Ernst Nolte

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Date de naissance:
11.01.1923
Date de décès:
18.08.2016
Durée de vie:
93
PERSON_DAYS_FROM_BIRTH:
37229
PERSON_YEARS_FROM_BIRTH:
101
PERSON_DAYS_FROM_DEATH:
3040
PERSON_YEARS_FROM_DEATH:
8
Noms supplémentaires:
Ernst Nolte
Catégories:
Historien, Professeur, Pédagogue
Nationalité:
 allemand
Cimetière:
Réglez cimetière

Ernst Nolte, né le 11 janvier 1923 à Witten (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) et mort le 17 août 2016 à Berlin, est un historien et philosophe allemand.

Spécialiste des mouvements politiques de l'entre-deux-guerres, en particulier des fascismes, il est professeur émérite à l'université libre de Berlin.

Ernst Nolte fut l'étudiant de Martin Heidegger et d'Eugen Fink dont il reprend certains principes phénoménologiques dans sa méthodologie. Avec Reinhart Koselleck, il est placé parmi les historiens allemands les plus marquants de la seconde moitié du XXe siècle. Ses travaux peuvent être rapprochés de ceux de François Furet et du spécialiste italien du fascisme Renzo De Felice. Nolte entretint d'ailleurs une correspondance avec ces deux historiens qui, comme lui, ont développé un paradigme interprétatif (ou « compréhensif ») des phénomènes idéologiques du XXe siècle.

Avec Eugen Weber, Nolte est l'un des premiers historiens à avoir consacré une étude très exhaustive sur l'Action française durant les années 1960. Mais ce premier volume d'un ouvrage intitulé Der Faschismus in seiner Epoche (Le Fascisme dans son époque) a fait l'objet de plusieurs controverses parce que Nolte rapproche le mouvement nationaliste d'Action française avec le fascisme italien et le national-socialisme. De même, il fait procéder ces trois courants d'extrême droite d'un anticommunisme présenté comme l'une des causes majeures de la formation des trois types de fascisme qu'il analyse. L'ouvrage, longtemps après sa publication, reste un livre de référence pour la connaissance des droites nationalistes européennes.

Après plusieurs volumes sur le fascisme, Nolte s'intéresse également à la genèse de la Guerre froide ; il consacre aussi des ouvrages au bolchévisme, qu'il rapproche du nazisme, à la méthodologie en histoire, à Friedrich Nietzsche et à Max Weber.

En 2000, Nolte a reçu le prix Konrad-Adenauer.

Travaux sur la genèse des totalitarismes

Dans La Guerre civile européenne, publié en Allemagne en 1989, Ernst Nolte affirme : « Ce qu'il y a dans le national-socialisme de plus essentiel, c'est son rapport au marxisme, au communisme particulièrement, dans la forme qu'il a prise grâce à la victoire des bolcheviks1 ». Sa thèse est que les fascismes sont une double réaction à la fois contre la révolution bolchevique et le système démocratique libéral qui leur sont antérieures. Les fascismes empruntent une part importante de leur idéologie aux démocraties (le système de l'union du peuple avec le gouvernement, l'idée de « volonté générale ») et au communisme (système totalitaire, élimination des opposants, unification de la société). Il rappelle l'idée que, dans la pensée de Hitler, l'apparition de l'antimarxisme est plus virulente et antérieure à l'apparition de l'antisémitisme. Hitler parle d'ailleurs dans ses textes de jeunesse du complot « judéo-bolchévique » : thèse renforcée par la présence forte de juifs « déjudaïsés » dans les instances communistes.

L'un des points communs aux régimes fascistes et au bolchevisme qu'il suggère est, dans chaque cas, la désignation d'une minorité d'ennemis irréconciliables du peuple, responsable de tous les maux de la société, et devant être éliminée physiquement. Pour cette raison, Nolte considère ces régimes comme des régimes de « guerre civile ».

Nolte est partisan de la théorie du totalitarisme, sous la forme d'une conception qu'il désigne par le nom de « historico-génétique » pour montrer sa différence avec celle de Hannah Arendt. Il établit un lien qu'il nomme « nexus causal » - qui n'est pas un lien d'une causalité rigide et contraignante - entre le Goulag et Auschwitz : les Nazis sont en partie, mais pas uniquement, une réaction au régime bolchévique. Ernst Nolte utilise de surcroit la notion de « noyau rationnel » pour désigner les données réelles sur lesquelles se construisent les passions irrationnelles : d'une manière comparable aux pogromes médiévaux qui partaient du « noyau rationnel » consistant en ce que les Juifs assuraient la fonction d'usurier, l'antisémitisme nazi a pour « noyau rationnel » l'importance de personnalités juives dans le socialisme, le communisme et le capitalisme.

Cette thèse fit l’objet de nombreuses critiques. On lui reprocha sa méthode comparative et sa définition du fascisme comme un phénomène « transnational » européen, et, surtout, de minimiser les crimes nazis. Nolte s'est défendu de ces critiques en affirmant que le but de sa démarche, loin de toute minimisation de ses crimes, était de « rendre intelligible » l'épisode national-socialiste, en l'analysant en tant qu'objet philosophique et sociologique. Selon Nolte, la simple condamnation morale du nazisme en tant que « mal absolu » est incompatible avec l'étude rationnelle de ses origines et de sa nature et doit donc être dépassée au profit d'une analyse combinée de ce qu'il appelle les « partis de guerre civile » européens, catégorie dans laquelle il inclut le régime national-socialiste allemand et le régime marxiste-léniniste soviétique de 1917 à 1945. Cette approche comparative, toujours selon Nolte, n'implique aucune espèce d'indulgence particulière envers le nazisme qu'il accuse explicitement d'avoir commis « des crimes atroces auxquels nul autre ne peut être comparé dans l'histoire du monde ».

Cette controverse est connue sous le nom d’Historikerstreit, ou « querelle des historiens » et fut suscitée par la publication, dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung daté du 6 juin 1986, d’un article intitulé « Un passé qui ne veut pas passer », et dans lequel il pose la question : « L’archipel du Goulag n’est-il pas plus originel qu’Auschwitz ? L’assassinat pour raison de classe perpétré par les bolcheviks n’est-il pas le précédent logique et factuel de l’assassinat pour raison de race perpétré par les nazis ? ».

De nombreux intellectuels, historiens, philosophes, s’élevèrent contre la thèse de Nolte, qualifié de « révisionniste », parfois avec virulence. Ce fut le cas en particulier de Jürgen Habermas et d’Eberhard Jäckel.

Cependant, la méthode « compréhensive » de Nolte connaît un succès considérable en Italie. En France, son nom reste associé à celui de François Furet avec qui il entretient une correspondance vouée à devenir célèbre publiée dans la revue Commentaire, puis réunie sous le titre Fascisme et communisme. Au cours de cet échange, Furet, tout en avouant sa dette envers Nolte, refuse sa thèse centrale, qui est de considérer le fascisme italien et le national-socialisme, comme des idéologies essentiellement antimarxistes visant à répondre au totalitarisme bolchevique dont ils seraient des copies, certes « plus horrible que l’original »

 

Sources: wikipedia.org

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