couple qui, depuis un certain temps, ne connaissait plus la passion des débuts, se sépare définitivement, Chopin ayant pris le parti de Solange dans un conflit familial au sujet de son mariage avec le sculpteur Auguste Clésinger. Il ne reverra George Sand qu'une seule fois, par hasard, en avril 1848, mais restera jusqu'à la fin de sa vie très proche de Solange et de son mari.

L'affaiblissement de l'homme

À partir de 1842, Chopin, dont l'état de santé va en s'aggravant, subit coup sur coup trois chocs importants. Au printemps 1842, Jan Matuszynski, son ami d'enfance, décède des suites de la tuberculose. Puis c'est l'annonce de la mort de Wojciech Żywny, son premier professeur de musique, resté un ami de ses parents ; c'est enfin, au mois de mai 1844, son père qui s'éteint à Varsovie. Avant de mourir, il a demandé avec insistance à ses proches de faire ouvrir son corps avant de l'inhumer, de peur de subir le sort de ceux qui se réveillent dans leur tombe. Cette préoccupation hantera également Chopin à la fin de sa vie.

La dépression de Chopin à cette époque est inquiétante ; il écrit pourtant aux siens pour essayer de les rassurer : « J'ai déjà survécu à tant de gens plus jeunes et plus forts que moi qu'il me semble être éternel… Ne vous inquiétez jamais de moi : Dieu étend sur moi sa grâce ».

Les hivers qui suivent sont de plus en plus difficiles à supporter. Les écrits de George Sand montrent que Chopin décline de façon évidente… Entre la grippe qui l'abat pendant l'hiver 1845 et le printemps 1846, et la phtisie qui progresse, le musicien est de plus en plus affaibli.

Les deux dernières années

 Article détaillé : Tombe de Frédéric Chopin.

Le pilier contenant le cœur de Frédéric Chopin à l'église de la Sainte-Croix de Varsovie avec citation de l'Évangile de Matthieu « Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ».

Tombe de Chopin au Père-Lachaise

12 Place Vendôme, lieu où Frédéric Chopin est mort en 1849

Après la rupture douloureuse avec George Sand en 1847, son état de santé se dégrade rapidement. Il fait tout de même une dernière tournée de sept mois en Angleterre et en Écosse, organisée par son élève Jane Stirling. Ce voyage est pour lui épuisant physiquement et moralement.

Chopin arrive à Londres le 20 avril 1848 ; la forte pollution par le charbon de cette ville n'est pas favorable à son état de santé. Il a malgré tout la joie de rencontrer Charles Dickens et peut jouer pour des aristocrates anglais, notamment chez lord Falmouth le 7 juillet, et même devant la reine Victoria, ce qui lui apporte une grande renommée outre-Manche.

Malheureusement, ce voyage et ces représentations à répétition le fatiguent énormément. Il se sent oppressé par la foule et les applaudissements : « Elles finiront par m'étouffer par leur gentillesse et moi, par gentillesse, je les laisserai faire ».

Il rentre à Paris gravement malade et dans une situation financière exécrable, sa maladie entraînant de nombreux frais. Malgré son état de santé, il continue à donner des leçons, le plus souvent allongé sur le sofa près du piano, et à passer du temps avec ses amis, notamment Delacroix. Lorsqu'il entre dans la dernière phase de la tuberculose, suite à une grave hémoptysie qui l'a terrassé fin juin 1849, sa sœur aînée Ludwika accourt auprès de lui pour le soutenir dans ces moments difficiles.

Chopin meurt quelques semaines plus tard, le 17 octobre 1849, au 12 place Vendôme, à l'âge de 39 ans. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise, après une cérémonie à la Madeleine, aux sons de sa célèbre marche funèbre. Sa tombe est ornée d'une statue d'Auguste Clésinger, mari de Solange Dudevant, fille de George Sand. Conformément à ses dernières volontés, Ludwika ramène à Varsovie son cœur qui se trouve actuellement dans un cénotaphe encastré dans un pilier de l'église Sainte-Croix. Il reproduit ainsi la tradition capétienne de la bipartition du corps (dilaceratio corporis, « division du corps » entre cœur et ossements) et de la double sépulture.

Liszt : « Chopin a passé parmi nous comme un fantôme ».

Des amours difficiles

 

Portrait de Chopin par Delacroix

Chopin écrivait à Fontana quelques mois avant de mourir : « Le seul malheur consiste en ceci : que nous sortons de l’atelier d’un maître célèbre, quelque stradivarius sui generis, qui n’est plus là pour nous raccommoder. Des mains habiles ne savent pas tirer de nous des sons nouveaux, et nous refoulons au fond de nous-mêmes ce que personne ne sait tirer, faute d’un luthier »P 5. »

La relation avec George Sand

 La rencontre

 

George Sand - par Eugène Delacroix

Les deux artistes se rencontrèrent pour la première fois à la demande de George Sand, dans le courant de l’été 1836, à l’hôtel de France de la rue Laffitte. De ce premier contact, Chopin dit le soir même à son ami Hiller : « Quelle femme antipathique que cette Sand ! Est-ce vraiment bien une femme ? Je suis prêt à en douter »P 6. » Par la suite, Chopin et Sand se fréquentèrent à Paris de temps en temps, puis de plus en plus. Chopin sortant de sa déception avec Marie Wodzinska et George Sand de sa relation avec Michel de Bourges, la souffrance en amour fut leur premier lien. Notons que George Sand hésita longtemps avant de se lancer dans une relation avec le pianiste. Elle écrivit à cette époque une lettre immense et complexe à son ami Albert Grzymalda en date de fin mai 1838 dans laquelle l’écrivain met à nu sa passion pour Chopin et exprime le principal but d’une idylle avec le pianiste : « …S’il est heureux ou doit être heureux par elle (Marie Wodzinska), laissez-le faire. S’il doit être malheureux, empêchez-le. S’il peut être heureux par moi sans être malheureux avec elle, il faut que nous nous évitions et qu’il m’oublie. Il n’y a pas à sortir de ces quatre points. Je serai forte pour cela, je vous le promets, car il s’agit de lui, et si je n’ai pas grande vertu pour moi-même, j’ai grand dévouement pour ceux que j’aime… »

Au début de leur relation, Chopin était âgé de vingt-huit ans mais semblait bien plus jeune, George avait trente-quatre ans. D′après ses correspondances de l’époque, l’amour de George Sand pour Chopin frôlait le « maternel », la bonté « pélicane » ; l’auteur parlait de « faire son devoir ». Tout cela tombait à merveille puisque Chopin, vu son état de santé, avait grand besoin de soins. Ils restèrent ensemble neuf ans.

La chartreuse de Valldemossa

le piano sur lequel jouait Chopin à la Chartreuse

En quête de solitude, le jeune couple décide de voyager. Leur destination est les îles Baléares. Chopin décide de cacher son voyage (seuls ses amis les plus proches, Fontana et Matuszinski, sont au courant). Le couple vivra d’abord dans la « maison du vent », une villa située à Establiments, pour 100 francs par mois. Désirant une retraite plus profonde et moins onéreuse, le couple ne mit pas longtemps à déménager pour un trois pièces avec un jardin dans la chartreuse même de Valldemossa.

Si l’enthousiasme pour la poésie de l’endroit domine le début de leur séjour, la mauvaise santé de Chopin (qui ne s’adapte pas au climat, ne supporte pas la nourriture du pays et n’est pas vraiment aidé par la médecine locale) oblige George à lui faire la cuisine, à le soigner. La femme, pendant cette période, s’occupera énormément de l’homme qu’elle aime. Le rôle maternel de la romancière se dessine peu à peu dans cette retraite…

L’image la plus exacte à garder de cette période de la relation des deux artistes est l'étape de grand travail qu'elle représente pour chacun (Chopin compose ici ses Préludes), ainsi que l'isolement oppressant de la chartreuse. Le temps est souvent exécrable et la population peu accueillante envers le couple (leur domestique les abandonne, jurant qu’ils sont pestiférés).

La lettre que George Sand écrivit à Mme Marliani, à l’époque de leur retour en France, est une source utile pour montrer l’état des deux amoureux à la fin de leur séjour en Espagne : « Enfin, chère, me voici en France… Un mois de plus et nous mourrions en Espagne, Chopin et moi ; lui de mélancolie et de dégoût, moi de colère et d’indignation. Ils m’ont blessée dans l’endroit le plus sensible de mon cœur, ils ont percé à coups d’épingles un être souffrant sous mes yeux, jamais je ne leur pardonnerai et si j’écris sur eux, ce sera avec du fiel. »

Comme le dira plus tard Guy de Pourtalès sur la lune de miel des deux artistes à la chartreuse : « […] on pouvait se demander si la Chartreuse n’était pas une sorte de purgatoire, d’où Sand explorait les enfers tandis le malade se sentait déjà monter vers le Ciel »

 

Sources: wikipedia.org

Des endroits

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1Warschau, PräsidentenpalastWarschau, Präsidentenpalastde, en, pl, ru

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        Rapports

        NomLienDate de naissanceDate de décèsDescription
        1Nicolas ChopinNicolas ChopinPère15.04.177103.05.1844
        2Tekla Justyna ChopinTekla Justyna ChopinMère14.09.178201.10.1861
        3Emilia ChopinEmilia ChopinSœur09.11.181210.04.1827
        4Jakub KrzyżanowskiJakub KrzyżanowskiGrand-père00.00.172929.10.1805
        5George SandGeorge SandÉpouse civile01.07.180408.06.1876
        Mots clés